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vendredi, 04 octobre 2013

Kenya : futur point d’entrée de la Chine en Afrique pour supplanter le dollar ?

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Kenya : futur point d’entrée de la Chine en Afrique pour supplanter le dollar ?

Elisabeth Studer

Ex: http://www.leblogfinance.com

Simple coïncidence  ? Alors que le Kenya vient d’être le théâtre d’une attaque terroriste particulièrement meurtrière et que les dessous de l’affaire pourraient réserver quelques surprises, précisons que Nairobi est en train de remettre en cause la suprématie du dollar, en se tournant tout particulièrement vers le yuan chinois.


Le Kenya souhaiterait en effet prochainement héberger une chambre de compensation pour la devise de l’Empire du Milieu au sein de sa Banque centrale; ce qui, le cas échéant – serait une première sur le continent africain. Même si Pékin envahit pas à pas l’Afrique du Nord au sud.
Certes, un tel rapprochement ne devrait pas éclipser totalement la monnaie américaine, mais n’est pas vu d’un très bon oeil du côté de Washington, alors que même le gouvernement doit faire face une nouvelle fois à un mur budgétaire.


A l’heure actuelle, les opérations en monnaie chinoise sont peu répandues parmi les gestionnaires africains, les traders étant attachés dans tous les sens du terme à la flexibilité du billet vert.
Si les Africains peuvent d’ores et déjà obtenir des cotations de leurs devises par rapport au yuan, une chambre de compensation permettrait de mettre fin à l’obligation de règlements en dollars, réduisant parallèlement les coûts et accélérant les transactions.


Via une telle opération, le Kenya deviendrait symboliquement la passerelle entre le monde des affaires du continent africain avec la Chine, l’empereur économique de l’Asie, même si lés débuts demeurent modestes.


De tels types d’échanges seraient également les premiers réalisés en dehors du continent asiatique.
Mais la concurrence pourrait d’ores et déjà faire rage sur le continent africain, alors notamment que le Nigéria détient des réserves en yuan.


L’Afrique du Sud a par ailleurs été évoquée comme un hôte potentiel de la chambre de compensation, des officiels ayant toutefois affirmé qu’un tel plan n’était pas envisagé.
En août dernier, le ministre kenyan des Finances Henry Rotich laissait ainsi entendre que la proposition du gouvernement kenyan consistait avant tout de démontrer l’ampleur du marché financier du Kenya …. et de rendre le projet attractif … tout en favorisant la confiance des marchés et investisseurs.
Une situation désormais grandement remise en cause par l’attaque terroriste survenue il y a quelques jours à Westgate.

« Nous considérons comme très positif ce projet de chambre de compensation, et je pense qu’il est très important pour le Kenya de mettre en place un centre financier sur son territoire en vue de traiter la monnaie chinoise », indiquait quant à lui l’ambassadeur de Chine au Kenya, Liu Guangyuan, le mercredi 18 septembre à Nairobi, soit quelques heures avant l’assaut meurtrier du centre commercial.

C’est en août dernier, que la volonté de Nairobi avait été affichée au grand jour, le Président kenyan Uhuru Kenyatta ayant fait son offre au cours d’une visite à Pékin cet été.

Rappelons que la Chine s’est d’ores et déjà accordé avec le Japon en vue d’établir une convertibilité directe yen-yuan en transaction bilatérale.


Des études sont menées parallèlement au sein du groupe des BRICS en vue de revoir la suprématie du dollar et de l’euro sur le marché international.


Le Kenya pourrait devenir une des premières régions du monde à l’expérimenter. De quoi fâcher certains ….

Sources : Reuters, legriot.info

Elisabeth Studer – 28 septembre 2013 – www.leblogfinance.com

A lire également :

. Kenya : quand la découverte de pétrole provoquait espoir et inquiétude

jeudi, 03 octobre 2013

Michel Collon à "Algerie patriotique"


Ex: http://www.michelcollon.info

Algeriepatriotique : Comment évaluez-vous le développement de la situation en Syrie en ce moment ?


Michel Collon : Je crois que l’on assiste à un tournant historique. On voit que les Etats-Unis, qui ont été, jusqu’à présent, très arrogants et se permettaient de déclencher des guerres assez facilement, sont maintenant face à une résistance très forte en Syrie, face aussi à un refus de la Russie et face à la résistance croissante des pays du Sud. Le sentiment qui se développe en Amérique latine, en Afrique, dans le monde arabe aussi et en Asie bien entendu, est que les Etats-Unis sont une puissance déclinante, qu’ils mènent une politique égoïste visant seulement à voler les richesses pendant que les peuples restent dans la pauvreté, et qu’il est donc temps de résister à ces guerres qui sont purement économiques, des guerres du fric, et qu’il faut construire un front par rapport aux Etats-Unis et à leurs alliés européens, puisque l’Europe suit les Etats-Unis de manière très docile et hypocrite et est impliquée dans ce système.


Nous avons réalisé une série d’entretiens avec des personnalités aussi divergentes les unes que les autres, notamment Paul Craig Roberts qui fut conseiller de Reagan. Un point revient souvent : dans le monde occidental, aujourd’hui, les anti-guerre par rapport à ceux qui dénonçaient la guerre du Vietnam, par exemple, sont à droite. Pourriez-vous nous faire un commentaire à ce sujet ?

Nous avions, en Europe, un mouvement anti-guerre extrêmement puissant qui s’était développé justement pendant la guerre du Vietnam. Ce mouvement a été très affaibli. On en a vu encore une pointe en 2003 au moment où Bush a attaqué l’Irak et où nous étions des millions dans la rue, mais il faut bien constater que quand les Etats-Unis ont attaqué la Libye, quand ils sont intervenus en Yougoslavie et en Afghanistan, il n’y a pas eu de forte résistance. Je pense qu’il faut analyser le problème en se demandant comment la Gauche européenne qui avait toujours été en principe anti-guerre, anti-coloniale, anti-injustices sociales, se retrouve maintenant, à de très rares exceptions, aux côtés des Etats-Unis et de l’Otan, dans une grande alliance qui englobe Israël, l’Arabie Saoudite, le Qatar et toutes ces dictatures épouvantables qui prétendent qu’elles vont apporter la démocratie en Syrie. Et la gauche européenne marche avec ça ? C’est une comédie et il est très important d’expliquer d’où cela provient. Je pense qu’on a perdu le réflexe de se méfier du colonialisme, de refuser la guerre et de rechercher des solutions politiques aux problèmes. On a perdu cette idée que les nations ont le droit de décider de leur système social, de leur avenir, de leurs dirigeants et que ce n’est pas à l’Occident colonial de dire qui doit diriger tel ou tel pays. Nous avons un grand examen de conscience et une analyse à faire : comment se fait-il que ceux qui devraient être à gauche se retrouvent avec ceux que je considère, moi, comme l’extrême droite, à savoir Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar ?

D’après les informations que nous avons récoltées à travers nos entretiens et qui se confirment, Barack Obama serait otage du lobby israélien, notamment via l’Aipac et ses partisans, comme Susan Rice, Lindsay Graham, etc., et les néo-conservateurs pro-israéliens. Qu’en pensez-vous ?

C’est une thèse très répandue que les Etats-Unis sont dirigés par Israël et je ne suis pas d’accord avec cette position. Je pense, en fait, que c’est le contraire. Ce n’est pas le chien qui commande à son maître, c’est le maître. Quand vous regardez l’économie israélienne et son budget, vous voyez bien que la force est aux Etats-Unis et qu’Israël est ce que j’appelle le « porte-avions » des Etats-Unis au Moyen-Orient. Bien sûr, le lobby est un phénomène qui joue, mais le jour où l’élite des Etats-Unis décidera qu’Israël ne nous est plus utile ou qu’il nous fait du tort parce que tout le monde arabe est en train de résister et nous allons perdre notre crédit et notre marge de manœuvre au Moyen-Orient, ce jour-là, les Etats-Unis lâcheront Israël. Il y a des fantasmes sur le lobby juif qui dirigerait le monde, mais je ne crois pas à cette théorie.

L’Aipac n’est pas une vue de l’esprit…

Nous sommes dans un monde dirigé par les multinationales. Quand vous voyez qui a le pouvoir de contrôler les richesses, de décider l’économie, de contrôler Wall Street, la City, Frankfurt, etc., ce sont des multinationales. Et le fait qu’il y ait quelques patrons juifs n’est pas le problème. Je pense vraiment que l’on doit s’en prendre au système des multinationales et ne pas prendre la conséquence pour la cause.

Vous avez dit dans l’émission de Taddéï : « Vous m’inviterez un jour car ce sera au tour de l’Algérie d’être ciblée par une frappe ou une guerre. » Le pensez-vous toujours ?

Oui, je pense que ce qu’il se passe en Tunisie et au Mali et l’attaque contre la Syrie annoncent qu’effectivement les Etats-Unis sont en train d’exécuter un plan de recolonisation de l’ensemble du monde arabe et des pays musulmans – puisqu’il y a l’Iran aussi – qui ont échappé au colonialisme classique. Clairement, l’Algérie fait partie des cibles, comme l’Iran, et donc il est très important de voir qu’en défendant l’autodétermination du peuple syrien, on empêche les Etats-Unis d’attaquer les cibles suivantes. Ce que je dis dans ce cas, c’est que, en fait, il s’agit toujours de la même guerre. Nous sommes dans les différents chapitres d’une même guerre de recolonisation.

Entretien réalisé par Mohsen Abdelmoumen

 

Source : Michel Collon pour Algérie Patriotique

mardi, 24 septembre 2013

Derrière l’attentat de Nairobi

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Derrière l’attentat de Nairobi

Bernard Lugan

Ex: http://bernardlugan.blogspot.com

 
L’attentat islamiste qui a ensanglanté Nairobi le 21 septembre 2013 est le dernier d’une longue série[1]. Même si les réseaux jihadistes en sont les responsables, il cache le jeu complexe qui se joue actuellement dans cette partie de l’Afrique et qui dépasse l’habituelle dénonciation de l’ « ennemi de confort » islamiste. Quatre points méritent d’être mis en évidence :
 
1) La Somalie est en guerre depuis 1991 après que, au nom des « droits de l’homme » et de la démocratie postulée salvatrice, la communauté internationale eut applaudi le renversement du général Syad Barré, autocrate certes, mais seul capable de maintenir l’unité de ce conglomérat de clans baptisé Somalie. Depuis, tout y fut tenté pour y rétablir la paix : interventions militaires directes puis indirectes des Etats-Unis suivies de celles de l’ONU, de l’Ethiopie, des Etats africains, puis enfin du Kenya. Sur ce terreau propice, se sont développés les jihadistes dont, mais pas exclusivement, les Shabaab. Ils sont soutenus à la fois par l’Erythrée qui continue à mener sa guerre indirecte contre l’Ethiopie, et par certaines pétromonarchies qui pensent acheter leur survie en subventionnant le terrorisme.
 
2) Depuis le mois d’octobre 2011, l’armée kenyane mène la guerre en Somalie, officiellement afin de protéger la partie nord de son territoire de la contagion terroriste. Cette intervention s’est faite à la suite de l’enlèvement de touristes au Kenya par les Shabaab somaliens. Comme le tourisme est sa seconde source  de devises, le Kenya ne pouvait pas ne pas réagir.
 
3) Dans tout le nord du Kenya, la contagion islamo-tribale somalienne est réelle. La région est en effet peuplée de Somali de la grande tribu Darod, cette dernière localement éclatée en trois  clans : les Ogadeni à cheval sur la frontière Kenya-Somalie, les Majertein dans la région de Kismayo et les Maheran au Nord, dans le triangle des trois frontières Somalie-Kenya- Ethiopie. Ce continuum ethnique transfrontalier est naturellement hautement crisogène.
 
4) L’évacuation du pétrole du Sud-Soudan et du lac Albert doit se faire par un pipe-line qui aboutira à Lamu dans le nord du Kenya, ce qui fera de la région un terminal pétrolier essentiel pour les puissances asiatiques. Or, comment assurer la sécurité de cette zone si le sud de la Somalie et le nord du Kenya sont emportés par les troubles ?
  
Derrière la lutte contre le terrorisme islamiste, l’intervention militaire du Kenya en Somalie cache une tentative de faire du Jubaland une zone tampon, un quasi « protectorat ». Ce territoire que Londres retira au Kenya en 1925 pour le rattacher à la Somalie italienne en compensation de l’entrée en guerre de Rome aux côtés des Alliés durant la première guerre mondiale, a toujours été considéré par Nairobi comme une partie du Kenya. D’autant plus que la région contient d’importantes réserves de pétrole off shore.
 
Le prochain numéro de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront début octobre contiendra un dossier illustré de cartes  consacré à cette question. 
 
Bernard Lugan
22/09/2013
 



[1]Le 24 octobre, une grenade fut lancée dans une discothèque Nairobi ; au mois de décembre 2011, de nombreuses attaques se produisirent dans le nord du Kenya, le dimanche 30 septembre 2012, une église de Nairobi fut attaquée, le 1°juillet 2013, 17 morts furent à déplorer dans l’attaque de deux églises à Garissa près de la frontière avec la Somalie, etc.

vendredi, 20 septembre 2013

L`Egitto verso i non allineati

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L`Egitto verso i non allineati

 

Il Cairo rifiuta il prestito Fmi e guarda ai Brics

Lorenzo Moore

E' questa l'altra faccia dello stato di tensione che percorre la politica internazionale e che, facendo perno sulla necessità occidentale (atlantica) di destabilizzare e dividere quello che il nostro più vicino oriente, ha fortunatamente fatto emergere forze di radicale contrasto tra i Paesi non allineati, Iran compreso. Nell'attuale governo provvisorio de Il Cairo, imposto due mesi fa dal generale Abdul Fatah Khalil as-Sisi dopo la deposizione del presidente Morsi, leader dei Fratelli Musulmani, e il conseguente bagno di sangue, sta emergendo una linea di avvicinamento ai Paesi non allineati del blocco dei Brics (Brasile, Russia, India, Cina, Sudafrica). Una deviazione inattesa dalle diplomazie occidentali, già patrocinatrici della "primavera" che aveva determinato il crollo del presidente Mubarak,e che in un certo senso "rivoluziona" sia le virtuali alleanze con Riad e le altre monarchie del Golfo e sia i recenti collegamenti con Ankara.

Tutto si è iniziato con la recente decisione egiziana di rifiutare un nuovo prestito da parte del Fmi e dalla contemporanea dichiarazione, da parte del ministro degli Esteri Nabil Fahmy su un Egitto vittima di un "complotto internazionale" la cui mano armata sarebbero gli "atti di terrorismo" che si verificano in queste settimane all'interno del territorio nazionale "amplificati dai media internazionali" (un'accusa esplicita contro la catena televisiva qatariota al Jazeera e indiretta alla nordamericana Cnn).
Sta di fatto che vari sono stati in questi ultimi tempi i segnali di un "riallineamento dell'Egitto" verso i BRICS e al di fuori del cerchio di alleanze con l'Occidente (Stati Uniti in primis), con l'Arabia saudita e con gli Stati del Golfo.
Lunedì 16 settembre, peraltro, lo stesso Nabil Fahmy, nel corso di una visita ufficiale in Russia, ha dichiarato in un'intervista a Moscow News e a Ria Novosti che "l'Egitto apprezza il sostegno russo alle istanze del popolo egiziano" e ha annunciato lo "sviluppo" di proficue relazioni bilaterali di cooperazione e interessi comuni". Non solo, ma Nabil Fahmy ha dichiarato che il Cairo "apprezza l'iniziativa diplomatica russa sulle armi chimiche in Siria" e  si augura che il suo successo possa  "tutelare la regione del Medio Oriente da una minaccia di divisione" che invece provocherebbe una soluzione militare.
Un'inversione di tendenza, nella politica regionale, a tutto tondo. Sull'Egitto guidato da Morsi, infatti, sia il Qatar che le monarchie arabe alleate degli angloamericani, avevano rivolto le loro pressanti attenzioni per far schierare il Cairo nel fronte di aggressione contro la Siria. Una strategia di sostegno alla Fratellanza Musulmana iniziata dal Qatar fin dal 2008, con l'accensione delle micce di destabilizzazione (dette "Primavere arabe"), in Turchia, Siria, Libano, Palestina, Libia e nello stesso Egitto. Sotto la presidenza Morsi, inoltre, era stata coltivata una spirale di tensione contro l'Etiopia, accusata di attentare alle risorse idriche egiziane con la costruzione di una diga sul Nilo Azzurro per la produzione di energia elettrica.
In questo evidente inizio di riallineamento dell'Egitto su un fronte non allineato, con un ritorno agli equilibri fino ai primissimi anni Settanta, non è inoltre un caso che giochino anche sostanziosi interessi finanziari.
Nei mesi appena precedenti il rovesciamento della presidenza Morsi, l'Egitto aveva ricevuto aiuti per 5 miliardi di dollari dall'Arabia saudita (1 a fondo perduto, 2 con depositi nella sua Banca centrale e 2 con la fornitura di gas e petrolio), per 4 miliardi di dollari dal Kuwait (1 a fondo perduto, 2 in depositi e 1 in forniture petrolifere), 3 miliardi di dollari dagli Emirati Arabi Uniti (1 a fondo perduto e 2 in depositi). Inoltre il Cairo aveva negoziato 1,3 miliardi di dollari di aiuti dagli Usa (comprensivi della fornitura di 20 cacciabombardieri F-16).
La rinuncia all'ulteriore prestito del Fmi - annunciata ufficialmente dal ministro egiziano delle finanze - viene messa dagli analisti del Vicino Oriente in stretta correlazione con la decisione del gruppo non allineato dei Brics (presa a latere del recente G20 a San Pietroburgo) di capitalizzare la propria Banca per lo Sviluppo con 100 miliardi di dollari e di dare seguito a breve ad operazioni di finanziamento ai Paesi emergenti (Egitto, così, incluso).
E' questa l'altra faccia dello stato di tensione che percorre la politica internazionale e che, facendo perno sulla necessità occidentale (atlantica) di destabilizzare e dividere quello che il nostro più vicino oriente, ha fortunatamente fatto emergere forze di radicale contrasto tra i Paesi non allineati, Iran compreso. 
 

17 Settembre 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=22399

mercredi, 28 août 2013

L’EGITTO AL CENTRO DELLA GRANDE SCACCHIERA

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L’EGITTO AL CENTRO DELLA GRANDE SCACCHIERA

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’esito degli scontri che stanno dilaniando l’Egitto costituisce un’incognita destinata a influire in maniera decisiva sia sulle dinamiche prettamente areali sia sulla ridefinizione dei rapporti di forza tra grandi potenze, in una fase di evidente declino della perno unipolare statunitense.

La Fratellanza Musulmana

Nel corso degli ultimi anni si è ritagliata, specialmente in Egitto, un ruolo di primissimo piano la Fratellanza Musulmana, o Ikhwan, movimento islamico fondato nel 1928 da Hassan al-Banna. Colui che sarebbe poi divenuto la guida del nazionalismo arabo, Gamal Abd el-Nasser, strinse un’alleanza tattica con questo movimento allo scopo di rovesciare la monarchia di Re Faruk – ritenuta ormai obsoleta anche dai dominanti britannici. Una volta cacciato il Re e abolita la monarchia, Nasser si dissociò bruscamente dalla Fratellanza Musulmana, la quale si opponeva frontalmente al suo progetto politico, dichiarandola illegale e facendone imprigionare il nuovo ideologo, Sayyid Qutb, il quale scrisse in carcere Pietre Miliari, una summa del suo pensiero destinata a divenire ben presto il testo di riferimento di ogni Fratello Musulmano.

Con la dura repressione ordinata da Nasser, la Fratellanza Musulmana venne drasticamente ridimensionata, finché la sconfitta dell’Egitto nella “Guerra dei Sei Giorni” attrasse sul governo una certa sfiducia, della quale i principali esponenti del movimento approfittarono per attuare una moderata revisione ideologica, finalizzata, attraverso l’abbandono delle derive estremistiche legate alla figura di Qutb (che nel frattempo era stato impiccato), a rendere gli Ikhwan maggiormente compatibili con la struttura statale egiziana edificata da Nasser. Questa “revisione” si rivelò quanto mai necessaria, dal momento che il nuovo presidente Anwar al-Sadat, preso atto della svolta “moderata” e del seguito che tale movimento riscuoteva in seno alla popolazione, decise di aprire alla Fratellanza Musulmana, pur senza riconoscerle piena legittimità, allo scopo di arginare la preoccupante ascesa delle fazioni marxiste che stavano prendendo piede all’interno del Paese. Gli Ikhwan non si erano tuttavia dotati di una solida struttura verticistica, piramidale e monolitica, poiché le idee di Qutb continuavano a trovare sempre nuovi adepti. Non deve pertanto stupire che, nonostante la sua politica di apertura, Sadat sia caduto in un attentato compiuto da un Fratello Musulmano.

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Nonostante ciò, il nuovo presidente egiziano Hosni Mubarak scelse ugualmente di collocarsi nel solco tracciato da Sadat, portando avanti la sua politica di apertura nei confronti della Fratellanza Musulmana, che nel 1984 ottenne la legalizzazione e l’automatico diritto ad entrare in Parlamento. Da allora gli Ikhwan  si sono collocati in una posizione subalterna rispetto al regime militare, limitandosi a mantenere legami piuttosto stretti con i gruppi gihadisti più agguerriti e ad esercitare una certa influenza sia sui ceti abbienti assicurando notevoli privilegi a professionisti di ogni genere (medici, professori, avvocati, ecc.) sia sugli strati sociali più poveri, grazie anche al contributo del telepredicatore Yusuf al-Qaradawi, cittadino qatariota di origine egiziana, che dagli schermi di “al-Jazeera” emana fatawa di dubbia ortodossia.

Il “Grande Oriente”

Fino ai primi mesi del 2011, Mubarak era stato attivamente sostenuto sia da Israele che dagli Stati Uniti, i quali gli riconobbero il merito di essersi collocato nel solco tracciato dal suo predecessore Sadat, artefice della rottura dei rapporti con l’Unione Sovietica precedentemente allacciati da Nasser e della sottoscrizione degli accordi di Camp David, che rappresentarono il culmine della politica di appeasement nei confronti di Tel Aviv. Come riconoscimento del valore attribuito al regime di Mubarak, Washington cominciò ben presto a inviare ben 1,3 miliardi di dollari all’anno di finanziamenti verso l’Egitto, che contribuirono ad arricchire la giunta militare al potere. Tel Aviv si accordò invece con Mubarak affinché assicurasse rifornimenti di gas naturale allo Stato ebraico e assumesse saldamente il controllo della turbolenta regione del Sinai – restituita all’Egitto contestualmente agli accordi di Camp David dal governo israeliano del premier Menachem Begin e del ministro degli esteri Moshe Dayan –, impedendo ai miliziani palestinesi di ricevere armi e rifornimenti transitando liberamente attraverso il confine che separa Israele dall’Egitto.

La stabilità garantita da Mubarak cominciò tuttavia ad essere messa in discussione dalla tracimazione, dalla Tunisia all’Egitto, della cosiddetta “primavera araba”, scoppiata in seguito agli esorbitanti apprezzamenti dei generi alimentari, di cui gran parte dei Paesi del Nord Africa è importatore netto,  provocati dalla speculazione. I media si affrettarono a riferire che le agitazioni che inizialmente infiammarono piazza Tahrir, e che nell’arco di poche settimane si espansero in tutte le principali città egiziane, furono scatenate essenzialmente da giovani animati da delusione e collera nei confronti di un regime che governava autoritariamente il Paese da circa un trentennio durante il quale la corruzione dilagò progressivamente e il potere politico ed economico andò concentrandosi in maniera radicale nelle mani delle più alte gerarchie militari. Queste spiegazioni “minimali” sottolineano motivazioni che hanno certamente esercitato un ruolo non indifferente nell’accendere la miccia della rivolta, ma trascurano (spesso deliberatamente) i decisivi fattori esterni e le intenzioni delle potenze occidentali interessate a frenare la penetrazione economica della Cina in Nord Africa e in Medio Oriente. Come scrive Mahdi Darius Nazemroaya: «Incendiare l’Eurasia con la sovversione sembra essere la risposta di Washington per impedire il proprio declino. Gli Stati Uniti prevedono di accendere un grande incendio dal Marocco e dal Mediterraneo fino ai confini della Cina. Questo processo è stato sostanzialmente avviato dagli Stati Uniti attraverso la destabilizzazione di tre diverse regioni: Asia Centrale, Medio Oriente e Nord Africa» (1).

Così, sotto l’egida di Bush junior, gli Stati Uniti si mossero coerentemente con i principi espressi all’interno del Quadrennial Defense Review Report pubblicato nel settembre 2001, occupando l’Afghanistan allo scopo di assicurarsi il controllo delle rotte energetiche eurasiatiche, rinsaldando l’asse Washington-Tel Aviv in chiave antipalestinese e aggredendo con false prove l’Iraq, in modo di concorrere all’affermazione di Israele al rango di unica potenza egemone della regione e confinare gli arabi di Palestina in appositi bantustan controllati dalle forze israeliane. Successivamente, riversarono benzina sul focolaio libanese promuovendo ed incoraggiando la sommossa anti-siriana scaturita dall’enigmatico super-attentato, datato 14 febbraio 2005 ed istantaneamente attribuito a Damasco per via della vicinanza tra Bashar al-Assad e il presidente libanese Emile Lahoud (fresco beneficiario di un emendamento costituzionale atto a prolungarne il mandato di tre anni), che stroncò la vita del popolarissimo Rafik al-Hariri, dimessosi da poco dall’incarico di primo ministro in segno di protesta contro la radicale svolta filo-siriana imboccata dal proprio paese. La rivolta, prontamente ribattezzata come “Rivoluzione dei Cedri”, spianò la strada a Washington, i cui portavoce – che si guardarono bene dall’esercitare pressioni analoghe su Tel Aviv affinché procedesse al ritiro delle proprie forze militari dal Golan, sotto illegale occupazione israeliana dal 1967 – avvertirono che «Gli Stati Uniti ordinano ai siriani di andarsene dal Libano» (2), costringendo Bashar al-Assad a dichiarare la fine del protettorato siriano sul Libano e l’imminente ritiro delle proprie forze armate dal territorio libanese. Queste operazioni sono evidentemente rivolte, come osserva Nazemroaya, a ridisegnare, analogamente a quanto fece l’impero britannico nel 1922, l’intera cartina politica mediorientale nell’ambito del piano del “Grande Medio Oriente”, presentato da George W. Bush in occasione del G8 del giugno 2004. L’intenzione dichiarata di costituire una “area di libero scambio” dal Marocco al Pakistan consiste in realtà nello scardinare, attraverso strumenti politici, economici e militari, gli assetti geopolitici di quest’area per rimpiazzarli con strutture adeguate a tutelare gli interessi statunitensi.

Con l’appoggio alle “primavere arabe” e l’attacco alla Libia, Barack Obama e la sua amministrazione hanno evidentemente recuperato il progetto neocon del “Grande Medio Oriente”, pur ampliandone il raggio stringendo una serie di accordi principalmente militari con Singapore, Thailandia, Filippine ed Australia allo scopo di accerchiare la Cina e porre sotto il controllo statunitense le rotte petrolifere attraverso cui il “Paese di Mezzo” si rifornisce di energia.  «Dalla strategia del “Grande Medio Oriente” (comprendente Nord Africa e Asia centrale), lanciata dal repubblicano Bush – osserva Manlio Dinucci –, il democratico (nonché Premio Nobel per la pace) Obama è passato alla strategia del “Grande Oriente”, che mira all’intera regione Asia/Pacifico in aperta sfida a Cina e Russia» (3).

 

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In Medio Oriente e Nord Africa, Washington ha assegnato alle frange islamiste il compito di sovvertire i regimi sgraditi o di puntellare quelli ritenuti affidabili in cambio di sostanziosissimi finanziamenti. Ciò è accaduto in Libia, Siria, Giordania, Yemen, Palestina, Tunisia. Ed Egitto. Prendendo in esame il caso egiziano, va sottolineato che Mubarak stava intraprendendo iniziative distensive nei confronti dell’Iran ed era tentennante riguardo all’accettare o meno i finanziamenti e le regole del Fondo Monetario Internazionale, di cui si era cominciato a dibattere per via della disastrosa condizione economica in cui stava versando il Paese. Washington aveva allora cominciato a prendere alcune contromisure, individuando proprio nei Fratelli Musulmani guidati dal cittadino egiziano-statunitense Mohamed Morsi gli interlocutori giusti e nella Turchia di Recep Tayyp Erdogan e nel Qatar (che ospita la sede centrale del Central Command e il Combined Air Operations Center degli Stati Uniti) dell’Emiro Hamad bin Khalifa al-Thani i loro sponsor ideali. Venne così attivato un massiccio fiume sotterraneo di denaro che portò nelle casse dell’Ikwan ben 10 miliardi di dollari forniti da Ankara e Doha. Con questi lauti finanziamenti la Fratellanza Musulmana riuscì inizialmente ad acquisire un crescente peso politico all’interno del Paese, e successivamente a “mettere il cappello” sulla rivoluzione, dopo che i militari ebbero deciso di appoggiare i rivoltosi deponendo Hosni Mubarak.

La caduta di Mubarak e l’ascesa degli Ikhwan

Solitamente viene molto enfatizzato il sostegno finanziario, pari a 1,3 miliardi di dollari, che gli Stati Uniti forniscono all’Egitto allo scopo di “dimostrare” le stretta osservanza, da parte dei militari, dal “verbo statunitense”. Raramente viene tuttavia preso in considerazione il fatto che tali finanziamenti non vengono erogati a fondo perduto, ma sono rigidamente subordinati all’acquisto di armamenti prodotti dalle grandi compagnie belliche statunitensi (Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grummann, Raytheon, General Dynamics) e al rispetto degli accordi di Camp David del 1979 da parte delle autorità egiziane. L’importante, in parole povere, è che l’Egitto contribuisca al foraggiamento del complesso militar-industriale statunitense e a garantire la sicurezza di Israele, nonché a osteggiare i Paesi renitenti a sottostare ai dettami di Washington, come l’Iran.

La deposizione di Mubarak ad opera dei militari, datata 11 febbraio 2011, potrebbe quindi essere letta alla luce di questi presupposti, specialmente in virtù del fatto che tale cambio di regime comportò una repentina emersione dei più profondi sentimenti anti-israeliani in seno alla popolazione egiziana. La miccia venne innescata nell’agosto 2011, quando nel corso di un raid effettuato dall’aviazione israeliana sulla Striscia di Gaza rimasero uccisi (oltre alla consueta componente palestinese) alcuni militari egiziani schierati lungo la frontiera. La giunta militare egiziana protestò sonoramente ma Israele non fornì spiegazioni convincenti per giustificare l’accaduto, cosa che suscitò una feroce contestazione popolare culminata con l’assedio, avvenuto tra l’8 e il 9 settembre successivo, dell’ambasciata israeliana. Alcuni agenti israeliani sfuggirono di poco al linciaggio mentre il primo ministro Benjamin Netanyahu si affrettò a richiamare in patria il proprio ambasciatore al Cairo. Ciò contribuì a ravvivare la rovente polveriera del Sinai. Con la caduta di Mubarak e l’insediamento di Tantawi, il Sinai ridivenne il centro logistico da cui partono le incursioni da parte di miliziani palestinesi e di altri gruppi contro forze israeliane incaricate di sorvegliare la frontiera. Israele rispose inviando i bombardieri sul Sinai, provocando la morte di altri soldati egiziani. Per tutta risposta, il Feldmaresciallo Tantawi, rivolgendosi alle truppe dislocate nella penisola del Sinai, affermò che: «I nostri confini, soprattutto quelli a nord-est, sono infiammati. Noi non attaccheremo i paesi vicini, ma difenderemo il nostro territorio. Romperemo le gambe a chiunque tenterà di attaccarci o di avvicinarsi ai nostri confini» (4). Come se non bastasse, il regime del Cairo interruppe il flusso di gas diretto allo Stato ebraico, frantumando l’intesa energetica che vigeva tra i due paesi fin dal 2005, quando Mubarak aveva accordato ben 7 miliardi di metri cubi di gas ad Israele per i successivi 20 anni. Questa escalation di tensione portò l’ex capo del Consiglio per la Sicurezza di Israele Uzi Dayan ad affermare che «è giunta l’ora di porre il Sinai sotto il controllo israeliano» (5), mentre il ministro degli Esteri israeliano Avigdor Lieberman, nel corso di una visita a Baku, gettò ulteriore benzina sul fuoco spingendosi a sottolineare il fatto che «L’Egitto rappresenta un pericoloso maggiore dell’Iran rispetto alla sicurezza nazionale israeliana» (6). Le autorità israeliane temono infatti che l’ascesa degli ambigui Fratelli Musulmani e dei salafiti del partito al-Nur (sostenuti dall’Arabia Saudita) possa culminare con la formazione di un governo nominato dal basso tutto incentrato sui movimenti fondamentalisti islamici animati da sentimenti radicalmente antisraeliani. Per “prevenire” questa eventualità, Tel Aviv elaborò e mise in atto un piano che prevede la costruzione di un muro di cemento armato di 240 km che, correndo lungo il confine orientale egiziano, dovrebbe estendersi dal Mar Rosso alla Striscia di Gaza. Tale barriera allungherebbe la “fascia di protezione” innalzata per ben 725 km in corrispondenza dei confini con la Cisgiordania.

La perdita di controllo del Sinai e la tensione con Israele testimoniano l’instabilità che scaturì dal rovesciato il vecchio regime, alimentata dal peculiare ed ambiguo dualismo venutosi rapidamente a creare tra la Fratellanza Musulmana di Mohammed Morsi da un lato e la giunta militare guidata dal Feldmaresciallo Mohammed Tantawi, che aveva agguantato le redini del potere, dall’altro. I Fratelli Musulmani del partito “Libertà e Giustizia” (molto simile al “Partito per la Giustizia e lo Sviluppo” del primo ministro turco Recep Tayyip Erdogan), guidati da Mohamed Morsi, iniziarono a pretendere a gran voce che venissero indette nuove elezioni, certi di poter contare su di un vasto consenso popolare. Le elezioni decretarono la vittoria della Fratellanza Musulmana, che ottenne il 51% dei voti con un magro 50% di affluenza elettorale, ma i temporeggiamenti nel cedere i poteri a Morsi e la freddezza ostentata dai militari dinnanzi al verdetto delle urne irritarono fortemente gli Ikwan, i quali cominciarono, di concerto con altre fazioni, a scendere in piazza per protestare contro l’atteggiamento tenuto dalla giunta militare. La brutale repressione da parte dei militari e della polizia si protrasse per alcune settimane, finché il Feldmaresciallo Tantawi non decise di cedere alle forti pressioni esercitate dagli Stati Uniti – profondamente preoccupati anche dal fatto che Tantawi aveva autorizzato alcune navi da guerra iraniane a raggiungere il Mar Mediterraneo transitando attraverso il Canale di Suez –, accettando di lasciare a Morsi l’ambito incarico di presidente. Morsi, dal canto suo, decretò immediatamente il “pre-pensionamento” del Feldmaresciallo Tantawi, esponendo il proprio esecutivo al rischio di un colpo di Stato militare, e accettò l’invito del presidente iraniano Mahmud Ahmadinejad a partecipare al vertice dei “Paesi Non Allineati” (NAM). Così, nell’estate del 2012, a ben 57 anni dalla Conferenza di Bandung, numerosissimi Stati raggiunsero Teheran per prendere parte all’iniziativa.  Raggruppando 120 membri effettivi e 21 osservatori, il NAM rappresenta una parte preponderante dei paesi e dei cittadini di tutto il mondo. All’incontro parteciparono, in qualità di osservatori, il Commonwealth delle Nazioni, il Fronte di Liberazione Nazionale Socialista Kanak, l’Unione Africana, la Lega Araba, l’Organizzazione di solidarietà dei popoli afro-asiatici, il Movimento di Indipendenza Nazionale Hostosiano, l’Organizzazione per la Cooperazione Islamica, il Centro Sud, il Consiglio Mondiale della Pace e diversi membri delle Nazioni Unite. Stati Uniti ed Israele deprecarono la partecipazione del segretario dell’ONU Ban Ki-Moon, il cui intervento, pur essendo improntato alla prudenza, conteneva comunque una chiara stigmatizzazione dell’oltranzismo guerrafondaio propugnato dai ben noti ambienti israeliani. Washington e Tel Aviv esercitarono forti pressioni su Mohamed Morsi, che in veste di leader della Fratellanza Musulmana e di presidente egiziano decise comunque di recarsi a Teheran dopo aver adottato una politica solo apparentemente conciliatoria con Mahmoud Ahmadinejad. L’ambiguità di Morsi è testimoniata dalla discordanza che vige tra l’appeasement nei confronti dell’Iran e il fatto che la sua ascesa al potere sia strettamente connessa ai miliardi di dollari di finanziamento erogati dall’Emiro del Qatar, nonché dalla feroce ostilità tanto di al-Thani quanto del suo “protetto” Morsi nei confronti della Siria di Bashar al-Assad, alleata di ferro della Repubblica Islamica dell’Iran. Va inoltre sottolineato che sotto la guida di Morsi, l’Egitto ha mantenuto i sigilli sulla frontiera con Gaza, sbarrando la strada ai palestinesi in perfetto accordo con Israele. Non era necessario il chiaro monito lanciato alle forze armate egiziane da parte da Washington, i cui rappresentanti avevano ribadito che il sostegno statunitense è subordinato al mantenimento del trattato di Camp David del 1979, dal momento che Morsi non avrebbe mai violato gli accordi siglati dai suoi predecessori con il beneplacito statunitense. L’avvicinamento di facciata all’Iran potrebbe quindi celare un piano ben più subdolo, volto a conquistare la fiducia dei dirigenti di Teheran in attesa del definitivo voltafaccia, in modo da trasformare l’Egitto in un autentico “cavallo di Troia” all’interno dell’alleanza sciita che collega Teheran, Beirut e Damasco. Si tratta di un modus operandi che la Fratellanza Musulmana ha già sperimentato attraverso la propria filiale palestinese di Hamas, che dopo aver militato per decenni assieme a Siria, Iran ed Hezbollah ha cambiato radicalmente paradigma cedendo alle lusinghe e ai petro-dollari del Qatar, schierandosi di fatto a favore dei “ribelli” intenzionati a rovesciare il regime di Assad. Non deve pertanto stupire che Khaled Meshaal, noto esponente di Hamas, si sia trasferito da Damasco a Doha, ponendosi sotto la “protezione” dell’Emiro al-Thani dopo aver ottenuto il “riconoscimento” implicito di Israele, che aveva accettato di barattare la liberazione del soldato israeliano Gilad Shalit con il rilascio di qualcosa come 1.027 prigionieri palestinesi (tra i quali non figurava il popolarissimo esponente filo-siriano del braccio armato di al-Fatah Marwan Barghouti). Dopo questi stravolgimenti, Hamas ha repentinamente avviato un processo di distensione con la Giordania (alleata degli Stati Uniti), che ha portato all’archiviazione dell’immane massacro di rifugiati palestinesi (il famoso “Settembre Nero”) ordinato da Re Hussein nel 1970, grazie alla visita di Meshaal presso la corte reale di Amman in seguito alla mediazione del Principe ereditario del Qatar. D’altra parte, anche il governo turco di Recep Tayyip Erdogan, capo di un partito che presenta numerose affinità con la Fratellanza Musulmana egiziana, ha effettuato una drastico voltafaccia nei confronti di Bashar al-Assad dopo aver intessuto rapporti economici e politici di grande rilievo con Damasco.

Ma ad avvalorare l’ipotesi secondo cui Morsi avrebbe sfoggiato deliberatamente questo atteggiamento estremamente ambiguo in funzione puramente tattica è intervenuto il Fondo Monetario Internazionale, che ha reagito alla notizia della convocazione del presidente egiziano da parte di Teheran accettando improvvisamente, dopo mesi e mesi di titubanze, di negoziare la concessione di un corposo prestito. La situazione economica egiziana era effettivamente catastrofica, aggravata peraltro dalle fallimentari ricette somministrate dalla Fratellanza Musulmana. Morsi e i suoi seguaci hanno preteso di trasformare un Paese come l’Egitto, cioè una nazione giovane, popolosa (85 milioni di persone), controllata da un esercito molto potente ed economicamente basata sul turismo, in uno Stato islamizzato dominato da estremisti religiosi succubi dei petro-dollari del Qatar. Non deve pertanto stupire che il settore terziario sia crollato per effetto del crollo del turismo, la disoccupazione sia aumentata del 30%, i prezzi sono cresciuti del 40%, la lira egiziana si sia svalutata della metà e le riserve di valuta pregiata siano quasi esaurite. L’Egitto necessitava quindi di finanziamenti dall’estero per rimanere a galla, e Morsi puntava proprio ad ottenere denaro dal Fondo Monetario Internazionale, nonostante i suoi “programmi di aggiustamento strutturale” abbiano prodotto disastri economici in tutte le aree del pianeta.

La cospirazione dei militari e l’impotenza statunitense

Una fazione piuttosto corposa dei militari, dal canto suo, non vedeva affatto di buon occhio l’entrata in campo del FMI e l’ambigua, rischiosa politica estera condotta da un governo che ogni giorno di più stava dimostrandosi completamente asservito ai qatarioti, mentre in seno alla popolazione stava montando un crescente malcontento, dovuto alla drammatica condizione dell’economia nazionale e all’impressionante avidità dei Fratelli Musulmani saliti al potere, i quali si stavano prodigando unicamente di accentrare il potere allo scopo di consolidare la propria posizione all’interno del Paese. I militari cominciarono allora ad attivare i propri autonomi canali diplomatici per elaborare soluzioni alternative alla deriva in cui Morsi stava trascinando l’Egitto, prendendo in considerazione anche l’opportunità di sganciarsi dal legame con Washington in virtù del fatto che in realtà l’Egitto, Paese che ha una discreta industria militare, avrebbe anche potuto fare a meno di finanziamenti vincolati all’acquisto di armamenti statunitensi. Il ministro della Difesa, nonché capo dell’esercito, Abdul Fatah al-Sisi (che ama definirsi “nasserista”) siglò allora un accordo segreto con l’Arabia Saudita e le altre monarchie del Golfo Persico intenzionate a ridimensionare le sconfinate manie di grandezza dell’Emiro al-Thani, in base al quale questi ricchi Paesi avrebbero assicurato all’Egitto sostegno finanziario nel caso in cui Barack Obama avesse sospeso il versamento degli 1,3 miliardi di dollari annuali come ritorsione per la cacciata del cavallo su cui avevano puntato, cioè Mohamed Morsi. Così, quando il malcontento popolare ha raggiunto il punto di rottura e orde sconfinate di manifestanti hanno occupato piazze e strade delle principali città egiziane, esercito e polizia hanno colto al volo l’occasione per cavalcare la protesta, lanciare un secco ultimatum al governo e infine procedere, il 3 luglio 2013, alla rimozione (e al conseguente arresto) di Morsi, all’inclusione della Fratellanza Musulmana nel novero delle organizzazioni terroristiche, all’oscurazione dell’emittente qatariota “al-Jazeera” (volta a impedire che gli Ikhwan udissero ed applicassero le fatawa del potente e seguitissimo telepredicatore al-Qaradawi), all’imposizione della legge marziale e alla nomina del magistrato Adli Mansour come presidente ad interim, del filo-statunitense Mohamed el-Baradei come vicepresidente e dell’economista Hazem el-Beblawi come primo ministro.

Questo colpo di Stato militare, pur attuato con il consenso di gran parte della popolazione e delle forze istituzionali egiziane, ha spinto i Fratelli Musulmani a chiamare a raccolta tutti i propri sostenitori esortandoli alla resistenza armata contro le forze golpiste, di fronte alla quale esercito e polizia hanno risposto usando il pugno di ferro, provocando le dimissioni di el-Baradei. L’odio settario nei confronti di tutte le altre fedi religiose che caratterizza gli Ikhwan è emerso in tutta la sua tragicità nel momento in cui, subito dopo la chiamata alle armi da parte dei maggiori esponenti del movimento, numerosi militanti si sono abbandonati all’assalto di chiese copte e alla truci dazione di cittadini cristiani e sciiti. L’entità della violenza sprigionata ha fatto in modo che nell’arco di pochi giorni cadessero centinaia di cittadini e poliziotti egiziani.

Dal Pentagono e dal Dipartimento di Stato, Chuck Hagel e John Kerry hanno duramente condannato sia il colpo di Stato a danno del loro uomo che la repressione attuata da esercito e polizia, mentre Barack Obama ha annunciato l’abolizione dell’operazione militare Bright Star 2013, in programma per il mese di settembre con la partecipazione di migliaia di militari di Stati Uniti e altri Paesi, e minacciato la sospensione del finanziamento annuale da 1,3 miliardi di dollari. L’esercito egiziano si è tuttavia potuto permettere di ignorare le proteste e le intimazioni statunitensi potendo contare sul sostegno promesso da Arabia Saudita e dalle altre monarchie del Golfo Perisco, che entro la metà di luglio hanno inviato ben 6 miliardi di dollari in aiuti, prestiti e carburanti. Secondo quanto affermato dal ministro delle Finanze saudita Ibrahim al-Assaf, i finanziamenti forniti da Riad comprenderebbero 1,5 miliardi di dollari di deposito presso la Banca Centrale egiziana , 1,5 miliardi di dollari in prodotti energetici e 750 milioni di dollari in contanti, mentre gli Emirati Arabi Uniti avrebbero versato i restanti 2 miliardi. D’un colpo, Washington, che aveva attivamente sostenuto Morsi e tutti gli islamisti del Medio Oriente, si è resa conto di non disporre di validi strumenti di dissuasione per influenzare le mosse del nuovo leader al-Sisi. Il Pentagono, dal canto suo, non ha potuto far altro che inviare, a scopo puramente intimidatorio, la USS Kearsarge e l’USS San Antonio, piene di marines, verso le coste egiziane lambite dal Mar Rosso. Il che significa che per i centri decisionali statunitensi l’affaire egiziano deve aver indubbiamente rappresentato un potente ed inaspettato shock.

Lo sgretolamento della Fratellanza: la caduta di al-Thani e il ridimensionamento di Erdogan

 La complessa manovra volta a detronizzare i Fratelli Musulmani messa in piedi dall’Arabia Saudita rientra in un più ampio disegno strategico, elaborato allo scopo non solo di ridimensionare le brame espansionistiche del Qatar e riaffermare la leadership di Riad all’interno del Consiglio per la Cooperazione del Golfo, che riunisce tutte le monarchie che si affacciano sul Golfo Perisco (Arabia Saudita, Qatar, Emirati Arabi Uniti, Kuwait, Bahrain e Oman), ma forse anche di rivedere i termini  i termini dell’alleanza con gli Stati Uniti. Il 13 luglio 2013, Re Abdullah ha inviato il principe Bandar (direttore dei servizi segreti) a Mosca per incontrare il presidente russo Vladimir Putin. Fonti russe rivelano che Riad avrebbe proposto un accordo in base al quale l’Arabia Saudita, oltre ad aver garantito che nessun Paese membro del Consiglio per la Cooperazione del Golfo avrebbe mai intaccato l’egemonia russa sul mercato energetico europeo, si sarebbe impegnata ad acquistare ben 15 miliardi di dollari di armamenti russi, in cambio della rinuncia al sostegno del regime di Bashar al-Assad da parte di Mosca. A quanto si sa, Putin avrebbe declinato la proposta, ma appare piuttosto significativo il fatto che, subito dopo l’incontro, lo stesso principe Bandar sia stato invitato a Washington per un colloquio diretto con il presidente Barack Obama. Secondo quanto riporta il sito “Debka File”, assai vicino al Mossad, al 16 agosto «Il principe Bandar non ha ancora risposto all’invito» (7). Si tratterebbe di una mossa piuttosto inusuale per un regime solitamente assai fedele ai dettami di Washington.

Riflettendo sull’operato di Riad, il lucido analista William Engdahl scrive che: «La coraggiosa decisione saudita di agire per fermare ciò che percepisce come la disastrosa strategia islamica statunitense nel sostenere le rivoluzioni della Fratellanza Musulmana in tutto il mondo islamico, ha inferto un duro colpo alla folle strategia statunitense di credere di poter utilizzare la Fratellanza come forza politica per controllare più strettamente il mondo islamico e usarlo per destabilizzare la Cina, la Russia e le regioni islamiche dell’Asia centrale. La monarchia saudita cominciava a temere che la Fratellanza segreta sarebbe balzata un giorno anche contro il suo governo. Non ha mai perdonato a George W. Bush e Washington di aver rovesciato la dittatura laica del partito Baath di Saddam Hussein in Iraq, che ha portato la maggioranza sciita al potere, né la decisione degli USA di rovesciare lo stretto alleato dell’Arabia saudita, Mubarak in Egitto. Da esemplare “Stato vassallo” degli USA in Medio Oriente, l’Arabia Saudita si è ribellata il 3 luglio sostenendo e supportando il colpo di Stato militare in Egitto» (8).

Quanto al Qatar, va sottolineato che alcune stime quantificano in 6 miliardi di dollari i finanziamenti che l’Emiro al-Thani avrebbe inviato ai Fratelli Musulmani egiziani e in altri 7 miliardi gli “aiuti” che Doha avrebbe messo a disposizione degli Ikwan in Giordania e di altri gihadisti in Libia e Siria. Il “prestigio” che il Qatar si era ritagliato nei due anni precedenti era strettamente connesso ai finanziamenti e al sostegno militarmente fornito ai guerriglieri islamisti protagonisti della guerra contro la Giamahiriya di Muhammar Gheddafi, e all’esito di tale scontro. Successivamente, le brame di al-Thani hanno cominciato a vertere sulla riproposizione del “modello-Libia” in Siria e sull’acquisizione dell’influenza su di un Paese cruciale come l’Egitto, ma con il sostanziale fallimento della lunga ed estenuante aggressione che le bande islamiste supportate da Doha (e da Washington, Riad, Ankara, Parigi e Londra) hanno condotto contro il regime di Bashar al-Assad e, soprattutto, con la caduta del proprio “pupillo” Morsi, l’Emiro Hamad bin Khalifa al-Thani ha constatato il fallimento della propria politica estera – per sostenere la quale aveva profuso notevolissimi sforzi finanziari – e deciso di abdicare a beneficio di suo figlio Tamim, il quale ha immediatamente congedato il primo ministro Hamad bin Jassim al-Thani, ovvero l’artefice dell’ambiziosa strategia internazionale imperniata sull’appoggio alla Fratellanza Musulmana e , più in generale, sull’ostilità nei confronti dei regimi nazionalisti (Libia, Siria) e sciiti (Iran). La nuova dirigenza qatariota appare molto più attenta ai propri affari interni, ed è presumibile che abbandonerà le velleità imperialistiche che hanno caratterizzato i propri predecessori per dedicare tutti gli sforzi necessari alla preparazione del Paese ad ospitare i mondiali di calcio del 2022.

Anche la Turchia di Erdogan, altro pilastro del sostegno alla Fratellanza Musulmana, ha dovuto ridimensionare le proprie aspirazioni. Dopo un lungo periodo di consenso elettorale fondato essenzialmente sulla crescita economica maturata in un contesto regionale pacifico costruito in base alla necessità, segnalata dal ministro degli Esteri Ahmet Davutoglu, di «avere zero problemi coi vicini», i nodi della “questione turca” sono cominciati a venire progressivamente al pettine; all’infiammarsi dell’irrisolta “questione curda”, al rancore sotterraneo maturato tra le forze armate e parte consistente della magistratura e ai malumori delle componenti più “laiche” e conservatrici della società (come i “Lupi Grigi”), le quali rifiutano di accettare ogni sia pur cauto e moderato provvedimento di apparente islamizzazione, è andato a sommarsi il forte rallentamento dell’economia (con una crescita che è passata dal 9 al 2,2%), causato in buona parte dalla rottura delle relazioni con la Siria e dall’isolamento regionale imputabile alla politica aggressiva condotta da Erdogan. Tale crescita, per di più, è caratterizzata da poderose campagne di privatizzazione e da una febbre edilizia che ha coperto di cemento anche le aree boschive del Bosforo e delle regioni più interne. Seguendo il mito della globalizzazione, Erdogan ha fatto approvare una legge che elimina la protezione giuridica ai parchi nazionali turchi, in seguito alla quale ha progressivamente trasformato interi quartieri delle principali città costiere in giganteschi villaggi turistici nuovi di zecca, obbligando i vecchi residenti a trasferirsi verso le periferie. Interi rioni risalenti agli inizi del ’900 sono stati “ristrutturati” o demoliti per far posto a nuove strutture atte a “favorire il turismo”. Ordinando l’abbattimento di 600 alberi nell’ambito di un progetto volto a sostituire un parco con un enorme centro commerciale (sul quale aleggia un forte sospetto di tangenti, alla luce del fatto che il sindaco di Istanbul, esponente dell’AKP, è proprietario di una catena di negozi ed ha già ottenuto i diritti per installare in tale centro i propri punti vendita, senza contare che il genero di Erdogan si è aggiudicato il contratto per lo sviluppo immobiliare dell’intera area), ha manifestato con estrema chiarezza l’intenzione di trasformare una città millenaria come Istanbul in una delle tante megalopoli ultra-pacchiane stile Doha. Istanbul (come diverse altre città turche) è costellata di rovine greche, romane, bizantine, ottomane, ortodosse e islamiche che rischiano di essere sostituite da giganteschi centri commerciali ed edifici moderni commissionati alle più celebri stelle occidentali dell’architettura. Il che non può che suscitare un forte malcontento in seno alla popolazione turca, così come la politica imperialista – e non imperiale – impropriamente definita “neo-ottomana”. La “Sublime Porta” era riuscita a inglobare e far convivere decine di etnie e popoli diversi, mentre l’attuale Turchia, con la sua alleanza di fatto con Qatar e Arabia Saudita e il suo appoggio ai guerriglieri islamisti più feroci, sta facendo l’esatto contrario: sta promuovendo il settarismo e allargando la faglia che divide le molteplici “placche” religiose di cui è formato l’Islam. E a favorire questo processo è il primo ministro di un Paese costituito a sua volta da una notevole gamma di etnie e religioni diverse (50% circa sunniti, 20% alawiti, 20% curdi – principalmente sunniti –, il 10% appartiene ad altre minoranze). Non è quindi un caso che, secondo i sondaggi, ben 70 turchi su 100 disapprovino la politica aggressiva di Erdogan nei confronti della Siria. Il noto giornalista Thierry Meyssan ritiene a questo proposito che Erdogan abbia adottato il programma della Fratellanza Musulmana, il movimento finanziato e sostenuto dal Qatar che dall’Egitto alla Siria alla Giordania propugna una visione di Islam compatibile con gli interessi strategici degli Stati Uniti e dei loro alleati. «Mostrando la sua vera natura – scrive Meyssan – (di Fratello Musulmano sotto vesti “neo ottomane”) il governo Erdogan ha tagliato i ponti con la sua popolazione. Solo una parte minoritaria di sunniti può riconoscersi nel programma ipocrita e retrogrado dei Fratelli Musulmani» (9).

Conclusioni

Il colpo di Stato militare a danno della Fratellanza Musulmana sembra essere supportato da gran parte della popolazione e dei partiti, sia dai salafiti di al-Nur che dagli esponenti delle fazioni marxiste. Il golpe del generale al-Sisi avviene quindi sulle ceneri del malridotto Ikhwan, che dopo un lungo periodo di ascesa, connessa facoltosi agganci internazionali di Morsi e della sua cricca, è caduto vittima delle proprie colossali inadeguatezze intrinseche nell’ambito di un feroce conflitto internazionale contrassegnato dal continuo ed apparentemente inarrestabile arretramento statunitense, aggravato dalla fallimentare strategia di politica estera condotta da Barack Obama, che con l’appoggio alle “primavere arabe”, la guerra alla Libia e il potenziamento dell’Africa Command (AFRICOM) ha palesemente cercato di sbarrare la strada all’avanzata cinese nel “continente nero”, per poi spingersi a cingere d’assedio la Cina sia stringendo una serie di accordi militari con numerosi Paesi dell’Estremo Oriente, sia integrando Australia, Brunei, Canada, Cile, Giappone, Malaysia, Messico, Nuova Zelanda, Perù, Singapore e Vietnam in una “area di libero scambio” meglio nota come Trans Pacific Partnership (TPP) allo scopo di isolare economica il “Paese di mezzo”.

Il fallimento delle “primavere arabe”, la tenace resistenza siriana sostenuta dalla Russia, la crescita complessiva della Cina, l’emersione di una serie di scandali (fatti emergere da Bradley Manning, Julian Assange e Edward Snowden) hanno infatti decretato la debacle dell’amministrazione Obama, messa sotto accusa anche in patria da diversi esponenti del partito Repubblicano per aver attaccato la Libia senza l’autorizzazione del Senato, per la scandalosa gestione (l’intelligence russa ha dimostrato che i servizi segreti statunitensi avevano messo in allerta la Casa Bianca riguardo ai pericoli legati a questa faccenda, ma Obama tenne il Congresso all’oscuro di tutto) dell’oscura vicenda in cui l’ambasciatore statunitense Christopher Stevens a Bengasi rimase ucciso ad opera di islamisti debitamente armati e sostenuti da Washington e per il sostegno accordato ai “ribelli” siriani – resisi responsabili di atti indescrivibili (come mangiare gli organi dei soldati siriani caduti in combattimento) –, nonché per aver nascosto al Congresso le prove schiaccianti che dimostravano il coinvolgimento tra il Qatar di al-Thani e al-Qaeda. Costretto sulle difensive, Obama ha dovuto ammettere sia di aver spiato illegalmente nemici, alleati e compatrioti, sia di aver consapevolmente collaborato con un regime che sosteneva attivamente i terroristi (non è certo una novità) prima di abbandonarlo, decretando così il suo crollo e privando automaticamente la Fratellanza Musulmana egiziana del suo fondamentale sponsor e finanziatore. Erdogan, dal canto suo, si è trovato a dover rendere conto a una popolazione assai infastidita dall’affarismo che contraddistingue diversi esponenti del partito AKP, dalla sue velleità aggressive e dall’aver trasformato la regione meridionale del Paese in una gigantesca zona di addestramento e di transito per islamisti provenienti da mezzo mondo.

Il regime di Bashar al-Assad, al contrario, è riuscito, usufruendo dell’appoggio russo, a resistere alla conflitto interno aizzato da Stati Uniti, Turchia e Qatar in primis, anche grazie all’apporto fornito da Hezbollah, scesa in campo per evitare che un simile bagno di sangue potesse verificarsi anche in Libano. Supportando con tale ostinazione Damasco, la classe dirigente russa si è dimostrata ben consapevole che la caduta di Assad avrebbe spezzato, nel suo punto centrale, la corda tesa dell’arco sciita che collega Teheran a Beirut, innescando un incendio suscettibile di investire l’intero Medio Oriente (Libano, Iraq, Iran e Giordania) e di dilagare nel Caucaso, rinfocolando conflitti mai sopiti (Cecenia, Daghestan, Nagorno-Karabakh) capaci di intaccare la sovranità russa sulle sue regioni meridionali e alimentare il settarismo religioso, aggravando tragicamente la fitna che separa gli sciiti dai sunniti.

In tutto questo marasma, l’Egitto si trova al centro della contesa, sia per la sua notevole demografia, sia per via della sua vantaggiosissima posizione geostrategica, sia perché tocca da vicino gli interessi israeliani. La defenestrazione dei Fratelli Musulmani, su cui gli Stati Uniti hanno modellato tutta la propria strategia per il Medio Oriente, appare come un primo sussulto di indipendenza dopo decenni di ininterrotta subordinazione.

Lo stesso al-Sisi ha rivelato pubblicamente di aver ricevuto, mentre erano in corso i disordini con i Fratelli Musulmani, svariate telefonate da parte del presidente degli Stati Uniti Barack Obama e di non aver mai risposto. Qualora l’Egitto dovesse assecondare l’orientamento “nasserista” che il generale al-Sisi sostiene di professare, il Cairo potrebbe verosimilmente legare il proprio destino all’asse “non allineato” Iran-Siria-Hezbollah (ed Iraq), riconfigurando definitivamente i rapporti di forza regionali a scapito delle monarchie del Golfo Persico e fornendo in tal modo un contributo a ridisegnare i futuri assetti geopolitici planetari in un mondo che sembra essere irreversibilmente avviato verso il multipolarismo.

1. Mahdi Darius Nazemroaya, Israeli-US Script: Divide Syria, Divide the Rest, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=32351.

2. “Financial Times”, 2 marzo 2005.

3. “Il Manifesto”, 17 luglio 2012.

4. “Infopal”, 24 aprile 2012.

5. “The European Union Times”, 11 agosto 2011.

6. “The Times of Israel”, 22 aprile 2012.

7. “Debka File”, Saudi King Abdullah backs Egypt’s military ruler, warns against outside interference, http://www.debka.com/article/23197/US-Egyptian-relations-on-the-rocks-El-Sisi-wouldn%E2%80%99t-accept-Obama%E2%80%99s-phone-call [1].

8. William Engdahl, Saudi’s unprecedent  break with Washington over Egypt, http://www.globalresearch.ca/saudis-unprecedented-break-with-washington-over-egypt/5343092 [2].

9. Thierry Meyssan, Soulèvement contre le Frère Erdoganhttp://www.voltairenet.org/article178820.html [3]

mardi, 27 août 2013

Manœuvres d’été autour du chaudron égyptien

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Manœuvres d’été autour du chaudron égyptien

Ex: http://www.dedefensa.org

On peut d’abord se référer à deux textes publiés sur ce site, le 17 août 2013 et le 19 août 2013. En les rapprochant, voire en les rassemblant, on peut déjà disposer d’indices sérieux pour annoncer le développement que nous allons proposer ici. Il s’agit nécessairement d’une spéculation mais qui nous semble correspondre à de grandes tendances, donc présentant une cohérence qui justifie de la développer. Même si cette spéculation concerne essentiellement la communication, elle a toute son importance, à la mesure de l'importance du système de la communication dans l'évolution des situations.

• D’un côté, il y a le constat jusqu’ici en constant renforcement d’une considérable inconsistance de la politique égyptienne (et moyenne-orientale) des USA. On peut même parler, à ce stade, d’une dissolution passive de cette politique, et par conséquent d'une érosion accélérée de l’influence US avec la mise en question des liens de coopération entre les USA et l’Égypte. A ce stade, on ne peut rien avancer d’assuré mais on est tout de même conduit à constater que la tendance est déjà affirmée sur la durée, qu’elle correspond à une tendance générale de la politique US, à une situation politique à Washington, voire au caractère d’un homme (Obama), tout cela d’ailleurs s’additionnant. Comme l’on sait (le 17 août 2013), les militaires égyptiens s’en sont avisés, tandis que le sentiment général en Égypte est clairement antiaméricaniste (voir le 7 août 2013). Comme l’on sait également, le grand sujet au cœur de la “politique égyptienne” des USA, c’est l’aide militaire US à l’Égypte et son éventuelle suspension ou suppression, qui gagne de plus en plus de partisans. Daily Beast du 20 août 2013 affirme même que l’administration Obama a “discrètement” décidé de “suspendre” l’aide US à l’Égypte sans pourtant nommer “coup” la prise de pouvoir des militaires (ce qui obligerait légalement à une suppression officielle de cette aide) ; cette affirmation (suspension de l’aide) étant plus ou moins mollement démentie par la Maison-Blanche, qui continue pourtant son exploration sémantique du mot “coup”... (Le constat ici est qu’avec Obama la maxime “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué” est toujours respectée, le processus d’examen et de décision concernant le maintien ou pas de l’aide militaire ressemblant de plus en plus à une farce burlesque filmée au ralenti. L'absence de réalisation de cette perception catastrophique de sa politique par l'administration Obama est un phénomène psychologique remarquable, qui tient de l'autisme pour sa manifestation.)

• Devant cette incertitude de la position US, avec la perte d’influence considérable que cela entraîne, des rumeurs se sont développées à partir de la visite impromptue de Sultan Bandar, le chef du renseignement saoudien à la carrière mouvementée, à Moscou, le 31 juillet, avec 4 heures d’entretien avec Poutine à la clef. On a signalé, en nous attachant à la question des armements (voir le 19 août 2013), quelques-unes de ces rumeurs, affirmations semi-officielles et démentis qui le sont également ; et l'on a observé combien cette idée d’une certaine dynamique de consultation entre l’Arabie et la Russie, et encore plus à propos de l’Egypte que de la Syrie, avait la vie dure. La citation venue de Egyptian Independent ou/et (?) de DEBKAFiles sur le sujet d’une réunion convoquée par Poutine qui aurait eu lieu le 15 ou le 16 août à Moscou, est reprise dans nombre de textes («Putin had called an extraordinary session in the Kremlin to put “all Russian military facilities ‘at the Egyptian military's disposal.’” The report, which cited several sources without providing any further details about them, also said that “Putin will discuss Russian arrangements for joint-military exercises with the Egyptian army.”»)

• Justement, le site DEBKAFiles, qui alterne le pire et le meilleur, des narrative de circonstance à certaines indications intéressantes, a montré depuis des mois une constance réelle et bien documentée dans l’appréciation qualitative de la politique russe au Moyen-Orient, en Syrie certes mais aussi, depuis quelques temps, vis-à-vis de l’Égypte et là aussi en connexion avec l’Arabie. Dans une récente nouvelle, le 19 août 2013, DEBKAFiles explique la position d’Israël, favorable certainement aux militaires égyptiens mais dans une mesure très contrainte qui n’engage en rien l’avenir, avec une coopération strictement limitée à la lutte antiterroriste dans le Sinaï. («On Saturday, Aug. 17, El-Sisi remarked “This is no time to attack the US and Israel, because our first priority is to disband the Muslim Brotherhood.” Jerusalem found this remark alarming rather than comforting, noting that he made no promises about the future.») DEBKAFiles explique que la campagne en cours pour inciter le bloc BAO à soutenir les militaires selon le thème “les militaires ou l’anarchie” est essentiellement le fait, non d’Israël, mais de l’Arabie et des UAE, à l’instigation de Prince Bandar, et cela accordant une part importante de l’argument à la possibilité d’un tournant pro-russe de l’Égypte si ce soutien ne se manifeste pas... (Et tournant pro-russe de l'Arabie également...)

«Saudi Arabia and the United Arab Emirates – not Israel – are lobbying the West for support of the Egyptian military. Their campaign is orchestrated by Saudi Director of Intelligence Prince Bandar Bin Sultan - not an anonymous senior Israeli official as claimed by the New York Times, DEBKAfile’s Middle East sources report. The prince is wielding the Russian threat (Remember the Red Peril?) as his most potent weapon for pulling Washington and Brussels behind Egypt’s military chief Gen. Abdel-Fattah El-Sisi and away from recriminations for his deadly crackdown on the Muslim Brotherhood.

»The veteran Saudi diplomat’s message is blunt: Failing a radical Western about-turn in favor of the Egyptian military, Cairo will turn to Moscow. In no time, Russian arms and military experts will again be swarming over Egypt, 41 years after they were thrown out by the late president Anwar Sadat in 1972. Implied in Bandar’s message is the availability of Saudi financing for Egyptian arms purchases from Moscow. Therefore, if President Barack Obama yields to pressure and cuts off military aid to post-coup Cairo, America’s strategic partnership with this important Arab nation may go by the board.

»It is not clear to what extent Russian President Vladimir Putin is an active party in the Saudi drive on behalf of the Egyptian military ruler. On July 31, during his four-hour meeting with Prince Bandar, he listened to a Saudi proposition for the two countries to set up an economic-military-diplomatic partnership as payment for Russian backing for Cairo. [...]

»... From Israel’s perspective, the Bandar initiative if it takes off would lead to the undesirable consequence of a Russian military presence in Egypt as well as Syria. This would exacerbate an already fragile - if not perilous situation – closing in on Israel from the south as well as from the north.»

• Parmi d’autres commentaires qui vont dans le même sens, on notera celui de “Spengler”, le célèbre commentateur pseudo-incognito de ATimes.com, le 19 août 2013. “Spengler” ne déteste pas de se citer lui-même et il est attentif à suivre les grandes tendances de la politique générale d’une façon musclée. La situation américaniste ne lui a pas échappé, et sa description de l’extraordinaire “désordre paralysée“, de la formidable “impuissante puissance” du pouvoir américaniste à Washington n’est pas si mal vue. “Spengler” en déduit qu’il faut bien que d’autres prennent en charge ce que les USA ne sont plus capable d’assumer en aucun cas, – et, à son tour, il corrobore la connexion Russie-Arabie.

«Other regional and world powers will do their best to contain the mess. Russia and Saudi Arabia might be the unlikeliest of partners, but they have a profound common interest in containing jihadist radicalism in general and the Muslim Brotherhood in particular. Both countries backed Egypt's military unequivocally. Russia Today reported August 7 that “Saudi Arabia has reportedly offered to buy arms worth up to $15 billion from Russia, and provided a raft of economic and political concessions to the Kremlin - all in a bid to weaken Moscow's endorsement of Syrian President Bashar Assad.”

»No such thing will happen, to be sure. But the Russians and Saudis probably will collaborate to prune the Syrian opposition of fanatics who threaten the Saudi regime as well as Russian security interests in the Caucasus. Chechnyan fighters - along with jihadists from around the world - are active in Syria, which has become a petrie dish for Islamic radicalism on par with Afghanistan during the 1970s...»

Plus loin, “Spengler”, qui met également en scène la Chine pour nous proposer la vision surréaliste d’une alliance Moscou-Ryad-Pékin pour policer le Moyen-Orient, développe un raisonnement analytique pour montrer que, contrairement aux analyses ossifiées des experts du bloc BAO, la Russie est en bonne voie de renaissance et représente une puissance en pleine activité et pleine possession de ses moyens. Tout cela va dans le sens du courant général esquissé ici et là pour avancer l’hypothèse d’un changement de responsabilité dans le contrôle des affaires moyennes-orientales, qui pourrait effectivement se réaliser à l’occasion de la crise égyptienne où le bloc BAO se retrouve paralysé dans l’habituel dilemme qui, dans le brouhaha de sa rhétorique interne et de ses débats de communication, le conduit à considérer les deux options d’une politique comme aussi détestables l’une que l’autre. Ainsi les pays du bloc BAO, à l’image du Washington d’Obama, ne parviennent-il pas à se décider entre la condamnation décisive de la répression des Frères au nom de la sauvegarde d’une “démocratie” bien incertaine et le soutien affirmé aux militaires au nom de l’espoir du rétablissement d’un “ordre” bien suspect.

Mais cette paralysie renvoie moins à la difficulté du choix, quelle qu’en soit le justesse, qu’à la déliquescence interne du bloc BAO. Le cas extraordinaire des hypothèses qui sont soulevées dans ces rumeurs et ces diverses appréciations semi-officielles, se trouve dans ceci qu’on est conduit à se trouver obligés de constater que la monarchie archi-pourrie et déliquescente des Saoud s’avère finalement moins paralysée, moins ossifiée en un sens, que les pays du bloc BAO. Quant à la Russie, qu’on puisse envisager sans s’en étonner vraiment qu’elle-même puisse envisager de telles voies d’affirmation nouvelle au Moyen-Orient n’a justement rien pour étonner, puisque la situation égyptienne finit par ressembler pour elle à la situation syrienne : la proclamation des principes, dont ceux de la souveraineté et de la légitimité que les chars du général Sisi semblent avoir verrouillés à leur façon, et la lutte contre l’activisme islamiste en général et sous quelque forme que ce soit qui reste plus que jamais son obsession intérieure alimentée par les événements extérieurs. Simplement, on doit mesurer le chemin parcouru entre aujourd’hui et, disons, il y a trois ans d’ici, si l’on avait évoqué la possibilité d’un renouveau d’une influence majeure de la Russie en Égypte. (Ce chemin parcouru, cette situation nouvelle, justifient également les craintes israéliennes, appréhendant de voir un Sisi, à la tête d’un pays surchauffé, avec la “tutelle” US en déliquescence et dans les tendances nouvelles qui se manifestent, plus tenté de suivre dans sa politique régionale la voie nassérienne que celle de Moubarak pour verrouiller un rassemblement populaire qui rencontrerait un sentiment général.)

Finalement, la seule certitude que nous apporte cet ensemble de rumeurs et de suggestions semi-officielles sur une connexion de facto entre Russie et Arabie, c’est l’état absolument délabré de l’architecture du Moyen-Orient telle qu’elle fut élaborée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale à l’avantage du bloc BAO. Le chaudron égyptien est moins le résultat de multiples manigances et manipulations que l’expression de cette décrépitude extraordinaire ; ainsi ne peut-on être surpris en aucune façon que cette situation égyptienne soit l’objet, dans tous les cas dans le champ de la communication, de manœuvres si nouvelles dans la composition de ceux qui les conduiraient éventuellement, pour tenter une recomposition de cette architecture. Quant au bloc BAO, finalement, tout s’explique dans le chef de sa paralysie, outre son état chronique qu'on observe : il se trouve plongé si profondément dans un débat sur l’état de lui-même, avec la crise Snowden/NSA, qu’il n’est pas loin d’être, d’une autre façon certes, dans une situation de confusion proche de la situation égyptienne. D’une certaine façon, il en est l’équivalent, encore une fois à sa manière, par rapport à la “décrépitude extraordinaire” de sa propre architecture.

dimanche, 25 août 2013

Le rêve arabe de l’Occident est parti en fumée...

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

Le rêve arabe de l’Occident est parti en fumée...

L’Occident a fait un rêve: le monde arabe en 2013 allait devenir bon et gentil. En Egypte, Morsi, petit à petit, deviendrait un dirigeant compétent. En Syrie, le méchant Assad tomberait, à la suite de quoi, la bonne opposition aurait formé un gouvernement plus ou moins acceptable. En Libye aussi, un pouvoir relativement stable se serait installé. C’était un beau rêve...

La réalité sur le terrain est nettement moins rose. L’Egypte a attiré la une des médias au cours de ces dernières semaines, alors que la Syrie est toujours aux prises avec une guerre civile qui semble interminable. En Libye, la situation est toujours instable. La question arabe était prioritaire dans l’ordre du jour du récent sommet du G8 en Irlande du Nord. L’Egypte est toutefois le pays qui cause le plus de soucis, d’abord parce que le pays est vaste, fort peuplé et exerce un influence prépondérante dans la région. Alors, question: qui fait quoi?

Réticence américaine

Lors de son installation au poste de ministre des affaires étrangères aux Etats-Unis, John Kerry voulait damer le pion aux Européens, dépasser leurs ambitions. Il voulait même donner un souffle nouveau au processus de paix israélo-palestinien. A peine quelques mois plus tard, cette question israélo-palestinienne est passée à l’arrière-plan. Aujourd’hui, les dirigeants américains, bien que soutenus par le travail de nombreux universitaires, doivent constater que leur vieil allié égyptien est devenu un sérieux facteur de risque. Mais il y a une autre donnée dans le jeu, qui devrait susciter l’attention des Européens. Lorsque John Kerry renonce à rendre visite à quelques pays asiatiques pour se diriger immédiatement vers le Moyen-Orient, c’est un signal clair pour les pays frustrés d’Extrême-Orient. Un des principaux conseillers du “State Department” a relevé le fait récemment. Au moment où certains pays d’Extrême-Orient perçoivent de plus en plus clairement une menace chinoise, l’attention que portent les Américains au Moyen-Orient apparait comme “déplacée”. Toutes les régions du monde n’ont pas la même priorité pour les Etats-Unis. De plus en plus de voix s’y élèvent pour dire qu’il est temps que les Européens s’occupent un peu plus du Moyen-Orient.

C’est un fait: les événements du Moyen-Orient ont un plus grand impact sur la sécurité européenne que sur la sécurité américaine. Ce que l’Europe (du moins quelques pays européens) a fait jusqu’à présent témoigne surtout d’une absence de vision. L’Europe n’a pratiqué qu’une politique à court terme, partiellement dictée par l’émotion du moment. La Libye en est le meilleur exemple. Les Britanniques et les Français y ont déployé leur force aérienne mais l’opération n’a été possible que grâce aux missiles américains. De surcroît, les munitions se sont vite épuisées, si bien que l’on a dû, l’angoisse à la gorge, téléphoner à Washington... Récemment, les Britanniques ont considéré qu’il fallait impérativement entraîner 5000 nouveaux soldats et policiers en Libye. Ces effectifs semblent indispensables pour mater les milices rebelles. En parallèle, on a dû prévoir d’autres initiatives encore pour faire face à cette calamité que constituent les réfugiés libyens ou en provenance de la Libye qui, jadis, étaient retenus sur les côtes de l’Afrique du Nord suite à un compromis conclu avec Khadafi.

Et que faut-il penser des services de sécurité européens quand on constate le nombre de jeunes gars qui partent vers la Syrie... et reviennent tranquillement. Ils ne viennent pas seulement de Bruxelles, Anvers ou Vilvorde. Chaque pays européen a des volontaires sur le théâtre syrien. D’après une enquête récente, il y en aurait plus de 600. Qui plus est, un expert des Nations Unies a déclaré qu’un paradoxe s’ajoutait à cette situation: plus on parlait de ces volontaires, plus cela suscitait des vocations chez bon nombre de jeunes issus de l’immigration arabo-musulmane.

Une alternative européenne?

Un diplomate européen, à l’abri des micros et des caméras, a mis le doigt sur la plaie: “Ce qui s’est passé ces toutes dernières années dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient a été interprété de manière beaucoup trop ‘idéologique’. On nous disait que c’était une révolution démocratique, une acceptation des libertés occidentales. On fermait ainsi les yeux face à certains faits”. Par exemple, on voulait “oublier” que s’il y avait des élections libres en Egypte, ce serait les fondamentalistes musulmans qui engrangeraient une bonne part des voix. L’Egypte compte bien davantage d’acteurs que les élites éclairées du Caire auxquelles se réfèrent sans cesse les journalistes occidentaux. Il suffit de prendre en considération la population moyenne, qui compte 40% d’analphabètes: elle ne partage évidemment pas les vues des Cairotes éclairés. Quant à ce que donneraient des élections en Syrie, on n’ose pas trop y penser...

L’Europe veut-elle et peut-elle arranger les bidons? D’aucuns estiment d’ores et déjà que l’attention portée au monde arabe est trop importante. La Lituanie, qui prendra bientôt la présidence de l’UE, a profité de l’occasion qui lui était donnée de s’exprimer pour souligner plutôt le danger que représente la Russie. Le message des Lituaniens était donc clair: il faut davantage s’occuper du danger russe. L’obsession des Français et des Britanniques à prendre parti pour les rebelles syriens est vue avec beaucoup de réserve par la plupart des autres pays européens. Ce bellicisme franco-britannique n’apporte aucune solution, au contraire, il crée de plus en plus d’instabilité. Dans les coulisses du monde des diplomates, on entend dire que, dans l’UE, se juxtaposent des “convictions parallèles”, et rarement une unité de vue, en ce qui concerne les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’il est possible de faire, il y a une césure considérable. Dans le passé, on a souvent pu constater la désunion des Européens en matière de politique extérieure. Cette désunion semble le plus grand obstacle à une présence européenne sérieuse dans ces régions du monde en ébullition.

“M.”/” ’t Pallieterke”, Anvers, 17 juillet 2013.

mercredi, 21 août 2013

CHAOS EN EGYPTE

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LE CHAOS EN EGYPTE
L'instrumentalisation du divin et l'Ordre impérial


Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr

 «La religion relève de Dieu et la Nation appartient à tous ses citoyens» 
Addine LIllah oua el Outane lildjami'e

Ça y est! Ce qui devait arriver arriva !  L'Egypte est à feu et à sang. Des centaines de victimes innocentes pour une cause qui est celle de l'accaparement du pouvoir soit par les «mécréants» représentés par l'armée et les libéraux soit par les Frères musulmans qui veulent gouverner au nom du divin. Les deux camps manipulés par un Occident qui a toujours deux fers au feu attend dans quel sens va pencher le balancier. C'est un fait et nous l'avons écrit, l'intervention de l'armée pour écarter le président Morsi le 3 juillet est un coup d'Etat qui ne veut pas dire son nom.

Une dispersion qui est devenue un «bain de sang» 

Deux des personnalités qui ont cautionné le coup de force, se récusent pour protéger leurs arrières. D’abord, l'imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite, s'est désolidarisé après avoir pourtant apporté sa caution lors du coup de force des militaires contre Mohamed Morsi le 3 juillet. Ensuite, Mohamed ElBaradei, le nobélisé par l’Occident pour services rendus dans le fonctionnement de l’AIEA, a aussi  annoncé sa démission du gouvernement. Cependant le gouvernement et la presse, quasi unanimes, accusaient les Frères musulmans d'être des ´´terroristes´´ ayant stocké des armes automatiques sur les deux places et se servant des femmes et des enfants comme ´´boucliers humains´´. 

l'imam d'Al-Azhar et Mohamed ElBaradei

Cette violence  a une imprimatur . Ce n’est pas en effet l’Empire qui a adoubé l’opération.  On se rappelle cependant que le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait déclaré jeudi 1er août que l'armée égyptienne était en train de «restaurer la démocratie» alors même qu'elle a renversé le président élu du pays, Mohamed Morsi, lors du coup d'Etat militaire du 3 juillet. «Des millions et des millions de gens demandaient à l'armée d'intervenir, ils avaient tous peur de sombrer dans le chaos, dans la violence.» Il a poursuivi, «Et l'armée n'a pas pris le pouvoir, d'après ce que nous comprenons jusque... jusqu'ici. Il y a un gouvernement civil. En fait, ils restauraient la démocratie.» 

Mohamed Morsi est –il indemne de reproches ?

Dans les pays évolués, quand un président est élu pour un mandat, il ne vient à l’idée de personne de remettre en cause sa légitimité en le « déposant » avant la fin de son mandat. Pourquoi avoir interrompu un processus que chacun s’accorde à dire qu’il est difficile à faire aboutir dans les temps d’un coup de baguette magique ou comme dit on en pays arabe ; « khatem sidna Soulimane », la bague de Sidna Soulimane censé  produire des miracles contre le chômage,  la chute du tourisme, le népotisme et les mauvaises habitudes de l’ancien système.   De plus il faut  signaler que tout le monde «occidental» l'avait adoubé et même les potentats réactionnaires du Golfe qui l'ont aidé financièrement. Que s'est-il passé pour qu'il tombe en disgrâce? Pourtant, il a fait ce qu'on lui a demandé à l'extérieur vis-à-vis de l'extérieur, allant jusqu'à inonder les tunnels de Rafa pour asphyxier les Palestiniens de Ghaza, il a dénoncé Damas, coupé les relations diplomatiques, chassé l'ambassadeur. Montré chaque fois que demandé, son allégeance.

 

A l'intérieur de l'Egypte il semble que cela soit tout à fait  une autre affaire ! Morsi a été élu, disent ses détracteurs, dans des conditions douteuses et aurait, toujours, d'après ses détracteurs amené l'Egypte au chaos. Tarek Ezzat, un militant anti-Morsi nous explique  dans un catalogue à la Prévert, comment Morsi n'a pas été élu démocratiquement: 
«1-Fraude en masse, chrétiens et femmes menacées pour les dissuader de voter, assassinat d'opposants. Son parti et la confrérie islamique ont falsifié les listes électorales, C'est pour permettre à ces fraudeurs de voter partout que les élections ont été étalées sur plusieurs jours. 2- Une autre affaire de fraude concerne l'imprimerie nationale qui a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote qui ont été remis aux partisans de Morsi pour bourrer les urnes. 
3-Les anti-Morsi et surtout les chrétiens ont été interdits de vote parfois sous la menace de brûler leurs maisons ou leurs commerces et de tuer leurs enfants. 
4-La magistrature a refusé de superviser les bureaux de vote, parce que les «Frères musulmans» s'attroupaient en masse dans les bureaux de vote pour intimider les votants et les obliger à voter pour Morsi. (...) 
5-Le jour où la Haute Cour constitutionnelle devait rendre sa décision sur la validité du vote sur la Constitution, des hordes payées par les islamistes ont assiégé le bâtiment de la cour et empêché les magistrats de se réunir.» 

A charge encore, sous le règne des Frères musulmans majoritaires, les «députés» de l'Assemblée nationale ont proposé les textes de lois suivants: une loi supprimant l'âge minimal du mariage, pour permettre le mariage des filles mineures et même enfant. Une loi supprimant la scolarité obligatoire des enfants et la gratuité de l'enseignement primaire. Depuis que Morsi a été «élu», les chrétiens étaient accusés d'être des «croisés» ennemis de l'Égypte et de l'Islam, En plus des chrétiens, il y a eu en mai 2013 un véritable pogrom où les islamistes ont assassiné d'autres musulmans chiites qui priaient. Morsi et sa mafia ont délibérément laissé des djihadistes de Aqmi et de Hamas investir le Sinaï, pour servir de force de soutien, Morsi a nommé comme gouverneur de la région touristique de Louxor un membre d'une association terroriste qui avait assassiné 75 touristes devant le temple de Hatshepsout ». 

Pour toute ces raisons, la coupe est pleine vue du côté de ses détracteurs. Tarek Ezzat, conclut : «  Le peuple, qui est la source de la légitimité démocratique n'a pas accepté de vivre 3 ans de plus sous ce régime criminel pour respecter une échéance électorale qui serait évidemment truquée et falsifiée comme la précédente.» .

Il y a  peut être  aussi, une autre cause : Il est indéniable, en effet  que  l’armée que l'on dit populaire est un segment important aussi de l'économie du pays (20 à 30 %du PIB), ce qui veut dire que le président Morsi voulait remettre en cause cela ?

Que peut encore faire l'armée ? 

Les jours et les mois qui viennent seront difficiles car chacun a bien conscience qu'une grande fracture a eu lieu entre les pros et les anti-morsi qui ont aidé l'armée dans le massacre des Frères musulmans. Les vengeances seront terribles et on s'oriente, à Dieu ne plaise vers un scénario à l'algérienne que nous avons connu et que nous ne souhaitons pas à notre pire ennemie, tant ce fut une guerre de tous contre tous, devant l’indifférence de la communauté internationale, nous qui nous égosillons dans le désert à tenter de convaincre de la nuisance de ce mal, jusqu’à ce que par miracle, on s’aperçoive 200.000 morts plus tard , que l’Algérie avait raison  dans son combat.

Que peut faire l'armée ?


Le chaos égyptien va favoriser les ´´jusqu'aux-boutistes´´ des deux bords et donc, violence et coup d'Etat. On peut légitimement penser que ce coup d'Etat a ouvert la boîte de pandore en Egypte. En décrétant l'état d'urgence on revient au régime de Hosni Moubarak, qui autorise les forces de sécurité: d'arrêter et fouiller sans restriction les personnes présentant une menace; pour garder en détention des suspects sans mandat et pendant des années; de surveiller les communications et les médias; d'interdire le port d'arme. Cette loi a permis à Moubarak de détenir environ 17.000 prisonniers politiques sans jugement, selon l'ONG Amnesty International. L’armée ne lâchera pas, elle s’est trop engagée ! Seule une communauté internationale mobilisée sérieusement pourra mettre fin à cette fitna


Que vont faire les Frères musulmans? 

De leur côté les Frères Musulmans savent que la cause est perdue, mais il semble que, pour le moment, les jusqu’aux-boutistes tiennent les rênes du mouvement, envoyant à l’abattoir des dizaines de jeunes chaque jour. Pourtant le mouvement des Frères Musulmans a dû sa longévité à sa souplesse, voire sa faculté de faire le dos rond dans des situations difficiles. Ce sont les compromis qui lui ont permit de durer. Il faut se souvenir, en effet, que le mouvement des Frères musulmans existe depuis plusieurs décennies et qu'ils ont toujours pu rebondir malgré des périodes difficiles. Il se présente comme l'allié objectif de l'Empire. De plus, leur faculté d'endoctrinement a fait que ce sont les faibles qui trinquent. Ces 500 morts, pour la plupart jeunes - comme la fille du leader Al Baltagui- sont-ils morts pour aller au paradis ou pour avoir une vie meilleure ici-bas? 

Pour Ali Hakimi, deux grandes lignes d'hypothèses se dégagent autour de l'attitude que les Frères égyptiens sont en train de camper pour récupérer le fauteuil de leur président élu Mohamed Morsi. La première reposerait sur leur pleine conscience du rapport de force qui prévaut et qu'ils ne devraient pas ignorer. Puisqu'il est évident qu'ils ont en face d'eux l'écrasante majorité du peuple égyptien et tous les moyens de la violence d'Etat, cette conscience de leur faiblesse et de leur isolement politique aurait pour preuve le recours aux femmes et aux enfants dans les rassemblements. De ce point de vue, la perspective d'un apaisement négocié du conflit n'est pas de mise. L'issue violente devient plus qu'inévitable. Céder se transformerait donc en reconnaissance, non seulement d'une défaite contre les ennemis de l'Islam, mais de l'impossibilité consommée de la réalisation d'un «Etat islamique», présenté comme alternative à «l'Etat laïque» en vigueur. 

Il faut croire qu'ils n'ont pas opté pour la sagesse, qui aurait fait qu'ils se retirent de la rue. Au contraire, par leur envahissement, ils ont braqué les autres Egyptiens contre eux. La preuve ce fut le carnage le lendemain Vendredi de la colère  avec plus de soixante dix morts. 

Les habitants du quartier de Rabaa Al-Adawiya, lit-on dans une contribution du Courrier international, ont déjà exprimé leur colère et leur frustration à se voir occupés par les partisans du président déchu: les dirigeants de la confrérie, en particulier son guide suprême Mohamed Badie et Mohamed Al-Beltagui pourraient choisir de mettre en danger leur organisation et l'Egypte, en les jetant dans une spirale de violence et d'instabilité. Les Frères musulmans n'ont visiblement pas tiré les leçons de leur confrontation avec Nasser dans les années 1950: (...) La seconde option passerait par une médiation entre l'armée et la direction des Frères musulmans. La colère gronde au sein même de la confrérie, où certains dénoncent la gestion de la crise par le guide suprême: chaque fois qu'ils ont été puissants, ou se sont crus puissants, les Frères ont systématiquement eu recours à la force et à la violence. (...) A cela s'ajoute leur tendance à se considérer perdants dès lors qu'ils n'ont pas tout raflé- ce dont témoignent, par exemple, leurs efforts pour prendre la main sur toutes les commissions parlementaires après leur victoire aux élections de 2012. (...) Enfin, il faut signaler que le projet islamique, dans le Monde arabe, est pour l'heure presque terminé (...) Mais s'ils persistent dans leur volonté d'escalade guerrière pour ramener Morsi au pouvoir, ils risquent de s'affaiblir. Et pour des décennies. 

La déchéance du Monde arabe musulman 

A des degrés divers les élites religieuses ou politiques arabes  sont responsables de l’anomie du Monde arabe qui est reparti pour un long Roukoud (affaissement moral) après la Nahda initiée par l’Emir Abdelkader puis par des penseurs comme Djamel Eddine El Afghani, Mohamed Abdou voire Mohamed Iqbal. Où sont-ils les héritiers de ces géants de la pensée ?

Pour expliquer le poids réel actuel  du Monde arabe musulman, il faut savoir que, dans toutes les statistiques scientifiques, il est invisible. L'Egypte que l'on dit «le poids lourd» du Monde arabe est un nain technologique. Les islamistes et l'armée s'entre-tuent avec des armes vendues par l'Occident aux belligérants. D'après le rapport du PNUD sur le développement humain 2005 «Le retard dans le domaine des connaissances et de leur transmission entraîne l'absence de démocratie». C'est le constat d'un groupe d'intellectuels de la région travaillant pour l'ONU. Le Monde arabe, avec quelque 280 millions d'habitants qui partagent une langue, une religion et une histoire communes, est un désert du savoir et de la création, selon un rapport d'un groupe d'intellectuels arabes. En raison d'un environnement culturel et politique rétif à la recherche, il publie de moins en moins de livres, lesquels sont de moins en moins lus et de plus en plus censurés. Il existe dans le monde, en moyenne 78,3 ordinateurs pour 1 000 personnes. Ce rapport n'est que de 18 pour 1 000 dans les 22 pays arabes. Et seuls 1,6% de leur population ont accès à Internet. Il y a plus d'internautes en Israël que dans le monde arabe.  (Le Monde arabe : Rapport du PNUD sur le Développement humain. 2005)  

De plus, le classement de Shanghai du jeudi 15 août 2013 des universités mondiales, confirme à nouveau  la nullité scientifique du Monde dit arabe, et la suprématie des universités américaines, qui se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est quatrième, l'université britannique de Cambridge, cinquième.»  Les universités arabes ne sont visibles qu'après la cinq millième place! C'est dire si le retard est important! 

Retard du à la croyance au XXIe siècle ?

Les Arabes sont–ils sous développés scientifiquement du fait qu’ils sont censés être des croyants et que c’est leur irrationalité qui les empêchent d’être rationnels ? Est-ce dû à l'islam voire à un gène qui fait que les musulmans sont croyants? Sommes-nous programmés pour croire? «Avons-nous un interrupteur «divin» dans la tête? Un bout de cervelle, une disposition particulière des neurones- Le gène de Dieu?-qui permettrait de nous identifier comme croyant ou non? Les neuroscientifiques, notamment aux États-Unis, depuis les années 1980, travaillent en tout cas sur cette hypothèse. D'où le développement d'un champ original de la recherche: la neurothéologie.» 

De plus, on dit que les athées seraient plus intelligents que les croyants? Des scientifiques de l'Université de Rochester, ont établi qu'ils sont en moyenne moins ´´intelligents´´ que les personnes athées; cette étude se fonde sur les capacités analytiques ou d'abstraction. C'est une étude à faire bondir les croyants de toutes obédiences.» 

Démocratie ou califat ?

En fait, ce n'est pas une question de croyance, les musulmans du fait de leurs dirigeants sans réelle légitimité ne sont pas libres. «En un mot comme en cent, rappelle Mohamed Bouhmidi, le Monde arabe ne s'appartient pas, et dans cet espace, l'Egypte encore moins. Dans ces conditions, il est difficile de parler de démocratie. Quand l'essentiel des décisions de souveraineté vous échappe, que vaut la souveraineté du peuple, postulat primordial de l'exercice de la démocratie qui traduirait en actes et en réalité cette souveraineté?(...)».

Pour René Naba, le califat est une utopie dans les conditions actuelles: «Un an de pouvoir a fracassé le rêve longtemps caressé d'un 4e Califat, qui aurait eu pour siège l'Egypte, le berceau des «Frères musulmans», devenue de par l'éviction brutale du premier président membre de la confrérie, la tombe de l'islamisme politique. Le Califat est une supercherie lorsque l'on songe à toutes les bases occidentales disséminées dans les monarchies arabes, faisant du Monde arabe la plus importante concentration militaire atlantiste hors des Etats-Unis. Dans un contexte de soumission à l'ordre hégémonique israélo-américain, le combat contre la présence militaire atlantiste paraît prioritaire à l'instauration d'un califat. Et le califat dans sa version moderne devrait prendre la forme d'une vaste confédération des pays de la Ligue arabe avec en additif l'Iran et la Turquie soit 500 millions de personnes, des réserves énergétiques bon marché, une main-d’œuvre abondante. En un mot, un seuil critique à l'effet de peser sur les relations internationales. Faute d'un tel projet, en présence des bases de l'Otan, le projet de restauration du califat relève d'une supercherie et d'un trafic de religions». 

«Le devenir de l'Islam, écrit Burhan Ghalioun, dépendra des efforts conscients de compréhension, d'assimilation et de maîtrise que les musulmans déploient pour dominer leur temps et leur environnement. Rien n'est certes gagné d'avance, mais rien non plus n'est perdu.

Il faut bien l'admettre, il n'est dans l'histoire aucune fatalité. Si le Texte reste actuel, c'est que les sociétés musulmanes n'en ont pas encore épuisé le sens, qu'il est encore capable de les inspirer et est ouvert à l'enrichissement.»(Burhan Ghalioun Islam et politique., Editions Casbah 1997) .

* enseignant à l'Ecole Polytechnique enp-edu.dz

mardi, 20 août 2013

Egypte : un casse-tête pour l’idéologie démocratique

 

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Egypte : un casse-tête pour l’idéologie démocratique
 
Obama, caméléon sur couverture écossaise


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
On l’aura bien compris, Barak Obama tout comme notre illustre président, sont pour la paix et la démocratie partout dans le monde et en Egypte en particulier.
On aura également compris que ce n’est pas gentil de tirer à l’arme lourde sur de pacifiques manifestants. Mais une fois cet angélisme démocratique accepté comme théorème de départ, reste tout de même à déterminer qui est gentil et qui est méchant.

Le drame du démocrate, c’est de ne pas pouvoir faire du manichéisme comme Mr Jourdain faisait de la prose. Quand il est impossible de désigner un méchant absolu, que tout est dans la nuance de tons entre oppresseurs et fanatiques, le démocrate type mondialiste,  modèle Obama, se retrouve comme le pauvre caméléon sur la couverture écossaise. Il crève de ne pouvoir prendre toutes les couleurs à la fois.

A dire vrai les forces de l’ordre, police et armée sont à la reconquête d’un pouvoir qui leur avait échappé. L’armée qui ne fait plus la guerre depuis 71 et les fameux accords de paix qui ont gelé le plus important des pays arabes dans une stratégie américaine très favorable à Israël, se retrouve face à la rue.

Entre le putschiste et le président élu, le cynisme occidental

Mais ceux qui occupent la rue ne sont pas de pacifiques manifestants. Ce sont des fanatiques religieux qui veulent imposer un pouvoir théocratique intégriste par la force et le terrorisme au besoin. Ils ont certes remporté les élections mais, tout de suite, ils ont fait dériver le régime vers un totalitarisme correspondant à leur idéologie religieuse.

Une armée détournée de la guerre pour devenir l’instrument d’un régime autoritaire se retrouve face à des milices armées appuyées par une partie de la population. C’est pourquoi Assad soutient l’armée égyptienne et la Turquie les islamistes. Quant aux démocrates égyptiens, plutôt favorables à l’armée d’ailleurs, ils comptent pour peu de choses.

Les dirigeants occidentaux prisonniers de leurs beaux sentiments pratiquent une hypocrite langue de bois qui condamne la force sans pour autant envisager quoi que ce soit. Une chose est sûre, d’un côté les kakis, de l’autre les barbus et entre les deux pour le moment rien ou presque.

Vu d’occident, on aurait tout intérêt objectivement à une défaite même sanglante des islamistes, car ce sont eux qui nous menacent et certainement pas l’armée égyptienne. Les choses sont simples, sauf pour les idéologies compliquées qui essayent d’adapter des situations spécifiques à des normes communes.

La condamnation prétendument unanime de la communauté internationale, c’est à dire les Usa et leurs alliés est, bien sûr, aussi facile qu’inutile. Se donner bonne conscience est une chose, finalement la seule que nos dirigeants  tentent de faire à chaque fois, de l’Irak à l’Egypte en passant par la Syrie.

Mais  l’esprit critique en apporte la preuve. Face aux conflits de notre temps, la grille de lecture démocratique est obsolète.

mercredi, 03 juillet 2013

LIBYE : L’Italie revient sur la « quatrième rive »

LIBYE : L’Italie revient sur la « quatrième rive »

L’art de la guerre

Dans sa rencontre avec le premier ministre Letta pendant le G8, le président Obama « a demandé un coup de main à l’Italie pour résoudre les tensions en Libye ». Et Letta, en élève modèle, a sorti de son cartable le devoir déjà fait : « un plan pour la Libye ». La ministre Bonino, fière de tant d’honneur, jure : « nous ferons le maximum, la Libye est un pays que nous connaissons bien historiquement ».Aucun doute à ce sujet. L’Italie occupa la Libye en 1911, en étouffant dans sang la révolte populaire, en utilisant dans les années 30 des armes chimiques contre les populations qui résistaient, en internant 100mille personnes dans des camps de concentration. Et, quand trente années plus tard elle perdit sa colonie, elle soutint le roi Idriss pour conserver les privilèges coloniaux. Idriss tombé, elle passa un accord avec Kadhafi pour avoir accès aux réserves énergétiques de la République libyenne mais, quand la machine de guerre USA/Otan s’est mise en marche en 2011 pour démolir l’Etat libyen, le gouvernement a déchiré, avec un consensus bipartisan du parlement, le Traité d’amitié signé trois années plus tôt avec Tripoli, en fournissant des bases et des forces militaires pour la guerre. Une histoire dont on peut être fiers. Qui continue avec le plan italien pour la « transition démocratique » de la Libye, où – comme même le Conseil de sécurité de l’Onu a été obligé de le reconnaître- se produisent « de continuelles détentions arbitraires, tortures et exécutions extra-judiciaires ». Se trouvent en jeu, explique Bonino, « non seulement l’intérêt des Libyens mais notre intérêt national » : d’où « le ferme engagement du gouvernement italien pour la stabilité du pays nord-africain ». Stabilité nécessaire à l’Eni et aux autres compagnies  occidentales pour exploiter, à des conditions beaucoup plus avantageuses qu’avant, les réserves pétrolifères libyennes (les plus grandes d’Afrique) et celles de gaz naturel (au quatrième rang en Afrique). Mais ce sont justement les champs pétrolifères qui sont  au centre des affrontements armés entre factions et groupes, dont la rivalité a explosé une fois l’Etat libyen démoli.

Le chef d’état-major libyen, Salem al-Gnaidy, a invité les groupes armés à se mettre sous le commandement de l’armée, disposée à accueillir « n’importe quelle force ». Mais ceci risque de faire exploser les affrontements à l’intérieur de l’armée, en grande partie encore à construire. L’Otan a convoqué à Bruxelles le premier ministre libyen Ali Zeidan pour établir les modalités d’entraînement de l’armée libyenne, qui -a précisé le secrétaire général Rasmussen- sera effectué « hors de la Libye ». En Libye, ceux qui tireront les marrons du feu, seront des envoyés militaires et des fonctionnaires italiens, accompagnés d’ « opérateurs humanitaires » militarisés. Personne ne sait combien coûtera cette opération, qui provoquera une nouvelle saignée d’argent public. Peu importe si augmente ainsi la dépense publique de l’Italie, qui se monte déjà à 70 millions d’euros par jour. L’essentiel est de « faire le maximum » pour que la coalition USA/Otan puisse contrôler la Libye, dont l’importance ne réside pas que dans sa richesse énergétique, mais dans sa position géostratégique dans l’aire nord-africaine et moyen-orientale. Confirmé par le fait –d’après une enquête du New York Times- que des armes des anciens arsenaux gouvernementaux sont transportées par des avions cargos qatari de la Libye à la base d’Al Udeid au Qatar, où sont déployées les forces aériennes du Commandement central étasunien, et de là envoyées en Turquie pour être fournies aux « rebelles » en Syrie. Une photo prise dans un dépôt des « rebelles » montre des caisses de munitions de 106mm pour canons sans recul M-40 et M-40 A1, avec une marque  attestant la provenance libyenne. Avec son plan pour la Libye, l’Italie contribue ainsi à la « transition démocratique » de la Syrie.

Manlio Dinucci

Edition de mardi 25 juin 2013 de il manifesto

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 « Quatrième rive » était une expression de la période fasciste pour désigner la colonie italienne de l’époque, la Libye, qui venait s’ajouter aux trois autres rives -adriatique, tyrrhénienne et ionique- du territoire italien.

Manlio Dinucci est géographe et journaliste

samedi, 29 juin 2013

Les guerres d'Afrique

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Les guerres d'Afrique

Des origines à nos jours

Entretien avec Bernard Lugan

Africaniste renommé, récemment auteur entre autres ouvrages d'une Histoire de l'Afrique, d'une Histoire de l'Afrique du Sud et d'une Histoire du Maroc, expert auprès du TPI-Rwanda et éditeur de la lettre d'information L'Afrique Réelle, Bernard Lugan signe aujourd'hui une nouvelle somme.

Son livre est très logiquement divisé selon un plan chronologique en quatre grandes parties : "Guerres et sociétés guerrières en Afrique avant la colonisation", "Les guerres de conquête coloniale", "Les guerres de la période coloniale" et "Les guerres contemporaines, 1960-2013", tous conflits dont il fait le récit chronologique et factuel. On voit bien l'ampleur du sujet et Bernard Lugan nous fait plusieurs fois traverser le continent de part en part au fil des époques. La grande région sahélienne, celle des Grands Lacs et l'Afrique australe reviennent bien sûr à plusieurs reprises et certaines situations résonnent en écho jusqu'à aujourd'hui. Tous les chapitres, agrémentés d'encarts qui précisent des situations locales ou des données chiffrés, sont intéressants et l'on ne retiendra à titre d'exemple que quelques titres de la dernière partie (sait-on que pour la période 2000-2010 70% des décisions de l'ONU sont relatives aux conflits africains ?) : "La guerre civile algérienne (1992-2002)", "Les guerres de Somalie : clans contre clans (depuis 1977)", "Nigeria : de la guerre du Biafra au conflit ethno-religieux Nord-Sud", "La deuxième guerre du Kivu (depuis 2007)" : autant de coups de projecteur extrêmement utiles et souvent pertinents sur des zones crisogènes dont l'Europe ne peut pas se désintéresser (même si elle le voulait, de toute façon).

L'ensemble de ces chapitres, rédigés d'une plume alerte et toujours référencés, est complété par un cahier central d'une soixantaine de cartes en couleurs, parfaitement lisibles et pédagogiques, et le livre se termine sur un index complet et une bibliographie significative. Ceux qui connaissent déjà tel ou tel engagement pourront regretter que certaines campagnes ne soient pas traitées davantages en détail, mais aborder autant d'opérations et de combats en 400 pages témoigne d'un bel esprit de synthèse. Au total, un ouvrage appelé à devenir très rapidement de référence et que liront avec le plus grand intérêt les étudiants et tous ceux qui soit s'intéressent à l'histoire du continent, soit se préoccupent de l'avenir. 

Editions du Rocher, Monaco, 2013, 403 pages, 32 euros.
ISBN : 978-2-268-97531-0.


Bernard Lugan a bien voulu répondre à quelques questions pour nos lecteurs :

Question : Votre livre dresse un impressionnant tableau des conflits en Afrique de la plus haute Antiquité aux guerres actuelles. Par grande période, une introduction présente un résumé des évolutions, mais vous ne tentez pas d'en tirer des enseignements généraux en conclusion. Pourquoi ?

Réponse : Parce que nous ne devons par parler de l’Afrique, mais des Afriques, donc des guerres africaines. Mon livre est construit sur cette multiplicité, sur ces différences irréductibles les unes aux autres et sur leur mise en perspective. Dans ces conditions, il est vain de faire une typologie, sauf pour les guerres de la période contemporaine, ce que j’ai fait, et encore moins une classique conclusion de synthèse.

Question : La grande région saharienne-Sahel est présente dans chaque partie, des "Origines de la guerre africaine" aux "Guerres contemporaines". Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce qui semble bien être une zone de conflits quasi-permanents ?

Réponse : Cette zone qui court de l’Atlantique à la mer Rouge en couvrant plus de dix pays, est un véritable rift racial et ethnique en plus d’être une barrière géographique. Ce fut toujours une terre convoitée car elle fut à la fois le point de départ et le point d’arrivée -hier du commerce, aujourd’hui des trafics transsahariens, une zone de mise en relation entre l’Afrique « blanche » et l’Afrique des savanes, un monde d’expansion des grands royaumes puis de l’islam.

Aujourd’hui, cette conflictualité ancienne et résurgente tout à la fois est exacerbée par des frontières cloisonnant artificiellement l’espace et qui forcent à vivre ensemble des populations nordistes et sudistes qui ont de lourds contentieux. Le tout est aggravé par le suffrage universel fondé sur le principe du « un homme, une voix », qui débouche sur une ethno mathématique donnant automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les sudistes. Voilà la cause de la guerre du Mali, mais ce problème se retrouve dans tout le Sahel, notamment au Niger et au Tchad. Au Mali, le fondamentalisme islamiste s’est greffé sur une revendication politique nordiste de manière récente et tout à fait opportuniste. Or, comme le problème nord-sud n’a pas été réglé, les causes des guerres sahéliennes subsistent.

Question : On a dit beaucoup de choses sur le retentissement de l'échec italien lors de la première tentative de conquête de l'Ethiopie à la fin du XIXe siècle. Si les conséquences en politique intérieure à Rome sont compréhensibles, ces événements ont-ils un écho réel dans les autres capitales européennes et sur le sol africain lui-même ?

Réponse : L’originalité de la défaite d’Adoua est qu’elle a, sur le moment, mis un terme au projet colonial italien. Ce fut une défaite stratégique. Français, Anglais et Allemands connurent eux aussi des défaites, les premiers, notamment au Sahara, mais cela n’interrompit pas la prise contrôle de ces immensités ; les Britanniques furent battus à Isandhlawana, ce qui n’empêcha pas la conquête du royaume zulu ; quant aux Allemands, ils subirent plusieurs déconvenues contre les Hehe et les Maji Maji, mais l’Est africain fut néanmoins conquis. Le désastre italien fut d’une autre nature, d’une autre échelle, alors que, à l’exception d’Isandlhawana, Anglais, Français et Allemands ne perdirent en réalité que des combats à l’échelle d’une section, au pire, d’une compagnie. Quant aux Espagnols, même après leurs sanglantes déroutes lors de la guerre du Rif, leur présence dans le Maroc septentrional ne fut pas remise en cause et, dès qu’ils décidèrent d’utiliser leurs troupes d’élite comme le Tercio et non plus des recrues tant métropolitaines qu’indigènes, ils reprirent le contrôle de la situation. Il faut cependant remarquer qu’avant son éviction par Pétain, Lyautey avait, comme je le montre dans mon livre, rétabli la situation sur le front de l’Ouergha et de Taza, ce qui enlevait toute profondeur d’action aux Riffains.

Autre conséquence, auréolée par sa victoire de 1896, puis par sa résistance sous Mussolini, l’Ethiopie eut un statut particulier d’Etat leader du mouvement indépendantiste et ce fut d’ailleurs pourquoi, dès sa création en 1963, le siège de l’Organisation de l’unité africaine fut établi à Addis-Abeba.

Question : Vous décrivez "Un demi-siècle de guerres au Zaïre/RDC", et l'on a finalement le sentiment qu'une amélioration de la situation reste très hypothétique. Comment l'expliquez-vous ?

Réponse : Ici le problème est sans solution car il n’est pas économique mais ethnique et politique. Nous sommes en effet en présence d’un Etat artificiel découpé au centre du continent à la fin du XIX° afin de retirer le bassin du Congo à la convoitise des colonisateurs et cela afin d’éviter une guerre européenne pour sa possession. Cet Etat artificiel, désert humain en son centre forestier, englobe sur ses périphéries de vieux Etats comme le royaume Luba, l’empire Lunda ou encore le royaume de Kongo. Ces derniers ont une forte identité et leurs peuples ne se reconnaissent pas dans l’artificielle création coloniale qu’est la RDC. Quant à l’impérialisme rwandais qui s’exerce au Kivu, il entretient un foyer permanent de guerre dans tout l’est du pays. La raison en est claire : étouffant sous sa surpopulation, le « petit » Rwanda doit trouver un exutoire humain s’il veut éviter le collapsus. De plus, comme 40% du budget du pays provient de l’aide internationale et le reste, à plus de 90% du pillage des ressources du Congo, pour le Rwanda, la fin de la guerre signifierait donc la mort économique du pays. Appuyé par les Etats-Unis qui en ont fait le pivot de leur politique régionale, le Rwanda exploite avec habileté ce que certains ont appelé la « rente génocidaire » pour dépecer sans états d’âme la partie orientale du pays.

Question : Vous intitulez la partie dans laquelle vous traitez de la décolonisation : « Des guerres gagnées, des empires perdus », pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Réponse : Parce que la parenthèse coloniale fut refermée sans affrontements majeurs, sans ces combats de grande intensité qui ravagèrent l’Indochine. En Afrique, les guérillas nationalistes ne furent jamais en mesure de l’emporter sur le terrain, pas plus en Algérie où les maquis de l’intérieur n’existaient quasiment plus en 1961, qu’au Kenya où les Britanniques avaient éradiqué les Mau Mau, ou encore que dans le domaine portugais -à l’exception de la Guinée Bissau-, où, et mes cartes le montrent bien, l’armée de Lisbonne était maîtresse du terrain. En Rhodésie, la pugnace et efficace petite armée de Salisbury avait réussi à tenir tête à une masse d’ennemis coalisés, massivement aidés par l’URSS et la Chine avant d’être trahie par l’Afrique du Sud qui pensa naïvement acheter son salut en abandonnant les Blancs de Rhodésie. Partout, la décolonisation fut un choix politique métropolitain ; elle ne fut nulle part imposée sur le terrain. Les combats de grande intensité apparurent après les indépendances, dans le cadre de la guerre froide, et je les décrits dans mon livre : Angola, South African Border War, Corne de l’Afrique, Congo etc.

Merci très vivement pour toutes ces précisions et plein succès pour votre ouvrage. A très bientôt.

 

 
 

Africa in the Context of BRICS and Geopolitical Turbulence

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Africa in the Context of BRICS and Geopolitical Turbulence

by Leonid SAVIN

Ex: http://www.geopolitica.ru/

After the terrorist attacks on the WTC in New York, the US began to implement a new foreign policy vision and strategy for global order. Its elements synchronized with the doctrine of ‘Full Spectrum Dominance’ that was detailed in the 1996 Defense Department policy directive “Joint Vision 2010”[1]. In accordance with this concept, US armed forces should be "persuasive in peace, decisive in war, pre-eminent in any form of conflict"[2]. The militarization of the Africa continent is to be conducted hand-in-hand with the exploitation of African resources by Western corporate interests. The terrorist attack on the World Trade Centre on September 11th 2001 opened US eyes to the strategic advantage of  creating a relatively ‘safer’ West and West-Central African, in particular Nigeria, whose sources of high quality crude oil are rapidly transportable across the Atlantic Ocean to refineries in populous cities on the North American eastern industrial seaboard[3]. For example, 92.3 % of African imports to U.S in 2008 consisted of oil[4]. The ‘War on Terror’ has also provided US-NATO command with justification for securitising the ‘dangerous’ West African Muslim states.

In 2006 the US began military exercises on land and sea in different African countries. Since 2008, AFRICOM, the US military Command Center responsible  for Africa, has been officially operational. In 2010 the Pentagon began active military cooperation with several governments in the region (Senegal, Cape Verde, Ghana, Cameroon, the Democratic Republic of São Tomé e Príncipe, Mali, and Niger) and has established a military presence in the southern and northern states of Nigeria where the oil fields are located.

The argument that AFRICOM is primarily designed to provide humanitarian support has largely disappeared. Yet the United States still struggles to persuade the African people of the benefits of AFRICOM. To most observers, Africa has never been the intended beneficiary of AFRICOM. Based on the historical record, including direct comments from National Security Advisor James Jones, co-founder of AFRICOM, the goal of the new command is to protect U.S. access to oil and to protect U.S. corporate interests in Africa. Many African countries certainly have serious security concerns. But the behaviour of the states and the national militaries in question, combined with international economic interests, are often the catalysts for that insecurity. The question is whether the United States supports the forces of democracy and rule of law in Africa or whether, by treating dissent with military force rather than traditional law enforcement techniques, the United States has undermined democratic movements and encouraged extremism and the growth of anti-Americanism[5]. Another strategic goal of AFRICOM is to counter and roll-back Chinese economic expansion in the region[6].      

The other reason that African policy is a US priority for the next decade is geopolitical and strategic order. In the midst of the current economic-financial crisis, Washington should, as a major global player, direct its efforts in maintaining its positions in global zones, penalty to pay, in the best outcome, a rapid reorganization in regional power, or in the worst, a disastrous collapse, difficult to overcome in the short term. Instead, in line with the traditional geopolitical expansion that has always marked its relations with other parts of the planet, Washington chose Africa with its ample space to manoeuvre, from which to relaunch its military weight on the global plane in order to contest the Asian powers for world supremacy[7]

Another tool of US penetration into Africa is economic-financial structures and programs (seen in the case of sanctions against Sudan and the interference of the International Monetary Fund and the World Bank in the relationship between the Democratic Republic of Congo and China) with such initiatives like the Overseas Private Investment Corporation (OPIC) and the African Growth and Opportunity Act (AGOA).  Communication strategy should also be seen as a vector for US interest promotion in Africa, such as Obama’s speeches, already considered “historic”, in Cairo and Accra[8].

Attempts to establish control over Africa runs under the guise of new generation partnership and dialogue as well[9]. Africa underdevelopment is also a strategic concern for US geopolitical designs. U.S. military strategist Thomas Barnett has spoke about the ‘non-integrated gap’ of Africa and Middle Asia that must be integrated into the functional global core[10].

The Council of Foreign Relations (CFR), as an influential instrument of U.S. foreign policy also provides the US government with recommendations for dealing with African states. In Contingency Planning Memorandum No.11 "Crisis in the Congo" issued in May 2011 CFR advocated Washington to take several bilateral and multilateral steps to reduce the risk of violent instability, including: to improve Regional Engagement, use its influence through the office of the World Bank's American executive director, ensure a UN Presence, increase support for basic military training , etc.[11].

The US’s military presence in Africa also facilitates control over the Pacific and Atlantic Oceans, particularly in light of the emergence of new phenomena and threats such as piracy, the spreading of information technologies that can to be used for destabilization, water crises, and demographic crises.

The potential threat of conflicts rooted in ethnicity, religion, and tribal politics is a serious challenge for Africa. For example, in Nigeria with a population of 150 million, there are about 250 different ethnic groups, the population is divided between Christians and Muslims, and there are several active rebel groups. Out-of-the-box Western principles of parliamentary democracy based on class divisions do not function in societies divided in terms of identity on these lines[12]. A more complex and tailored approach taking into account regional history, culture, and identity divisions is needed. African critics claim that Europe and the US do not understand the nature and needs of social mobilization in Africa, where economic concerns coexist with ethnic and other divides.

But the economic crisis also demonstrates the contradictions and instability of the neoliberal global economic system, because of which, on the one hand African countries are threatened by transnational capital and re-colonialism, and on the other hand alternatives open to the issues of multilateral cooperation and self governance[13].

An important strategic initiative is the bloc of BRICS countries that have the possibility to turn African policy into a new paradigm. Geopolitically, Russia, India, Brasil and China are Land Powers (Not excluding of course, the necessity to have strategic sea lines of communication for transportation of goods, energy and natural resources).

China, India and Brazil are building relationships that take place within the framework of interaction between post-colonial countries[14], and therefore, these States inspire a higher degree of confidence and trust in Africa, than does the EU and the US with their colonial legacies The most successful foreign policy has been demonstrated by China, through the mechanisms of soft power for economic, industrial and cultural penetration.

 One possible alternative trend also is the possibility of the strengthening of the East African Community – a regional economic group with a population of more than 126 million people, whose members include Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzania and Uganda. South Sudan with its huge oil reserves also has the potential to join this group[15]

Italian geopolitician Tiberio Graziani notes that,

Africa, in order to safeguard its own resources and stay out of disputes between the US, China, and probably Russia and India – disputes that could be resolved on its own territory – needs to get organised, at least regionally, along three principal lines that pivots with the Mediterranean basin, the Indian Ocean, and the Atlantic Ocean.

The activation of economic and strategic cooperation policies, at least regarding security, between the countries of North Africa and of Europe, on the one hand and similarly with India (to that aim note the Delhi Declaration, drawn up in the course of Summit 2008 India-Africa), on the other, besides making the African regions more interconnected, sets up the basis for a potential future unification of the continent along regional poles and entered in the broadest Euro-Afro-Asian context. Likewise, the Atlantic line, that is the pursuit of strategic south-south cooperation  between Africa and Indo-Latin America, would foster, in this case, the cohesion of western African nations and would contribute to the unification of the continent.  In particular, the development of the Atlantic line would reinforce the weight of Africa relative to Asia, and to China in the first place[16].

But this plan is based on the old geopolitical scenario of the political game. We have proposed to look at this situation from another point of view. Besides the established concept for global order of unipolarity and multilateralism, there exists the alternative concept of multipolarity (or pluripolarity).

In the unipolar world model, the BRICS countries are thought of separately, as intermediates zones between the core and the periphery of the world or between the centre of globalization and the non-integrated gap. With this approach, the elite of these countries must integrate into the global elite and the masses be consumed in a global melting pot with other lower social strata, including through migration flows and in so doing, lose their cultural and civilizational identity.

But in terms of the multipolar world view, the BRICS can be conceived fundamentally differently. If these countries can develop a common strategy, form a consolidated approach to major global challenges, and develop a joint political bloc, there will come into being a powerful international institution capable of birthing the multipolar world, with enormous technical, diplomatic, demographic and military resources[17].

This project should change the structure of the BRICS to that of a powerful global organization that will be able to dictate their demands to other participants (three countries of BRICS have armed with own nuclear weapons).

  So, with the economic and intellectual potential of the BRICS countries and the experience of intercultural and interethnic relations of complementarity, the only true geopolitical strategy for the African continent and in relation to it will be multipolarity.




[1] Joint Vision 2010. Pentagon. Washington, DC. 1996. [Электронный ресурс] URL: http://www.dtic.mil/jv2010/jv2010.pdf (дата обращения 01.09.2010).

[2] Ibid. P. 2.

[3] Ifeka C. AFRICOM, the kleptocratic state and under-class militancy. 2010-07-22, Issue 491. [Электронный ресурс] URL: http://pambazuka.org/en/category/features/66140 (дата обращения 12.03.2011).

[4] U.S. - African Trade Profile. Dept. of Commerce of  the U.S. [Электронный ресурс] http://www.agoa.gov/resources/US_African_Trade_Profile_2009.pdf (дата обращения 15.12.2010).

[5] Africa Action and FPIF Staff. Africa Policy Outlook 2010. January 22, 2010. [Электронный ресурс] URL: http://www.fpif.org/articles/africa_policy_outlook_2010 (дата обращения 04.03.2011).

[6] Энгдаль У. АФРИКОМ, Китай и война за ресурсы Конго. 06.12.2008. [Электронный ресурс] URL:  http://www.warandpeace.ru/ru/exclusive/view/30290/ (дата обращения 15.12.2010).

[7] Graziani T. L’Africa nel sistema multipolare. 27 novembre, 2009. [Электронный ресурс] URL:  http://www.eurasia-rivista.org/lafrica-nel-sistema-multipolare/2311/ (дата обращения 15.05.2011).

[8] Ibidem.

[9] Molefe M. Oxford opens a New Chapter on Pan-Africanism. 2011.03.16. [Электронный ресурс] URL:  http://pambazuka.org/en/category/Announce/71762 (дата обращения 15.12.2010).

[10] Barnett T. The Pentagon's New Map. Putnam Publishing Group, 2004.

[11] Marks, Joshua. Crisis in Congo. Contingency Planning Memorandum No. 11. N.Y.: C.F.R. May 2011. [Электронный ресурс] URL: http://www.cfr.org/democratic-rep-of-congo/crisis-congo/p25031?cid=nlc-rfpbulletin-memorandum_crisis_congo-051911 (дата обращения 15.05.2011).

[12] Amin S. Eurocentrism. Modernity, Religion and Democracy: A Critique of Eurocentrism and Culturalism. Fahamu books, 2010.

[13] Dani Wadada Nabudere. The Crash of International Finance-Capital and its Implications for the Third World. Fahamu books, 2009.

[14] Emma Mawdsley, Gerard McCann (ed.). India in Africa: Changing Geographies of Power. Pambazuka Press, 2011.

[15] Marco Picardi and Hamish Stewart. Building Africa: Where's The United States? May 27, 2010. [Электронный ресурс] URL: http://www.fpif.org/articles/building_africa_wheres_the_united_states (дата обращения 15.12.2010).

[16] Graziani T. L’Africa nel sistema multipolare. 27 novembre, 2009. [Электронный ресурс] URL: http://www.eurasia-rivista.org/lafrica-nel-sistema-multipolare/2311/ (дата обращения 15.05.2011).

[17] Дугин А.Г. Геополитика. – М: Академический проект, 2011. С. 511.

 

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vendredi, 14 juin 2013

War and Water

War and Water: Hydropolitics Propel Balkanization in Africa

Ex: http://www.globalresearch.ca/

Wherever there are reports of melting glaciers and a future of diminished water resources, there is an increasing Balkanization of nation-states. Those who manipulate world events for maximum profit understand that it is much easier to control water resources if one is dealing with a multitude of warring and jealous mini-states than it is to deal with a regional power…

The Nile Basin is seeing record fragmentation of nation-states by secessionist and other rebel movements, some backed by the United States and its Western allies and others backed by Egypt and Saudi Arabia. Yet other secessionist groups are backed by regional rivals such as Ethiopia, Eritrea, Uganda, and Sudan.

Ethiopia has announced that its Grand Ethiopian Renaissance Dam project on the Blue Nile will begin diverting the Blue Nile at the end of 2014. Ethiopia’s decision has set off alarm bells down river in Sudan and Egypt, which are both critically dependent on the Nile for drinking water, irrigation, and in the case of Egypt’s Aswan High Dam, electric power. A 1959 agreement between Egypt and Sudan guarantees Egypt 70 percent and Sudan 30 percent of the Nile’s water flow.

Egypt’s government has warned Ethiopia, a historical rival, not to restrict the Nile water flow to the extent that it would adversely affect the Aswan Dam or Egypt’s water supply. Sudan has voiced similar warnings. Cairo and Khartoum are also aware that their mutual enemy, Israel, has close relations with Ethiopia and the Republic of South Sudan, the world’s newest nation. The independence of South Sudan would not have been possible without the backing of Israel’s leading neo-conservative allies in Washington and London.

The White Nile flows from the Tanzania, Rwanda, Burundi, through Uganda and South Sudan, to Sudan. Egypt and Sudan have also been concerned about Israel’s heavy presence in South Sudan. The South Sudanese secession put tremendous pressure on the future territorial integrity of Sudan, which faces additional Western- and Israeli-backed breakaway movements in Darfur and northeastern Sudan.

Independence for South Sudan was long a goal of former Secretary of State Madeleine Albright and her god-daughter, current U.S. ambassador to the UN Susan Rice. The splitting of Sudan into an Arab Muslim north and a black Christian and animist south was also long a goal of Israel, which yearned for a client state in South Sudan that would be able to squeeze the supply of the Nile’s headwaters to Egypt and north Sudan.

South Sudan’s independence was cobbled together so rapidly, its Western sponsors were not even sure, at first, what to call the country. Although South Sudan was finally agreed upon, other proposals were to call the nation the «Nile Republic» or «Nilotia,» which were rejected because of the obvious threatening meaning that such names would send to Cairo and Khartoum.

 

 

The names «Cush» or «Kush» were also rejected because of their reference to the land of Cush that appears in the Jewish Bible and the obvious meaning that such a name would have for those who accuse Israel of wanting to expand its borders beyond the borders of the Palestinian mandate. «New Sudan» was also rejected because of implied irredentist claims by South Sudan on the contested oil-rich Abyei region between Sudan and South Sudan.

Egypt has been lending quiet support to Ethiopian and Somali secessionists, which Cairo sees as a counterweight to Ethiopian neo-imperialist designs in the Horn of Africa. Although Ethiopia maintains good relations with the breakaway Republic of Somaliland, Addis Ababa does not want to see Somalia fragmented any further. But that is exactly what is desired by Cairo to keep Ethiopia’s military and revenues preoccupied with an unstable and collapsing neighbor to the east.

Two other parts of Somalia, Puntland and Jubaland, also spelled Jubbaland, have declared separatist states. Jubaland should not be confused with the capital of South Sudan, Juba, which is being relocated to Ramciel, close to the border with Sudan. However, all this confusion and map redrawing is a result of increasing hydropolitics in the region, as well as the ever-present turmoil caused by the presence of oil and natural gas reserves. The Rahanweyn Resistance Army is fighting for an independent state of Southwestern Somalia.

Somaliland has its own secessionist movement in the western part of the country, an entity called Awdalland, which is believed to get some support from neighboring Djibouti, the site of the U.S. military base at Camp Lemonier.

Ethiopian troops, supported by the African Union and the United States, are trying to prop up Somalia’s weak Federal government but Somalia’s fracturing continues unabated with Kenya supporting a semi-independent entity called «Azania» in a part of Jubaland in Somalia.

There are also a number of nascent separatist movements in Ethiopia, many being brutally suppressed by the Ethiopian government with military assistance from the United States, Britain, and Israel. Some of these movements are backed by Eritrea, which, itself, broke away from Ethiopia two decades ago. Chief among the groups are the Ogadenis, who want a Somali state declared in eastern Ethiopia and the Oromo, who dream of an independent Oromia.

Ethiopia’s ruling dictatorship has tried to placate the Oromos and Ogadenis with peace talks but these moves are seen as window dressing to placate Ethiopia’s benefactors in Washington and London.

However, separatist movements throughout the Horn of Africa took pleasure in the advent of South Sudan because they saw the «inviolability» of colonial-drawn borders, long insisted upon by the Organization of African Unity and the African Union, finally beginning to wither. In fact, that process began with Eritrea’s independence in 1993. Eritrea also faces its own secessionist movement, the Red Sea Afars. The Afars also maintain separatist movements in Ethiopia and Djibouti, the latter having once been known as the French Territory of the Afars and Issas.

In another U.S. ally, Kenya, the homeland of President Barack Obama’s father, Muslims along the coast have dusted off the Sultan of Zanzibar’s 1887 lease to the British East Africa Company of the 10-mile strip of land along the present Indian Ocean coast of Kenya. Legally, when the lease expired the strip was to revert back to control of the sultan. Since the Sultan was ousted in a 1964 coup, the coastal Kenyans argue that the coastal strip was annexed illegally by Kenya and that, therefore, the coastal strip should be the independent Republic of Pwani. The discovery of major oil and natural gas reserves in Uganda and South Sudan has resulted in plans for pipelines to be built to the port of Mombasa, the would-be capital of Pwani on the Indian Ocean. In Kenya, hydropolitics and petropolitics in the Horn of Africa has resulted in Balkanization spilling into Kenya.

In the Himalayas, glacier retreat and rapidly diminishing snow cover are also adding to hydropolitical angst and fueling separatist movements backed by the bigger powers in the region: India, China, Pakistan, and Bangladesh. Snow melt is now being seen in some parts of the Himalayas in December and January. Four dams on the Teesta River, which flows from Sikkim through north Bengal to the Brahmaputra basin, have not only affected the geo-political situation in Sikkim, which has nascent independence and Nepali irredentist movements, but also helps to fuel demands for increased autonomy for Gorkhaland, Bodoland, and Assam, an independent Madhesistan in southern Nepal, an ethnic Nepali revolt in southern Bhutan, and consternation in Bangladesh, where the Brahmaputra and Ganges converge to largely support a country with a population of 161 million people. Bangladesh has also seen its share of secessionist movements, including the Bangabhumi Hindu and the Chittagong Hill Tracts movements.

Hydropolitics, petropolitics, and the status quo, like water and oil, do not mix, especially when it comes to the preservation of current borders. Northeastern Africa and South Asia are not unique in this respect.

L'Afrique réelle nos. 41 & 42

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L'Afrique Réelle N°42 - Juin 2013

 
SOMMAIRE :
 
 
Dossier : Côte d’Ivoire, tous les problèmes demeurent
 
 
- Une situation politique complexe
- Les forces du désordre
 
 
Dossier : Le Sahelistan du Nigeria
 
 
- Une situation explosive amplifiée par l’inversion des rapports de force Nord-Sud
 
 
- La question du saillant de Jos
- Boko Haram et la tentative de création d'un Etat théocratique
- Radicalisation islamique et charia
 

 Editorial de Bernard Lugan :
 
Au Mali, durant une vingtaine de jours de combats dans la région des Iforas, dont presque une semaine d’accrochages continus, les forces françaises se sont heurtées à la farouche résistance de petits groupes de combattants organisés en deux lignes de défense, sans possibilité de recul, et qui laissèrent plus de 150 des leurs sur le terrain.
Cette manœuvre de retardement permit à l’essentiel des combattants islamistes qui occupaient le nord du Mali de se réfugier en Libye. Là se trouve aujourd’hui leur base d’action d’où ils peuvent, à tout moment, lancer des opérations dans l’ensemble de la zone sahélienne.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou fut le premier à rompre le mur du silence, déclarant que les auteurs de l’attentat meurtrier du 23 mai qui a frappé son pays venaient de Libye. Toutes les forces de déstabilisation se sont en effet regroupées dans le sud de ce pays où elles disposent d’un véritable sanctuaire puisque l’Etat libyen n’existe plus.

Comme je le disais dans un précédent communiqué, ceux qui ont lancé la France dans la guerre civile libyenne portent toute la responsabilité de la situation actuelle.
Celle du président Sarkozy est double car, après avoir renversé le colonel Kadhafi, il est demeuré passif quand, au mois de janvier 2012, au Mali, il était impératif de fixer et de traiter l’abcès islamiste afin d’éviter sa dissémination. Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France a camouflé sa démission derrière l’argument d’une « action » militaire de la CEDEAO.

Avec une grande continuité dans l’incompétence, le président Hollande laissa ensuite les islamistes liquider militairement les Touareg tout en affirmant que la France n’interviendrait en aucun cas, ce qui fut un encouragement donné aux jihadistes. Cependant, et heureusement, à la différence de son prédécesseur, François Hollande a fini par écouter les militaires et a ordonné l’opération Serval. Mais cette nécessaire intervention était trop tardive car la dissémination terroriste s’était produite.

Aujourd’hui, le Niger, le Tchad et le Cameroun sont menacés, mais c’est au Nigeria que la situation est la plus explosive. Dans cet Etat mastodonte et fragmenté où les antagonismes nord-sud peuvent à n’importe quel moment déboucher sur un conflit de grande envergure, les islamistes disposent en effet d’un terreau favorable ; à telle enseigne que c’est une véritable guerre que l’armée fédérale mène actuellement contre les fondamentalistes de Boko Haram qui contrôlent une partie du nord du pays.
 

L'Afrique Réelle N° 41 - Mai 2013

 
SOMMAIRE :
 
Dossier : Les guerres de Libye depuis 2011
- La première guerre de Libye (février - octobre 2011)
- Les autres guerres de Libye
 
Histoire : Une traite qu'il est bon ton de passer sous silence : l'esclavage arabo-musulman en Afrique
- Les trois pôles de la traite arabo-musulmane
- La lutte contre la traite arabo-zanzibarite
- La traite arabo-musulmane : quel bilan chiffré ?
 
Editorial de Bernard Lugan :
 
Les vrais responsables de l’anarchie libyenne

Il aura donc fallu l’attentat à la voiture piégée qui a visé l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril dernier pour que la presse française découvre enfin que la Libye n’existe plus comme Etat.
Depuis cet attentat, et alors que, jusque là, les perroquets répétaient que le pays était en voie de stabilisation et de démocratisation, son état réel illustre chaque  jour un peu plus leur psittacisme. C’est ainsi que tout le sud du pays est devenu une zone grise dans laquelle évoluent les terroristes chassés du Mali par l’opération Serval. Ailleurs, l’incapacité de l’Etat atteint des proportions inouïes avec le siège mis devant certains ministères par des groupes de miliciens écartés du partage des dépouilles opimes enlevées au colonel Kadhafi. Sans parler de la quasi sécession de la Cyrénaïque, déchirée par une guerre civile et religieuse.

Si, comme le disait Charles Maurras « une politique se juge à ses résultats », le bilan du duo Sarkozy-BHL dans cette affaire est donc particulièrement accablant. En ayant immiscé la France dans une guerre civile alors que ses intérêts n’étaient pas en jeu, le politique et le « philosophe » ont en effet offert la victoire aux délinquants de toutes sortes et aux fondamentalistes islamistes qui se battent au grand jour pour récupérer des miettes de pouvoir.
Pour des raisons encore inconnues, le prétexte « humanitaire » étant une fable destinée aux enfants de l’école maternelle, Nicolas Sarkozy a renversé un chef d’Etat qui n’était certes pas un modèle de vertu, mais qui, dans le combat contre le fondamentalisme islamiste était devenu son allié. Un chef d’Etat fantasque et imprévisible, mais qui, après avoir agité la région sahélienne en était devenu un élément stabilisateur. Un chef d’Etat ancien soutien du terrorisme, mais qui, là encore, s’était mis à le combattre. Un chef d’Etat qui était un partenaire essentiel dans la lutte contre l’immigration clandestine et ses parrains mafieux. Un chef d’Etat qui avait fait croire que la Libye existait alors qu’il ne s’agit que d’une mosaïque tribalo-régionale.
Un chef d’Etat enfin qui ne risquera pas de faire des révélations « gênantes » lors d’un procès. Sa tête ayant été mise à prix comme celle d’un vulgaire délinquant de droit commun, il fut en effet liquidé après avoir été torturé et sodomisé par les doux démocrates de la milice de Misrata… Ces mêmes miliciens avaient été sauvés de justesse quelques mois auparavant par une audacieuse opération menée par des commandos français. La seule de ce genre et de cette importance durant toute la guerre, l’intervention française dans le djebel Nefusa ayant été de nature différente. Là encore, une autre question se pose elle aussi restée sans réponse à ce jour : pourquoi, et alors que d’autres objectifs étaient militairement plus importants, le président Sarkozy a-t-il ordonné de dégager les miliciens de Misrata ?

Bernard Lugan

lundi, 10 juin 2013

LES HUIT PLAIES DE L'AFRIQUE

LES HUIT PLAIES DE L'AFRIQUE

Cinquante ans d'errance

par Chems Eddine Chitour
Ex: http://metamag.fr/

Nous  remercions Chems Eddine Chitour de contribuer de façon positive, par ses envois à METAMAG, aux débats engagés . Il contribue avec Roger Vétillard, autre collaborateur de METAMAG, à atténuer les divergences sur les problèmes des deux bords de la Méditerranée. Chems Eddine Chitour est Professeur de thermodynamique à l’Ecole Polytechnique d’Alger . Il est ingénieur en génie chimique de la même école, ingénieur de l’Institut Algérien et de l’Institut Français du pétrole...

«Après l'époque du désespoir, voici venir la pire époque du chagrin» 
Malek Haddad, écrivain algérien de talent parlant de l’indépendance de l’Algérie

L'Afrique a fêté cinquante ans d'indépendance et d'errance débutées avec l'assassinat de Patrice Lumumba et clôturée provisoirement avec le lynchage d'El Gueddafi. Colosse aux pieds d'argile, l'Afrique est le pays des paradoxes, c'est un continent démographiquement exubérant avec 1 milliard d'individus dont près de 600 millions n'ont pas accès à l'électricité. Souvenons-nous qu'un Somalien consomme en énergie en une année ce que consomme un Américain en une semaine. Pourtant, l'Afrique regorge de richesses, mais comme l'écrit Sarkozy, « son drame est qu'elle n'est pas encore rentrée dans l'histoire ». Pas plus Hegel que Victor Hugo n'ont donné crédit au passé de l'Afrique. Au contraire, ils ont donné un socle à l'idéologie des races supérieures et au devoir de civilisation cher à Jules Ferry. Mieux, à la conférence de Berlin en 1885, la curée de l'Afrique a autorisé le roi des Belges à avoir un territoire pour lui, l'actuel Congo, des deux côtés du fleuve, qui se déchire ; les belligérants aidés par des puissances externes fascinées par les richesses. Nous allons, dans ce qui suit, lister les huit plaies purulentes.

La famine et le sida

Il n'est pas possible de lister tous les maux de l'Afrique, sinon d'en évoquer d'abord, les deux plus importants. La famine et le sida. 

Pour la famine, qui est toujours là à l'état endémique, ce sont des dizaines de milliers qui meurent chaque année de faim et qui subissent la malnutrition. Souvenons-nous qu'un plein de 4x4 de biocarburant à base de maïs détourné peut nourrir un Sahélien pendant un an. "S'agissant du sida, pendant près de vingt ans écrit Claire Brisset, le sida a été considéré comme une maladie mortelle, sans échappatoire possible. (...) Mais ce panorama global masque des inégalités frappantes ; inégalités géographiques, puisqu'elles concernent plus particulièrement certains pays du continent noir, et générationnelles, puisqu'elles touchent plus lourdement les enfants de ces mêmes pays, malgré les progrès constatés ailleurs. C'est en Afrique francophone que la lutte contre le sida prend du retard. (...) Selon M.Sidibé, ce retard tient notamment à l'histoire de l'épidémie qui s'est répandue à la faveur des déplacements des travailleurs des mines d'Afrique australe. (..) La violence favorise également la diffusion du virus : troubles civils, guerres, violence envers les femmes... Il faut désormais, en effet, considérer la lutte contre le sida comme une composante des combats en faveur des droits humains, et non plus seulement comme un enjeu de santé publique. » 

Les richesses minières et l'accaparement des terres

Nous avons traité dans une précédente contribution du grabbing des terres. On connaît déjà le pillage des matières premières du sol et du sous-sol de l'Afrique, notamment l'énergie et les métaux rares comme le coltran que l'on utilise dans les technologie de la communication (ordinateur, téléphones mobiles...). Ce coltran est revendu cent fois son prix par des intermédiaires sans loi ni foi à des multinationales occidentales très discrètes sur cette nouvelle traite autrement plus abjecte que la traite historique de ces mêmes civilisateurs en terre de conquête et d'évangélisation de ces peuplades barbares qui devaient obligatoirement être touchés par l'Evangile au nom de la « règle des trois C ». Christianisation, Commerce, Colonisation. (...) L'accaparement des terres agricoles en Afrique par des Etats étrangers et des multinationales a été plusieurs fois dénoncé, notamment en février 2011, à Dakar, à l'occasion du Forum social mondial, par l'ONG Actionaid.

Cinquante ans après, l'Afrique tend toujours la main. C'est le continent de toutes les calamités, à la fois naturelles, mais surtout du fait de l'homme. Paradoxalement, on n'arrête pas d'annoncer la richesse de ce pays dans une conjoncture de plus en plus marquée par la raréfaction des matières premières de toute sorte. Mais pas seulement, c'est aussi l'énergie et les anciennes puissances coloniales (Grande-Bretagne, France, et à un degré moindre, le Portugal) ne veulent surtout pas lâcher leur proie. De nouveaux pays et non des moindres s'intéressent, citons naturellement les Etats-Unis, qui s'imposent notamment en mettant un commandement - l'Africom - pour gérer l'Afrique à partir de bases à demeure, mais aussi la Chine qui a une stratégie de softpower, l'Inde et le Japon dont l'aide au développement avoisine les 2 milliards de dollars. Ceci étant dit, le niveau de cette aide au développement fixé à 0,7% du PIB par les pays développés, n'a jamais été atteint. De plus, chaque pays conditionne cette aide à un achat exclusif dans ce pays tout en amalgamant différentes aumônes sous ce vocable.

On apprend dans ce cadre que le Japon sollicite « le bras armé » de la France pour ouvrir des marchés en Afrique : « (...) La France apportera dans ce domaine son expertise et ses moyens en matière de lutte contre le terrorisme. La récente prise d'otages d'In Amenas, dans laquelle ont péri des ressortissants japonais, est en effet, venue rappeler aux entreprises nippones les raisons de leurs réticences à s'implanter sur le continent. « La France et le Japon ont des intérêts communs en Afrique : que le continent soit stable et devienne un partenaire économique fiable, doté d'une bonne gouvernance, analyse (...). Les Français ont des connaissances de terrain et sont bien intégrés dans les sociétés africaines dans certains pays francophones. La France est une puissance dominante dans cette région, elle a des troupes sur place et des bases militaires. Le Japon, en revanche, a peu d'informations sur les groupes comme Aqmi [Al Qaîda au Maghreb islamique]. » 

Le refus de l'alternance et les régimes dynastiques

Avec sa lucidité particulière, Aimé Césaire a été l'un des premiers, sinon le premier à parler de l'Afrique postindépendance. Il écrivait notamment : « La lutte pour l'indépendance c'est l'épopée, l'indépendance acquise c'est la tragédie. » « Le grand succès des ennemis de l'Afrique, écrivait pour sa part, Frantz Fanon, c'est d'avoir corrompu les Africains eux-mêmes. » L'alternance se fait en Afrique, soit par l'émeute, soit par la maladie. Justement, l'un des grands malheurs de l'Afrique est dû aussi à des dirigeants qui perpétuent l'ordre colonial à leur profit, tout en prenant la sage précaution d'être adoubés par leurs anciens maîtres. La moyenne d'accaparement du pouvoir dépasse très souvent la dizaine d'années. Quand le potentat passe la main, c'est au profit de leur famille. C'est une nouvelle forme d'asservissement à distance où l'Africain travaille pour d'autres, mais est incapable de subvenir à ses besoins. Serait-ce une malédiction ?

Les ingérences occidentales continuelles

Qu'on se le dise ! Les pays occidentaux et même les nouveaux pays émergents n'ont aucun état d'âme à recoloniser, à distance, les anciens pays, ce qui compte est que le pillage soit permis et tous les slogans des droits de l'homme ne sont que de la poudre aux yeux. Hervé Amani sociologue, nous décrit les malheurs de l'Afrique du fait du néocolonialisme « Le grand dessein des intérêts impérialistes est de renforcer le colonialisme et le néocolonialisme et nous nous tromperons nous-mêmes de la façon la plus cruelle, si nous devons considérer que les actions des Occidentaux sont distinctes et sont sans rapport entre elles », avait prédit N'Krumah. (...) N'Krumah n'a pas été suivi par ses pairs. Pour le malheur des Africains, des chefs d'État dont l'idéologie était la longévité au pouvoir, ont prêché le nationalisme étriqué et ont suivi les démons de la division ». 

 « En 2013, soit cinquante ans après le discours de N'Krumah, l'Union africaine est encore en gestation. » Hervé Amani déroule ensuite le catalogue macabre des violences subies par l'Afrique : « Olympio au Togo, Yaméogo en Haute Volta, Ahomadégbé au Benin, Hamani Diori au Niger, Modibo Kéïta (photo) au Mali... ont subi des coups d'État ; Sankara a été assassiné... Leur crime, après N'Krumah, avoir défendu l'intérêt de leur pays, la dignité de l'Afrique. Le colonel Kadhafi a été l'artisan acharné de la mise en oeuvre de l'Union africaine. Il avait engagé le financement de grands projets tels que préconisés par N'Krumah. Le Guide a été assassiné par les puissances occidentales sur le mobile fallacieux de génocide du peuple. Parmi les dirigeants de l'époque qui se sont opposés à l'esprit d'Unité africaine de N'Krumah, il y a le président Houphouët- Boigny de la Côte d'Ivoire. C'est un fait. Sa longévité est certainement le fruit d'un asservissement aux puissances coloniales. (...) » 

 « Si nous nous réjouissons de ce qui est advenu de Kadhafi, de Gbagbo, de N'Krumah, nous nous trompons de façon cruelle. Le parachutage par la force militaire de valets ne sert que les intérêts de la puissance de tutelle et d'une ploutocratie. L'auteur conclut : « L'Afrique doit s'unir parce que notre évolution économique exige la fin de la domination colonialiste ; or chaque État sera impuissant face aux impérialistes. Répétons le : « ...Nous nous tromperons nous-mêmes de la façon la plus cruelle, si nous devons considérer que les actes des Occidentaux sont distincts et sont sans rapport entre elles », avait prédit N'Krumah ».

 Dans cet ordre, deux forces d'action rapides mises en place par les Occidentaux ont pour but d'asseoir le statu quo. Au plus fort de la France-Afrique, le président français François Hollande invité à la zerda, a prévenu que « ce sont les Africains qui, demain, devront assurer la sécurité de leur continent », même si « la France sera toujours à leurs côtés ».

La corruption : ce mal endémique érigé en science exacte

Toute société humaine connait la corruption. Cependant l'absence de justice et de sanction font que la corruption est, en Afrique, consubstantielle de la gestion de l'Etat, mais aussi à tous les échelons de l'autorité. Chacun essaie à son niveau de monnayer son pouvoir .

Entre 1980 et 2009, 1 350 milliards de dollars de flux financiers illicites en provenance d'Afrique ont étés transférés à l'étranger. Selon un rapport de la BAD, l'Afrique du Nord totalise 415,6 milliards de dollars de transferts illicites durant cette période, Ces sorties frauduleuses d'argent ont concerné, dans la région nord-africaine, en premier lieu l'Egypte, suivie en seconde position par l'Algérie et enfin la Libye. L'argent est le plus souvent transféré frauduleusement dans les paradis fiscaux, mais également dans de nombreux pays européens, aux Etats-Unis et dans d'autres régions du monde. « La fuite des ressources hors de l'Afrique au cours des trente dernières années, environ le PIB actuel de l'Afrique, freine le décollage du continent », selon Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD. « L'idée reçue a toujours été que l'Occident injecte de l'argent en Afrique grâce à l'aide étrangère et aux autres flux de capitaux du secteur privé, sans recevoir grand-chose en retour. Notre rapport inverse le raisonnement : l'Afrique est en situation de créancier net par rapport au reste du monde depuis des décennies », déclare Raymond Baker, directeur du centre de recherche et de défense GFI, basé à Washington. ( ;..) (Zhor Hadjam Transfert illégal de capitaux en Afrique du Nord. L'Algérie talonne l'Egypte El Watan 30 05 2013.)

A titre d’exemple, la corruption en Algérie est devenue un science exacte. Plus on vole moins on risque. On l’aura compris les lampistes trinquent mais les gros poissons à l’instar des scandales dues aux « commissions » versées par les entreprises opérant en Algérie, achèvent de démoraliser les algériens pour qui la règle de deux poids deux mesures est plus que jamais d’actualité

Le manque de vision de l'avenir

Devant toutes ces avanies, que pense-t-on que l'Afrique fait ? Coordonne-t-elle en vue d'une sécurité alimentaire ? En vue d'une médecine de qualité ? Etudie-t-elle un développement endogène ? Demande-t-elle qu'on la laisse en paix en alimentant en armes des belligérants ou en soutenant des tyrans qui refusent l'alternance ? Rien de tout cela, elle décide de mettre en place une force d'action rapide !! avec les armes des occidentaux pour justement maintenir en place les tyrans adoubés et la phrase de Chirac prend toute sa signification quand il déclare : « Il faut soutenir les dictatures, sinon ils ne feraient pas d'élection » sous-entendu quel que soit le résultat, l'essentiel est qu'elles se tiennent.

Les rodomontades ont de beaux jours devant elles. L'Afrique « colosse avec un sabre nain » veut avoir sa force d'action rapide sur le modèle de la française. Souvenons-nous de la cacophonie des pays de l'Afrique de l'Ouest réunis au sein de la Cdao organisme docilisant pour le compte de la France les présidents d'opérette. « Les dirigeants africains réunis en sommet à Addis-Abeba ont décidé de créer une force de réaction rapide chargée d'intervenir dans les conflits sur le continent, déclare le président en exercice de l'Union africaine. » (Aniss Z. Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba des pays veulent une force africaine de réaction rapide El Watan le 28.05.2013)

Le ridicule ne tue plus. Ce sont les damnés de la terre- conséquence d’une politique de fuite en avant, de l’obsession du pouvoir - qui meurent !

Les conflits à venir

C'est un fait durant ce cinquantenaire l'Afrique n'a jamais connu la paix du fait des interférences des anciennes puissances coloniales de la rareté des matières premières dont l'Afrique regorge et de l'apparition de nouveaux acteurs qui font à l'Afrique des propositions qu'elle ne peut pas refuser. Parmi ces conflits du futur, notamment dus à l’errance des changements climatiques pour lesquels l’Afrique n’a aucune parade et qui fait qu’après les réfugiés politiques conséquences des guerres perpétuelles, après les réfugiés économiques conséquence d’épidémies endémiques, nous aurons de plus en plus de réfugiés climatiques qui n’auront où aller sinon à continuer à mourir à petit feu.


Le Nil : prochaine guerre de l'eau

 De plus et comme conséquence aussi de la démographie, le tarissement des ressources hydriques dans certaines régions . La prochaine guerre de l'eau se profile à l’horizon comem le montre le conflit latent autour des eaux du Nil

 « L'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie sont depuis 2010, signataires d'un nouveau traité du partage des eaux du Nil. Ce texte remet en cause un précédent traité qui datait de 1929, amendé en 1959 par l'Egypte et le Soudan. Ce premier traité de partage accordait la part du lion à l'Egypte et au Soudan, qui à eux seuls jouissaient d'environ 90% des eaux du Nil. (...) L'Ethiopie a lancé en avril 2011 le chantier de son Grand barrage du Millénaire. Il produirait plus de 5000 mégawatts, retiendrait près de 63 milliards de m3 d'eau et deviendrait le premier barrage d'Afrique. (...) » 

 Aux dernières nouvelles, le ministère des Affaires étrangères égyptien a convoqué l'ambassadeur éthiopien alors qu'aucun accord n'a encore été trouvé entre l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan concernant la gestion des eaux du Nil. Les travaux ont commencé mardi 28 mai. Le barrage coûtera 3,2 mds. Sa construction nécessite d'assécher et de dévier le lit naturel du Nil Bleu. A plusieurs reprises déjà, Egypte et Ethiopie ont frôlé l'affrontement direct à cause de cette question cruciale pour les deux pays. 

La CPI est-elle raciste ? Les potentats africains sont inquiets : Ils craignent de finir leurs jours à La Haye La Cour pénale internationale (CPI) mène une « sorte de chasse raciale » en ne poursuivant que des Africains, a affirmé, le président en exercice de l'Union africaine (UA), le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Ces mêmes pays qui ont pour la plupart ratifié le traité de Rome pensent qu’il y a du racisme et que ce n’est pas leur gestion calamiteuse qui est en cause. Il est vrai que cette institution mise en place par les pays occidentaux pour imposer un ordre, leur ordre est de punir ceux qui ne rentrent pas dans le moule au nom des droits de l’Homme, dont il faudra bien un jour que l’on nous donne la définition universelle… Pour rappel d’ailleurs, les Etats-Unis n'ont toujours pas signé le traité de Rome créant la CPI du fait que la Constitution américaine interdit que les Américains soient jugés par d'autres pays

Quant à l'Algérie, elle joue au mécène, elle vient d'annuler pour 900 millions pour assumer pleinement son engagement en faveur de la promotion économique et sociale du continent. On l'aura compris, c'est un tonneau des Danaïdes avec en prime une ingratitude de ces pays qui fait qu'il n'y aura aucun retour sur investissement ni politique ni économique. Avec 900 millions de dollars. C'est 10 universités que l'on peut amener au top niveau....


dimanche, 26 mai 2013

Algérie : danger extrême tous azimuts

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Algérie : danger extrême tous azimuts

Un après-Bouteflika de tous les périls

Jean Bonnevey
Ex: http://www.metamag.fr/

On ne sait pas ce que va devenir l’Egypte sans Moubarak ni la Tunisie sans Ben Ali. La Libye n' existe plus en tant qu’état organisé depuis la fin de Kadhafi. Les conséquences de la chute de Saddam Hussein terrorisent même ceux qui veulent la peau d’Assad.
 
Et voila qu’il va falloir  affronter les conséquences imprévisibles de la fin annoncée du règne de Bouteflika. L’Algérie tenue d’une main de fer par son inusable président n’a pas connu les printemps arabes. Le régime a tenu et reste un pays de type socialiste s’appuyant sur un parti ultra dominant et une caste militaire omniprésente, avec cependant une presse étrangement libre, du moins jusqu’à présent. Tout cela est sous la menace continue d’islamistes et de la déstabilisation des frontières sahéliennes de l’Algérie.
 
Tout le monde s’accommodait donc de Bouteflika, mais maintenant, c’est quasiment sûr, il va falloir s’en passer. L'état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé depuis plus de trois semaines à Paris à la suite d'un mini-AVC, selon les sources officielles, suscite des rumeurs alarmistes en Algérie, alimentées par les propos officiels rassurants mais  très évasifs, à un an de la présidentielle. Il est normal que la population s’interroge. Le pouvoir pratique une omerta dangereuse.
 
En l'absence de publication d'un bulletin de santé du président âgé de 76 ans, transporté le 27 avril à l'hôpital militaire parisien du Val de Grâce, la presse algérienne s'interroge avec prudence tous les matins sur ce sujet tabou. « Mon journal » et son pendant arabophone « Djaridati » ont fait l'expérience de la censure, une première en Algérie depuis une dizaine d'années. Ce qui est révélateur. Ils n'ont pu être imprimés pour avoir consacré leur Une à un dossier sur une "détérioration" de l'état de santé du chef d'État, citant "des sources médicales françaises et des proches de la présidence algérienne".

 
Des voix s'élèvent déjà, dont celle d'Abderrezak Mokri, nouveau chef du parti islamiste, proche des Frères musulmans, Mouvement de la société pour la paix (MSP) pour réclamer l'application de l'article 88 de la Constitution. Les islamistes sont bien en embuscades comme partout. Le 88 stipule qu'en cas de "maladie grave et durable" du président qui "se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions", le Conseil Constitutionnel propose à l'unanimité "au Parlement de déclarer l'état d'empêchement", ce qui nécessite une majorité des deux-tiers des voix. Le président du Conseil de la Nation (Sénat), en l'occurrence aujourd'hui Abdelkader Bensalah (70 ans) est alors chargé de l'intérim durant un maximum de 45 jours. Après ce délai, "il est procédé à une déclaration de vacance par démission de plein droit" du chef de l'Etat et le président du Sénat doit alors en moins de 60 jours organiser l'élection présidentielle. Cela bien sûr si tout se passe bien, ce dont on peut douter. Car tout est possible, explosion populaire, subversion  islamiste, prise en main par l’armée appuyée par le Fln, tentatives de sécession berbère etc.
 
Rien  de tout cela n’enchante personne

Le Maroc est le premier intéressé dans ses relations conflictuelles permanentes avec l’Algérie autour du Sahara. La Tunisie et la Libye aussi. Mais l’inquiétude est également  à Washington et à Paris. A Washington où l’on avait fait de l’Algérie de Bouteflika, non sans imprudence, une pièce maitresse de la lutte contre la contagion islamiste en Afrique du nord et dans la région sub-saharienne.
 
Paris qui avait eu besoin  de la complaisance de l’Algérie pour sa campagne militaire au Mali à des sueurs froides. Il est bien  évident qu’un changement de donne à Alger pourrait rendre plus fragile les plans français  de retrait du mali et d’organisations d élections.
 
Sans oublier qu’au regard de la très importante communauté algérienne en France, de nationalité française ou non, car ça ne change pas grand chose sauf pour les harkis et les plus intégrés, un conflit pour le pouvoir à Alger ne pourrait qu’avoir des répercutions dans les banlieues déjà sensibles d’une France toujours liée sinon à l’Algérie, au moins aux algériens et à la politique algérienne.
 
Pour certains la guerre d Algérie n’est pas terminée ou a été terminée de telle façon qu’elle continue dans un contexte différent et pour longtemps à peser sur la France et les français.

samedi, 11 mai 2013

Le guerre per l’acqua in Africa

Le guerre per l’acqua in Africa

Secondo un rapporto di Archivio Disarmo, nel continente nero il rischio di “idroconflitti” è particolarmente “grave”

Francesca Dessì

L’acqua è la fonte della vita. Come la maggior parte delle risorse naturali, è oggetto del contendere e alimenta dissapori e ostilità. È soprannominata, non a caso, “l’oro blu”. Per lei sono state combattute tante guerre e ce ne saranno altre nel prossimo futuro. È quanto emerge in un rapporto intitolato “I conflitti per l’acqua. Le aree e i caratteri più significativi dei conflitti per l’acqua in Africa”, pubblicato ieri dall’Istituto di ricerche internazionali Archivio Disarmo. Nel continente nero, il rischio di “idroconflitti”, si legge nel documento, “è particolarmente grave, dato che ogni Paese africano condivide almeno un fiume e quindici Stati ne condividono cinque o più determinando un contesto geopolitico nel quale risulta inevitabile la presenza di attriti. (…)Se più Paesi fanno riferimento alla stessa fonte idrica, l'uso condiviso di questa risorsa può generare competizione e discordia”. L’esempio più eclatante è il Nilo, che bagna l’Egitto, il Sudan, il Sud Sudan, l’Etiopia, l’Eritrea, il Kenya, l’Uganda, la Tanzania, il Ruanda, il Burundi e la Repubblica democratica del Congo. La gestione comune dell’acqua e l’interdipendenza idrologica delle nazioni e dei popoli si ripercuotono “oltre confine”. Il rapporto fa alcuni esempi: “La ritenzione d’acqua a monte dei fiumi limita i flussi a valle, l’inquinamento può essere trasportato in altri Paesi e la presenza di dighe, oltre a impedire il flusso naturale dell’acqua, può causare il deposito di limo nei bacini idrici artificiali, impedendo che questo prezioso fertilizzante naturale raggiunga le pianure a valle”.


Pertanto, si legge sempre nel documento, “la divergenza di potere economico e politico degli Stati che condividono lo stesso bacino genera relazioni asimmetriche nelle quali tendono a prelevare gli interessi dei Paesi più forti ( vedi l’Egitto, ndr) che si riflettono nella scelta delle modalità di uso della risorsa e di disciplina dei conflitti”.


In Africa c’è poi il problema dei cicli di siccità che si tramutano in stragi di carestie. Come si evince dallo studio di Archivio Disarmo “la carenza d’acqua è un problema della vita di tutti i giorni per gran parte della popolazione. In molti Paesi, vista la scarsità delle risorse idriche, l’irrigazione agricola dipende esclusivamente dalle condizioni climatiche”.


Secondo un rapporto pubblicato venerdì scorso dalla Fao, la carestia ha ucciso 260mila persone in Somalia tra il 2010 e il 2012. Circa la metà era costituita da bambini sotto i cinque anni. Dati allarmanti che non tengono conto dell’intera regione del Corno d’Africa, colpita da una delle più drammatiche crisi di siccità degli ultimi vent’anni, e di quella del Sahel.
“Con la domanda crescente e una storia di cattiva gestione delle risorse di molti governi africani” precisa il rapporto di Archivio Disarmo “i conflitti sembrano quasi inevitabili, alimentati, oltre che dalla ineguale distribuzione delle risorse idriche tra i Paesi, anche, a livello locale, dalla privatizzazione delle risorse idriche, dall’inquinamento massiccio delle falde acquifere dovuto allo sfruttamento del suolo da parte delle multinazionali del petrolio e dal rancore delle molte persone sfollate a causa delle dighe lungo i fiumi”. È il caso del Delta del Niger, la regione meridionale della Nigeria, dove le fuoriuscite di petrolio dagli oleodotti e la pratica di “gas flaring” (un processo in cui il gas che fuoriesce dai giacimenti viene bruciato a cielo aperto) hanno devastato l’ecosistema fluviale, distrutto la pesca e reso imbevibile l’acqua. Per quanto riguarda le dighe, l’esempio più lampante è quella dell’Etiopia, dove il governo di Addisd Abeba sta sfrattando migliaia di indigeni dalle loro terre nella valle dell’Omo per la costruzione della mega-diga, che si chiama Gilgel Gibe III, e per la vendita delle terre fertili alle multinazionali.

Secondo lo studio di Archivio Disarmo, i conflitti possono essere generati “anche per l’utilizzo della falde freatiche, che contengono oltre il 90% dell’acqua dolce allo stato liquido a livello mondiale, quando queste si snodano sotto dei confini statali. Queste riserve oggi sono oggetto di uno sfruttamento sempre più intenso nelle zone aride del mondo”. Si fa l’esempio, nel rapporto, del più grande sistema acquifero detto “Arenaria nubiana” che attraversa un’area di oltre due milioni di chilometri quadrati compresi tra Ciad, Egitto, Libia e Sudan. “Esso contiene grandi quantità di acque sotterranee dolci non rinnovabili perché risalenti a migliaia di anni fa durante climi molto più umidi”.


“I principali conflitti e le contese per l'acqua in Africa - prosegue lo studio - hanno inevitabilmente luogo nelle aree dei bacini dei principali fiumi del continente. (…) Di solito al primo stadio della disputa uno dei Paesi beneficiari delle fonti idriche comuni intraprende un’azione unilaterale di sfruttamento con progetti che intervengono sui corsi d'acqua: ciò causa la protesta degli altri Paesi che vedono intaccate le loro risorse idriche e possono far seguire vere e proprie condizioni di ostilità, mentre nell’ultima fase i Paesi in conflitto riprendono i contatti diplomatici e si sforzano di trovare lente e complesse risoluzioni”.
L’esempio più naturale è forse quello del Nilo. Uno dei fiumi più lunghi al mondo ( al secondo posto, dopo il Rio delle Amazzoni), che ha dato la vita all’Egitto con le sue piene periodiche. Eppure il Nilo nasce in Sudan, dall’unione delle acque del Nilo Azzurro e del Nilo Bianco, che a loro volta nascono rispettivamente dal Lago Tana in Etiopia e dal Lago Vittoria, le cui acque attraversano i confini di Kenya, Uganda, Tanzania. Ognuno di questi Paesi ha il diritto sovrano di poter gestire le acque del fiume, costruendo dighe o altri progetti. Ma non sulla carta, in quanto violerebbero gli accordi internazionali sulle acque del Nilo, del tutto favorevoli all’Egitto.


Il primo accordo sulle acque del Nilo è stato firmato nel 1929 da Egitto e Gran Bretagna, che agiva in nome delle sue colonie dell’Africa orientale. È poi stato in parte rinegoziato nel 1959, poco prima dell’inizio dei lavori per la grande diga di Assuan, da Egitto e Sudan ormai indipendenti, dando ai due Stati rispettivamente 55,5 e 18,5 miliardi di metri cubi d’acqua all’anno. Ma tutti gli altri Paesi non hanno partecipato alla spartizione. E ormai da anni chiedono, in particolare Tanzania e Etiopia, di poter riaprire la partita negoziale per stabilire delle quote più eque di utilizzo delle acque.
 


07 Maggio 2013 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=20724

jeudi, 02 mai 2013

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

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Irak, Afghanistan, Libye, Syrie…

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

Rony Brauman*

Ex: http://metamag.fr/
En Syrie, comme en Libye, ces événements se situent dans le monde arabe et aux abords de la Méditerranée. Ces points communs renforcent le contraste entre le volontarisme de l’intervention étrangère en Libye et la prudence qui peut paraître excessive face à la situation en Syrie. Mais il convient de se placer au-delà d’une démarche purement morale qui récuserait ces différences de traitement, car le propre de la politique internationale consiste à tenir compte de la singularité des circonstances et des événements.
 
Le cas Libyen

En Libye, l’extrême faiblesse diplomatique et militaire du régime a rendu l’intervention possible. Kadhafi, isolé, ne bénéficiait d’aucun appui au Conseil de sécurité de l’ONU, contrairement à la Syrie qui est soutenue par la Russie et la Chine. Le régime libyen était également très faible sur le plan militaire : chaque intervention de son armée au Tchad s’était soldée par une défaite, son aviation était presque inexistante, ses blindés en mauvais état et ses troupes divisées.
 
Par ailleurs, des dirigeants européens voyaient dans l’intervention en Libye l’occasion de créer dans leur pays un sentiment d’union nationale. Mise à part la période d’enlisement constatée par les militaires eux-mêmes, une seule bavure importante de l’Otan a eu lieu, ce qui est très peu dans une guerre de sept mois. Cette guerre, menée avec un savoir-faire technique notable, a rassemblé la quasi-totalité de la classe politique française, des opinions et des éditorialistes. Les conditions favorables étaient donc réunies pour qu’adviennent une victoire militaire et un résultat politiquement acceptable. La défaite de Kadhafi était certaine, mais le doute subsistait quant à ce qui allait suivre son exécution et la défaite du régime. J’en parle d’autant plus librement que j’étais l’un des rares opposants à cette intervention.
 

Rony Brauman et BHL : Guerre juste ou juste une guerre ? 
 
Les conditions dans lesquelles la guerre a été déclenchée restent à éclaircir mais tout laisse à penser que Nicolas Sarkozy et Claude Guéant l’ont très vite voulue. Les manifestations ont commencé le 15 février à Benghazi du fait de l’emprisonnement d’un avocat, militant des droits de l’homme, avant de s’étendre rapidement dans l’est du pays, les premiers affrontements se produisant le 17 février à Benghazi (7 morts). On ignorait tout, en France et en Angleterre, de ceux qui allaient diriger ce soulèvement. Or il n’a fallu que trois semaines entre le premier jour du soulèvement et la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) comme instance légitime, alors que la composition de ce dernier était inconnue, et il n’a fallu qu’une semaine de plus pour l’entrée en guerre. 
 
Le CNT a été d’emblée reconnu par la France dès le 10 mars, sous l’influence avérée de Bernard-Henri Lévy, et décrété seul représentant légitime du peuple libyen. En moins de trois semaines, cette nouvelle instance remplaçait les représentants de l’État libyen au Conseil des droits de l’homme et au Conseil de sécurité de l’ONU, alors que Kadhafi se trouvait encore en place et que la Libye faisait partie du Conseil de sécurité au moment de la guerre. Il n’existe pas, à ma connaissance, de précédent à cette situation et cette procédure inédite est passée inaperçue, comme si elle allait de soi. Il est vrai qu’elle se justifiait par l’accumulation d’allégations alarmantes : usage d’avions contre des manifestants, déploiements de milliers de mercenaires dopés au Viagra, déjà coupables de milliers de morts et de viols, colonnes de chars marchant sur Benghazi pour exterminer les insurgés et leurs complices... S’il est avéré que la répression avait fait dès le début mars plusieurs dizaines de morts et que des chars avaient pénétré dans Benghazi (d’où ils avaient été repoussés par les insurgés), le reste des allégations reste à prouver. Cette précipitation en dit long sur la légèreté dont a fait preuve l’ensemble de la classe politique et de la classe « éditocratique » françaises. 
 
Aujourd’hui, le pays se morcelle, les milices surarmées se multiplient et n’entendent pas abandonner le pouvoir qu’elles ont réussi à prendre, d’autant moins que le CNT ne représente personne, même en Cyrénaïque dont il est issu. J’ajoute que, selon le CNT, le bilan humain de cette guerre se monte à 30 000 morts, chiffre présenté par les nouvelles « autorités » comme un minimum. Si elle a été menée dans le but d’épargner des vies, le résultat est catastrophique et l’on comprend que ces chiffres aient été escamotés par les tenants de l’intervention.
 
« Deux poids deux mesures ? »

Face à la situation syrienne, l’approche des dirigeants occidentaux semble beaucoup plus élaborée ; la situation politique locale est prise en compte, alors même qu’elle a été délibérément ignorée en Libye. Ils ont à l’esprit les distances qui séparent l’opposition extérieure de l’opposition intérieure, ce qui oppose les groupes d’insurgés dans les différentes régions et, à l’intérieur de ces régions, les divisions entre les diverses composantes de l’opposition syrienne. Les diplomaties sont prêtes à travailler avec certaines d’entre elles, d’autres semblent plus menaçantes pour l’unité syrienne et pour l’établissement d’un état de droit. On peut dire que la lucidité, le réalisme comme méthode (et non pas comme principe) ont trouvé toute leur place dans la situation syrienne et si certains parlent de « deux poids, deux mesures » je ne suis pas mécontent que la réaction soit mieux mesurée et réfléchie en Syrie.
 
                                                     L'ambassade de France à Tripoli dévastée par un attentat
 
D’autres situations ont pu faire l’objet de réactions de type « deux poids, deux mesures ». Ainsi, quand l’Irak a envahi le Koweït, une coalition internationale s’est dressée. Mais quand les États-Unis ont envahi l’Irak, malgré une opposition presque unanime, on n’a pas imaginé qu’une coalition internationale pouvait se constituer pour leur faire la guerre. Outre le rapport de force militaire en faveur des États-Unis, personne n’a émis l’idée qu’il serait souhaitable d’arrêter les États-Unis plutôt que de les laisser dégrader une situation déjà très complexe au Proche-Orient. 
De la même manière, personne n’a souhaité engager une action militaire contre Israël envahissant le Liban en 2006 ou « matraquant » Gaza en 2009 ; personne aujourd’hui ne souhaite s’attaquer à Israël, lorsque ce pays envisage sérieusement une attaque sur l’Iran avec des conséquences qui pourraient être catastrophiques selon de nombreux experts stratégiques israéliens eux-mêmes, y compris d’anciens patrons du Mossad ou d’anciens chefs d’État-major.
 
Malgré toutes les critiques que je peux formuler vis-à-vis de la politique israélienne, je ne prônerais certainement pas une attaque militaire contre l’Iran, non pas parce qu’il devrait être de toute éternité exempt de toute mesure de rétorsion, mais parce que je suis convaincu que les résultats seraient pire que le mal que l’on veut traiter. Dans ce genre d’affaires comme en pharmacologie, on n’est jamais certain de trouver d’emblée la solution positive. En médecine comme en politique, un bon traitement est le résultat d’un bon calcul ; personne ne peut savoir d’avance ce qui va se passer. C’est pourquoi je défends l’idée de « deux poids, deux mesures », car c’est bien en fonction des conséquences plus ou moins prévisibles des décisions qu’il faut se déterminer.
 
Ingérence et recours à la guerre : quelle légitimité ?

L’ingérence et le recours à la guerre sont-ils forcément légitimes pour défendre les droits de l’homme ? Lorsqu’on pose comme objectif le rétablissement d’une situation favorable aux droits de l’homme, par l’interposition d’un bouclier qui viendrait protéger des civils contre les menées agressives de forces armées, on est apparemment précis, mais en réalité on est dans le vague le plus complet. 
 
« Protéger les populations », comme on le dit maintenant à la suite de la résolution de 2005 du Conseil de sécurité, c’est ni plus ni moins établir un gouvernement, car c’est précisément à l’instance qui gouverne le territoire qu’il revient de protéger la population. Ou alors l’alternative serait la fragmentation du pays en autant de groupes de populations qu’il existe de menaces et l’on assisterait non seulement à la guerre de tous contre tous mais au morcellement généralisé de tous les pays dans lesquels des violations sérieuses et répétées des droits de l’homme se produisent. S’ingérer pour protéger des populations afin de défendre leurs droits fondamentaux, c’est la recette pour le chaos, c’est l’invitation à entrer dans un grand nombre de conflits, car il y a un grand nombre de pays où les droits de l’homme sont violés. 
 
Faut-il pour autant condamner toute intervention armée, tout usage de la violence, dans le domaine international, autrement que pour assurer la défense de son propre territoire ? Ma position est plus nuancée. La guerre de défense garde toute sa légitimité et nul ne condamnerait un pays pour avoir voulu défendre ses frontières contre une agression extérieure, y compris des pays qui viennent défendre le pays envahi contre l’agresseur extérieur.
 
Reste à déterminer dans quelles conditions des interventions extérieures comme au Sierra Leone, au Kosovo, au Timor, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Irak ou en Libye... peuvent être un recours légitime. De saint Augustin et saint Thomas jusqu’à la résolution du Conseil de sécurité de septembre 2005 instituant la « responsabilité de protéger », les cinq critères de la guerre dite juste sont restés remarquablement stables : ce sont l’autorité légitime, la cause légitime, la proportionnalité des moyens, l’usage de la guerre comme dernier recours et enfin des chances raisonnables de succès. Le contenu de ces critères se comprend différemment selon les époques (pour saint Thomas, l’autorité légitime était l’Eglise et la cause légitime la défense des chrétiens) mais, si évolutifs qu’ils soient, ils conservent un sens immédiatement intelligible et figurent à peu près sous cette forme dans le document des Nations Unies (l’autorité légitime étant aujourd’hui le Conseil de sécurité et la cause légitime la défense de la paix et la prévention de crimes contre l’humanité). Je laisserai de côté les trois premiers, d’ordre juridique, pour mettre en exergue les deux derniers que je qualifie d’éthico-politiques.
 
On peut analyser les « chances raisonnables de succès » au vu de la série assez longue d’interventions qui se sont produites depuis la chute du mur de Berlin, de la première guerre d’Irak jusqu’à la guerre en Libye. Certaines de ces interventions peuvent être considérées comme des « succès raisonnables », même si le terme « succès » peut sembler déplacé, car ces guerres provoquent toujours des destructions et des souffrances, des déplacements de population aux effets durables. Des succès raisonnables ont été remportés, lors de la première guerre d’Irak, lorsque le mandat était extrêmement clair : il s’agissait de faire sortir du territoire koweitien les troupes irakiennes qui s’y trouvaient. L’objectif était facile à cerner et le résultat simple à constater, dès que les troupes irakiennes furent rentrées chez elles. Un mandat limité, précis, observable sur le terrain est donc une condition. 
 
En Sierra Leone, il s’agissait de défendre le régime en place contre une offensive de la guérilla du RUF . Ce régime mis en place par les Nations Unies, renforcé par une élection et défendu par la communauté internationale, était mis en danger par une guérilla très violente venue menacer la capitale et dont les exactions étaient connues de tous. Les forces spéciales britanniques sont intervenues et, en un mois, ont battu la guérilla après une intervention très meurtrière, considérée comme réussie parce que la menace contre le gouvernement légal a été levée. Au terme de cette victoire, les SAS britanniques sont rentrées chez eux et le conflit était terminé. Ce n’était pas une guerre des droits de l’homme. Si on s’était intéressé au bilan des droits de l’homme, on aurait constaté qu’un certain nombre des composantes qui formaient le gouvernement sierra-léonais de l’époque s’était rendu coupable d’exactions comparables à celles du RUF. Pour les instances internationales, il s’agissait d’abord de la protection du gouvernement et de la stabilité du pays.
De la même façon en Côte d’Ivoire, l’installation d’Alassane Ouattara dans le palais présidentiel et l’éviction de Laurent Gbagbo pouvaient parfaitement être défendues. L’objectif était clair. Il s’agissait de destituer Gbagbo qui se cramponnait au pouvoir après des élections qui venaient de donner la victoire à son concurrent, selon les observateurs chargés de la régularité du vote. Il est avéré qu’Alassane Ouattara s’est rendu coupable d’exactions, au même titre que Gbagbo peut-être, même s’il demeure difficile de déterminer avec précision les auteurs de ces massacres dans ce genre de situation. Les violations des droits de l’homme se partagent entre les deux camps. Ce n’est pas sur ce point que l’intervention militaire a été menée, mais sur l’objectif précis de la mise en place du nouveau gouvernement reconnu par les Nations Unies et élu par le peuple ivoirien.
 
On pourrait continuer sur le Kosovo. Les alliés ont misé sur l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, qui était connue, et pas nécessairement de façon honorable. Cependant, le territoire était limité et se prêtait à un contrôle militaire réel. Le Kosovo est aujourd’hui une garnison de l’Otan. Jusqu’à peu, des soldats américains gardaient encore ses frontières et le pays vit sous perfusion européenne ; il ne vit pas très bien, mais un certain calme règne. Ce n’est pas sur la question des droits de l’homme que l’on s’est déterminé. Je précise que j’étais pour ma part engagé du côté bosniaque et que j’ai pris parti pour le cosmopolitisme de la Bosnie multiethnique, mais je rappelle au passage une vérité factuelle bien peu connue. Les termes de « purification ethnique » – qui ont pris force de formulation juridique aujourd’hui –, apparaissent dans un mémorandum de l’Académie des sciences de Belgrade en 1986-1987 pour désigner une situation que les nationalistes serbes redoutaient au Kosovo. C’était un vieil enjeu pour eux et ils soutenaient que les Serbes du Kosovo étaient menacés d’être « ethniquement purifiés » par les Albanais yougoslaves du Kosovo, le berceau historique de la Serbie. De fil en aiguille, sur un mode militant très émotionnel et fusionnel, on a fait un renversement de programme dans un renversement de termes, et l’on a prêté aux nationalistes serbes le projet de la purification ethnique comme programme central. Le paradoxe ultime de cette situation, c’est que la prophétie des nationalistes serbes du Kosovo s’est réalisée avec l’aide de ceux qui entendaient défendre le pluralisme, le cosmopolitisme et le multi-ethnisme. 
 
Reste que c’est bien avec des objectifs politiques que l’intervention a été conduite au Kosovo, celui d’empêcher que l’on ne redessine des frontières en fonction de la race et par la force sur le territoire européen. C’est la leçon des guerres en Yougoslavie et c’est la raison pour laquelle – tout en étant non interventionniste en général –, je considère que les interventions armées en Bosnie puis au Kosovo ont eu des justifications sérieuses et que leurs résultats qui ne sont pas enthousiasmants, mais pas désastreux non plus. Cependant, dès lors que l’on déplace la question du mode de la responsabilité politique vers celui des droits de l’homme, on est dans l’hubris, dans la démesure, dans le no limit. On n’en finit pas de filer des paradoxes troublants dès lors qu’on installe le débat comme l’ont fait Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann, tous ces interventionnistes prêts à toutes les guerres pour les droits de l’homme. Pour terminer, un mot sur le critère du « dernier recours », pour rappeler que c’est au contraire une guerre de recours immédiat qui a été conduite en Libye, toute offre de médiation – il y en a eu plusieurs – ayant été systématiquement écartée.
 
Ma réponse à la question qui est posée initialement est donc négative : la force permet de renverser un régime, dictatorial ou non, mais elle allume des incendies qu’elle est impuissante à éteindre et elle ne permet certainement pas d’installer la démocratie.
 
*Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à Sciences Po, auteur notamment de "Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire" (Seuil) et de "Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme" (éditions du Cygne).
 
Article paru dans : politique-autrement.org
Les illustrations sont de la rédaction

lundi, 29 avril 2013

Algerije: Geschiedenis, Geopolitiek en Actuele Destabilisering

Robert Steuckers voor Mediagroep Syrië

Algerije: Geschiedenis, Geopolitiek en Actuele Destabilisering

 

Samenvatting infoavond Algerije met Robert Steuckers – 24 april 2013

 

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In 2009 werd Bouteflika bij presidentsverkiezingen met ruim 90% wederom herkozen als president van Algerije. Na zijn overwinning beloofde hij de komende vijf jaar 150 miljard dollar (112,8 miljard euro) te investeren in de economie en drie miljoen nieuwe banen te creëren. Algerije kampt met een hoge werkloosheid, woningnood en corruptie.

 

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  • Algerije: oeroude geschiedenis.
  • Deel van het Romeinse Rijk.
  • Reservoir aan tarwe, olijven.
  • Berbers wonen in bergen langs de kust = stammen. Bondgenoten van Rome tegen Carthago.
  • Jugurtha: Numidische koning verloor een oorlog tegen Rome na een bloedige opstand.

 

  • Marokkaanse legioenen – Karavlakken
  • Christelijke gewelddadige sekte = Donatisten/Circoncelliones. Sterke invloed in de Noord-Afrikaanse kerk en ten slotte zelfdestructief toen de islam in de 7e eeuw Noord-Afrika veroverde.
  • Rijk land voor een bepaald aantal mensen.
  • Recrutering Eerste en Tweede Wereldoorlog door de Fransen = geld voor familie.

 

  • Oppervlakkige islamisering: verovering van Spanje vanaf 711.
  • Enkele stammen werden verjoodst: La Kahina
  • Verschillende dynastieën (Berbers) en opstanden (onstabiel).
  • Leger van Arabië: Beni Hilal (1048).
  • Oppervlakkige Germanisering door Vandalen: zeemacht.

 

  • Nesten van piraten (Rabat, Algiers) gedurende eeuwen in Noord-Afrika = nieuwe rijkdom door plunderingen. Mensen uit Europa worden slaven.
  • Toledo: drie eeuwen islamitisch (Moorse tijd: 712-1085).
  • Bezetting door Spanje van delen van Marokko tegen piraterij.
  • 16e eeuw: Algerije wordt een Turkse provincie.
  • Verovering van Algerije: 1830-1871 door Fransen die zorgden voor een moderne administratie.

 

  • Sahara: verovering in 1903.
  • 1947: opstand van Abdel Khader: vanuit het westen en de bergen tegen Frankrijk.
  • Bevolking vergast door Frankrijk: rook in de grotten in het noorden van Algerije.
  • Een miljoen Fransen en vele Europeanen bevolken Algerije en Noord-Afrika.
  • Oran bevolkt door Spanjaarden.

 

  • Geen kolonie voor Leopold I.
  • Ophitsen van Arabieren tegen Berbers door de Fransen.
  • Steden langs de kust ontwikkelen zich: arme bevolking.
  • Frans nationaliteit aan Algerijnse joden, vroegere ‘dhimmi’.
  • Krimoorlog.

 

  • Anti-semitische rellen in Algerije zoals in Rusland. Linkse krachten lokten deze uit.
  • Turken hitsen Salafisten/Senoessisten op tegen Italianen in Libië (Ataturk – 1914). Senoessisten bewapend door de Turken en de Duitsers; bondgenoten van Toeareg-stammen.
  • Spaanse griep na W.O.I.: 100.000den doden.
  • Economische bloei: wijngaarden, citrusvruchten, industriële gewassen.
  • Modern Algerijns nationalisme: Messali Hadj (familie van Ottomaanse origine) zat een tijdje in de gevangenis. Bouwde een ondergrondse beweging voor onafhankelijkheid.

 

  • Programma = lekenstaat naar het voorbeeld van Atatürk.
  • Mobilisatie van stammen voor het Franse leger.
  • Algerijnse oorlog was tegen Fransen en tussen Algerijnen. De orde werd gehandhaafd door Algerijnse troepen: ‘messalisten’ <> ‘frontisten’: 10.000 doden.
  • Abassi Madani: bommen in Radio Algiers (FLN).
  • 1989: steunt FIS (fundamentalisten): oproep jihad tegen Algerijnse regering.

 

  • AIS = leger FIS <> andere salafisten, gesteund door de regering.
  • 2003: Einde strijd. Madani gaat in ballingschap naar Saudi-Arabië en later Qatar.
  • 1962: Frankrijk wint de oorlog tegen Algerije: veel gesneuvelden.
  • Kasbah: oncontroleerbare gesloten wijken. Hier werden opstandelingen uitgeschakeld.
  • Ahmed Ben Bella: eerste president (Marokkaan). Richtte het FLN op.

 

  • Boumedienne: tweede president en Eerste minister tot 1978 (rebellenleider).
  • Arabisering is een ideaal naar voorbeeld van Syrië / Egypte.
  • Onderwijzers worden gezocht bij moslimbroeders in Egyte. Geheime salafisering / islamisering / linkse trotskistische elementen.
  • Ben Bella: banneling in Frankrijk / Zwitserland.
  • Boumedienne: bondgenoten zijn Chaouia Berbers. Voert geen religieuze politiek, eigen sociaal systeem en nationalisatie van de olie.

 

  • Algerijnse diplomatie: verzoening tussen Irak en Iran (1995).
  • Olieprijs zakt met 2/3e van de waarde: opstand, ontstaan FIS, die alle verkiezingen winnen.
  • Bendjedid wordt verdreven.
  • Burgeroorlog: jaren ’90.
  • Heden: Leger staat klaar met Russische tanks: geen Tunesië of Libië.

 

  • Marokko is belangrijk in de strategie van de VS.
  • Olie: Nigeria, Kameroen. Algerije: ook prooi van Arabische Lente.
  • Militaire actie in Mali.
  • Qatar: Aqmi islamisten betalen tegen Algerijnse overheid.
  • 2012: Vier Amerikaanse NGO’s opgericht in Algerije.

 

  • Maart 2012: Abd al-Kader: “Arabische Liga is niet Arabisch en geen Liga”.
  • B. H. Levy: “Algerije is geen Arabisch land en geen moslimland. Het is een joods, Frans land”.
  • Doel: wahabitisch liberaal systeem installeren naar het voorbeeld van Qatar. Controle over de Sahel en politiek tegen Europese en Chinese invloed.
  • Joodse stammen zouden een staat van Likud (Israël) krijgen.

dimanche, 14 avril 2013

Algerije: destabilisering?

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mercredi, 10 avril 2013

Esiste un altro Sudafrica...

mercredi, 03 avril 2013

L'altro Sudafrica

mardi, 26 mars 2013

Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

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Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

Antecedentes. Las relaciones internacionales pasan por momentos delicados en varias partes del mundo, cuando la dinámica de confrontación entre China y Japón (azuzada por Estados Unidos) por la posesión de las islas Diaoyu ha arrastrado a Norcorea, que ha endurecido su postura, mientras Siria se desangra, y enfrente Chipre sufre un descalabro financiero que ha puesto a temblar a la eurozona y ha enfurecido a Rusia, cuyos ciudadanos tienen 3 mil 500 millones de dólares en depósitos en ese paraíso fiscal isleño. Tampoco se puede soslayar la sensible coyuntura de Venezuela, la mayor reserva de petróleo (convencional/no convencional) del planeta, donde Estados Unidos /España/Israel buscan dar un zarpazo para apoderarse de su oro negro.

Con o sin meteoritos y asteroides, la prensa rusa ha estado muy pesimista y se han generado noticias tangenciales muy extrañas sobre despliegues tanto de submarinos (cerca de la costa de Estados Unidos) como de aviones rusos cerca de la isla de Guam, en el océano Pacífico (DeDefensa.org, 18 y 19/2/13; Bajo la Lupa, 24/2/13).

Konstantin Sivkov, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos (IAGP, por sus siglas en inglés) de Rusia, desde 2010 avizora que la tercera guerra mundial empezará 100 años después de la primera (2014) ( Pravda, 25/3/10).

Si resulta correcta la postura de los estrategas de Estados Unidos sobre el gas esquisto ( shale gas) –que otorgaría a Wa­shington tanto la autosuficiencia energética como su preponderancia geopolítica–, Rusia, hoy la mayor productora mundial de gas, se vería seriamente amenazada, como le sucedió con el desplome del petróleo, lo cual la obligaría a una contraofensiva.

Hechos. Dadas las condiciones de alta tensión entre las tres superpotencias geoestratégicas (Estados Unidos, Rusia, China), no es gratuito que la primera visita del mandarín chino Xi Jinping sea a Rusia y luego a tres países del continente africano durante su viaje de nueve días: Tanzania, Sudáfrica (a Durban: a la quinta cumbre de los BRICS) y la República del Congo. No pasa inadvertido que tres de los cuatro países que visita sean africanos.

Cinco días antes de la llegada de Xi Jinping a Moscú vinieron dos jugadas de parte de Estados Unidos: la visita a Pekín del flamante secretario del Tesoro Jacob Lew (muy cercano a Israel), donde se entrevistó con el nuevo mandatario chino, y cuyo enfoque versa sobre la relación comercial entre los dos gigantes económicos, el contencioso del yuan, los derechos de propiedad intelectual y los ciberataques ( Global Times,19/3/13). El mandatario chino le señaló a Jacob Lew los enormes intereses compartidos ( naharnet,18/3/13).

Así como llama la atención que la primera visita de Xi Jinping sea a Moscú, la primera del secretario del Tesoro Lew fue a Pekín, después de laevangelización sobre las reformas neoliberales que debe adoptar China de parte del ex secretario del Tesoro Hank Paulson a The Financial Times(14/3/13), que naturalmente servirían para rescatar a la banca de Estados Unidos de su insolvencia.

Estas visitas en sí solas al más alto nivel denotan la hipercomplejidad de las relaciones, los traslapes y desencuentros de los tres gigantes geoestratégicos.

En paralelo a la visita de Jacob Lew a Pekín, Estados Unidos decidió detener en forma sorprendente la fase final del despliegue del escudo misilístico de la OTAN en Europa, a cinco días del arribo de Xi Jinping a Moscú. Según The Moscow Times(19/3/13), ello se debe al deseo de mejorar las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Pronto se sabrá el efecto de los recientes acercamientos triangulados entre las tres capitales geoestratégicas, cuando Rusia y China coordinarán su reacción a los planes de Estados Unidos para estimular su defensa de misiles en la región Asia-Pacífico(Ria Novosti, 19/3/13), ya que una cosa es el despliegue misilístico de Estados Unidos en las fronteras europeas de Rusia (bajo el cuento texano de prevenir un ataque de Irán) y otra la instalación de su escudo balístico en la región Asia-Pacífico en la cercanía de las fronteras chinas (bajo el otro cuento texano de impedir un ataque de Norcorea), lo cual afecta en su conjunto el balance estratégico global.

A juicio de Zhou Wa ( China Daily,19/3/13), la visita de Xi Jinpingestablecerá la dirección de los lazos futuros entre China y Rusia, que pretenden alcanzar 200 mil millones de dólares de comercio en el año 2020. Cita a Alexander Lomanov, del Instituto de Estudios del Lejano Oriente (Academia de Ciencias Rusa), quien aduce que la visita de Xi tiene mayor significado simbólico que práctico, cuando los dos países adoptan las mismas o similares posiciones en temas globales, mientras que para el presidente Putin la visita del mandatario chino representa un evento mayúsculo ( People’s Daily,18/3/13).

China y Rusia (con amplias reservas de agua y abundantes recursos naturales) han caminado rutas paralelas desde la invasión de Estados Unidos a Afganistán e Irak: forman parte del Grupo de Shanghai (un poco aletargado) y de los resplandecientes BRICS (Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), al que muchos países llamados pivote y amortiguadoresdesean ingresar, como es el caso público del candidato a la presidencia de Venezuela Nicolás Maduro.

La asociación –que no alianza– estratégica entre los dos gigantes vecinos es ya complementaria: Rusia abastecerá con 20 millones de toneladas a China desde 2013, lo cualen el futuro la capacidad de los oleoductos excederían 13 millones de toneladas al año (Xinhua, 19/3/13). Se espera un mayor bombeo del petróleo ruso y mayores oleoductos a la región Asia-Pacífico, cuando existen amplios prospectos para la cooperación futura en el espacio, aviación, energía nuclear y construcción de infraestructura (carreteras, vías ferroviarias, aeropuertos, etcétera).

Conclusión. No pasó por alto que esta misma semana se haya difundido la noticia de que China desplazó a Gran Bretaña entre los cinco primeros exportadores globales de armas (People’s Daily, 18/3/13).

Se repite el corolario de siempre: una economía sólida va aparejada a una defensa robusta, cuando las exportaciones de China aumentaron 162 por ciento en el periodo de 2008 a 2012. El salto se ha debido a la mejoría tecnológica y a la productividad de la industria armamentista china con precios muy competitivos. Suena interesante que sus mayores importadores sean Pakistán, Argelia, Venezuela y Marruecos.

Mijail Margelov, enviado de Rusia al continente africano, considera que la próxima quinta cumbre de los BRICS en Durban (marzo 26/27) tendrá como enfoque a África ( The Voice of Russia, 18/3/13), lo que de cierta manera se acopla al viaje de Xi Jinping, quien visitará también Tanzania y la República del Congo.

China es ahora la principal socia comercial de África (mil millones de personas: 15 por ciento del total mundial; PIB: 1.8 billones de dólares), con un volumen bilateral de 166 mil 300 millones de dólares, que se incrementó más de 30 por ciento en promedio anual durante la pasada década ( China Daily, 13/7/12).

Bien vale la pena, con 98 por ciento del cromo del mundo, 90 por ciento del cobalto y platino, 50 por ciento del oro, 70 por ciento de tantalita y coltán, 64 por ciento de manganeso y 30 por ciento de diamantes, darse una vuelta por África, con una escala geoestratégica en Moscú, sin indisponer demasiado a Estados Unidos.

Ex: www.alfredojalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

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vendredi, 22 mars 2013

La lutte pour l’Afrique

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Dr. Bernhard TOMASCHITZ:

La lutte pour l’Afrique

 

Au Mali comme au Soudan, les Etats-Unis tirent les ficelles et veulent chasser les Chinois du continent noir

 

Des troupes françaises ont récemment chassé les islamistes des villes du Nord du Mali. Ainsi, le but officiel des opérations militaires est atteint: le gouvernement dans la capitale Bamako devrait retrouver sa pleine souveraineté sur l’ensemble du territoire malien. Mais le deuxième but de guerre n’est pas atteint: assurer pour le long terme les richesses du sol malien pour le bénéfice exclusif de la “communauté des Etats occidentaux”, surtout des Etats-Unis. On oublie trop souvent que le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique et dispose de grandes réserves d’uranium, de cuivre et de bauxite; de plus, les indices se multiplient qui permettent de supposer qu’il y a également des réserves de pétrole sous le sable du désert. On pense que ce pétrole se trouve dans le bassin de Taoudeni dans le Nord du pays; quatre consortiums étrangers —parmi lesquels la “China National Petroleum Corporation” (CNPC), dépendant entièrement de l’Etat chinois— procèdent à des missions d’exploration.

 

Les rapports sino-africains

 

Déjà en novembre 2011, le premier ministre malien Cisé Mariam Kaïdama Sidibé, alors encore en poste, estimait que l’étude de certaines données sismiques permettait “d’espérer”. Ensuite, cet Etat très pauvre voudrait aussi trouver une vocation de pays de transit pour l’énergie. “Le Mali pourrait offrir une route stratégique de transit pour l’exportation de pétrole et de gaz naturel en provenance de la région du Sud du Sahara en direction du monde occidental, et relier le bassin de Taoudeni au marché européen via l’Algérie”. Pourtant, la Chine pourrait s’interposer et freiner l’élan des Américains et des Européens, surtout si l’on se rappelle que l’Empire du Milieu va chercher en Afrique un tiers de ses besoins énergétiques, ainsi que de grandes quantités de cuivre et de fer.

 

En bout de course, force est de constater que les Chinois disposent de quelques avantages par rapport aux Occidentaux: d’une part, ils ne bassinent pas les oreilles des Africains en leur tenant des discours hypocrites sur les “droits de l’homme” et sur la “démocratie”; d’autre part, il est plus aisé, pour les Chinois, qui détiennent des masses considérables de devises, de faire des “emplettes” en Afrique, en se montrant très généreux. La Chine a renoncé aux dettes de plus de trente pays africains et, au printemps de l’année 2006, pour ne citer qu’un seul exemple, le Président Hu Jintao a signé au Nigéria un accord qui permet à une entreprise chinoise d’exploiter à 45% un champ pétrolifère pour une compensation d’environ 1,8 millard d’euro; la Chine s’est ainsi incrustée dans le pays le plus riche en pétrole du continent noir.

 

Les objectifs américains sur le long terme

 

En tenant compte de cette présence chinoise en Afrique, on peut conclure que le Président français François Hollande n’a donné son feu vert pour l’opération militaire qu’avec l’assentiment des Américains. En effet, les Etats-Unis, comme la France, ancienne puissance coloniale, ont des intérêts stratégiques au Mali, comme l’atteste un rapport publié le 16 août 2012 par le CRS (“Congressional Research Service”), une agence d’études et de recherches du Congrès américain. Dans ce rapport, les auteurs constatent que la crise de longue durée qui affecte le Mali, “défie les objectifs politiques à long terme des Etats-Unis” et donc “l’efficacité des efforts américains déjà présents dans la région”.

 

Il s’agit tout simplement des efforts que fournissent depuis quelques temps déjà les Etats-Unis pour asseoir leur hégémonie en Afrique, efforts auxquels nous n’avons pas prêté toute l’attention voulue en Europe. Boris Volkhonski, de “l’Institut Russe pour les Etudes Stratégiques” rappelle que l’ancien Président des Etats-Unis, George W. Bush, avait déjà concentré le gros de ses efforts à établir une domination américaine sur le “plus grand Moyen Orient”, ce qui avait obligé les Américains à “négliger manifestement” d’autres régions comme l’Afrique. Bush avait pourtant, de son propre chef, tenté en 2007 de rendre caduque cette erreur en créant l’AFRICOM, une structure régionale de commandement englobant tout le continent noir à l’exception de l’Egypte.

 

Entretemps, l’AFRICOM est devenue le fer de lance des efforts hégémoniques américains en Afrique. Les Etats-Unis tentent de lier à eux leurs partenaires africains en leur envoyant des instructeurs militaires, en fournissant des armes ou en organisant des manoeuvres communes: tout cela se passe dans le cadre officiel de la “lutte contre le terrorisme”. Mais dans le fond, les Etats-Unis ont une toute autre idée derrière la tête, comme l’explique Maximilian C. Forte de l’Université Concordia de Montréal: “Les intérêts chinois sont considérés comme rivaux de ceux de l’Occident aux niveaux de l’accès aux ressources et de l’influence politique. L’AFRICOM et une série d’autres initiatives du gouvernement américain doivent être perçus dans la seule optique de cette rivalité”.

 

Même la Commission européenne concluait il y a quelques années dans l’un de ses rapports, que les Etats-Unis déployaient en Afrique “une nouvelle stratégie”, s’orientant sur les directives de la Doctrine Carter. Cette dernière considérait, à la suite de l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan en décembre 1979, que toutes les activités développées par des puissances étrangères dans la zone du Golfe Persique étaient des actions hostiles aux Etats-Unis qui devaient être contrées de manière appropriée. Walter Kansteiner, un ancien sous-secrétaire d’Etat américain, qui avait été naguère un responsable des affaires africaines, justifiait la nécessité d’adapter la Doctrine Carter de la manière suivante: “Le pétrole d’Afrique relève pour nous d’un intérêt national et stratégique croissant et le deviendra toujours davantage”.

 

L’exemple du Soudan

 

Quand il s’agit d’imposer leurs intérêts stratégiques, les Etats-Unis n’hésitent jamais à s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres Etats, comme le démontre le cas du Soudan, où, le 9 juillet 2011, le Sud chrétien et animiste s’est détaché du Nord islamique après une consultation populaire. Washington a soutenu massivement le mouvement sécessionniste du Sud-Soudan, non pas par souci humanitaire mais parce qu’il y avait des raisons stratégiques à ce soutien. En effet, les réserves de pétrole de l’ensemble du Soudan avaient été estimées à quelque cinq milliards de barils (= 159 litres), dont environ 85% se trouvaient dans le Sud aujourd’hui indépendant, grâce à la bienveillance de Washington. Qui plus est, le régime islamiste de Khartoum est depuis de nombreuses années un partenaire important de la Chine qui avait pris la place des Etats-Unis dans l’exploitation de l’or noir. Après que le consortium pétrolier américain Chevron se soit retiré du Soudan dans les années 80 à cause de la guerre civile qui ravageait le pays, la CNPC chinoise avait pris sa place et avait fini par détenir 40% des parts de la société pétrolière soudanaise “Greater Nile Petroleum Operating Company”.

 

Khartoum a dû payer le prix fort pour sa coopération avec les Chinois. A ce propos, on trouve ce texte dans le “Washington Post” du 23 décembre 2004: “Les relations sino-soudanaises sont devenues très étroites, ce qui démontre que les liens économiques qu’entretient la Chine dans le monde éveillent des soucis quant aux droits de l’homme et commencent à contrarier les intérêts des Etats-Unis”. En décembre 2005, les instances américaines s’occupant d’aide au développement publiaient un “papier” de teneur stratégique dans lequel on pouvait lire que le Soudan relevait, pour les Etats-Unis, “de la plus haute priorité” vu son importance dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale. Cette importance, les chiffres sonnants et trébuchants la révèleront aussi.

 

Une attention toute particulière

 

Pour l’année financière 2009, les Etats-Unis ont versé quelque 420 millions de dollars en “aide humanitaire” au Soudan, avec bien entendu une attention toute particulière pour les provinces du Sud du pays. Il ne s’agissait pas vraiment de distribuer des vivres aux affamés, de construire ou de réparer des infrastructures mais surtout de mettre sur pied un appareil d’Etat. L’USAID, l’instance américaine qui s’occupe du développement à l’échelle mondiale, voyait, dans cette aide au Soudan, “une opportunité extraordinaire de travailler avec de nouvelles unités gouvernementales, pour soutenir avec elles un plan de réformes, qui, s’il réussit, consolidera les intérêts américains en politique étrangère dans la région, en contribuant à y asseoir la stabilité, non seulement en Iran mais dans toute la Corne de l’Afrique”.

 

En conséquence de quoi Washington n’a rien omis pour affaiblir le Nord du Soudan et, par ricochet, la Chine. Sur le plan politique, cela s’est traduit par un soutien au “Mouvement de Libération Populaire du Sud-Soudan” (SPLM ou “Sudan People’s Liberation Movement”), la principale force politique dans le Sud du pays. Sur le plan de la propagande, le projet “Enough” a joué un rôle primordial. En théorie, et selon la définition qu’il donne de lui-même, ce projet milite pour “mettre un terme aux génocides et aux crimes contre l’humanité”. Son objectif réel était de créer un état d’esprit favorable à l’accession du Sud-Soudan à l’indépendance dans les médias occidentaux.

 

“Enough” est indissolublement lié à deux noms: ceux de George Clooney et de John Pendergast. Clooney est un acteur connu d’Hollywood, dont on a utilisé la renommée pour garantir le succès de shows médiatiques ad hoc, tandis que Pendergast était un expert ès-questions africaines auprès du “Conseil de sécurité nationale” de l’ex-Président américain Bill Clinton; c’est lui qui avait conçu et mené la campagne médiatique et diplomatique contre le Soudan. Ensuite, les liens entre “Enough” et le “think tank” du parti démocrate “Center for American Progress” sont fort étroits. Ce centre, par ailleurs, bénéficie du soutien du spéculateur en bourse, le milliardaire George Soros.

 

Dr. Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “DNZ”, Munich, n°8/2013).

jeudi, 21 mars 2013

Soirée de soutien aux Boers